Allez-donc vous balader au bout de la rue de Turenne, à l’angle de la rue Saint Antoine. Vous y verrez le chantier déconcertant d’un immeuble du 17ème siècle, en cours de réhabilitation, auquel on adosse une « lame », sorte d’enfilade en béton et acier censée donner un peu plus de largeur à la construction (environ un mètre !). La ville va tenter d’y faire entrer au chausse-pied 11 logements sociaux et l’adjonction contemporaine servira à mieux éclairer le tout. Les surfaces habitables seront sans doute un peu biscornues du fait de la nature de la parcelle, mais des balcons devraient donner de l’espace supplémentaire aux locataires. Juste au-dessus d’un carrefour et d’un joli feu rouge… A en croire les architectes, on y trouvera des « simplex, T4 ou T2 ainsi que T1 en attique ». A titre d’information, on ne trouve aucune définition de ces fameux simplex sur Google.
Cette prouesse architecturale aura un coût très élevé car le chantier de cet immeuble atypique est délicat. Il nécessite la manutention d’un grand nombre des matériaux employés. Au final, l’édifice sera original. Mais son bilan coût-avantage, si l’on veut bien se rappeler qu’il s’agit de faire du logement social dans une ville qui compte 110.000 demandeurs, est aberrant. Le prix au mètre-carré de cette réhabilitation ne peut qu’exploser les compteurs. La seule participation de la ville aux travaux s’élève à près de 600.000 euros. Et il est à craindre de forts dérapages. Ce n’est certes pas ce genre de symbole qui contribuera à régler la crise du logement à Paris.
Cette prouesse architecturale aura un coût très élevé car le chantier de cet immeuble atypique est délicat. Il nécessite la manutention d’un grand nombre des matériaux employés. Au final, l’édifice sera original. Mais son bilan coût-avantage, si l’on veut bien se rappeler qu’il s’agit de faire du logement social dans une ville qui compte 110.000 demandeurs, est aberrant. Le prix au mètre-carré de cette réhabilitation ne peut qu’exploser les compteurs. La seule participation de la ville aux travaux s’élève à près de 600.000 euros. Et il est à craindre de forts dérapages. Ce n’est certes pas ce genre de symbole qui contribuera à régler la crise du logement à Paris.
Un chiffre résume l’ampleur du problème : sur 17.737 demandes formées en France dans le cadre de l’application de la loi sur le droit au logement opposable (DALO) depuis le début de l’année, il y en a eu 5.040 à Paris. Plus de 28 % du total national ! Il en faudra, des coups d’immeubles-lames, pour occire cette pénurie.
Un ami bobo, cynique assumé, à qui je racontais cette histoire -et qui habite le 3ème arrondissement- m’a demandé sur un ton faussement ingénu comment il se faisait qu’on réalise encore du logement social dans cet arrondissement qui vote déjà à 53 % pour le PS au premier tour des municipales. Les vrais sociaux ce sont les bobos, dit-il dans un sourire.
Un ami bobo, cynique assumé, à qui je racontais cette histoire -et qui habite le 3ème arrondissement- m’a demandé sur un ton faussement ingénu comment il se faisait qu’on réalise encore du logement social dans cet arrondissement qui vote déjà à 53 % pour le PS au premier tour des municipales. Les vrais sociaux ce sont les bobos, dit-il dans un sourire.