Us et coutumes à la Cour de Paris
Anne Hidalgo l’a laissé fuiter dans « Le Monde » : elle entend « fusionner la commune et le département de Paris en une seule collectivité, repenser les arrondissements et reconquérir la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police dans la ville. » Mazette !
La capitale a vocation à devenir « une nouvelle collectivité de la République », indique la note rédigée par son directeur de cabinet, un gugusse présenté comme l’un des énarques les plus brillants de sa génération et qui pourtant n’a pas craint il y a un an de m’envoyer des lettres menaçantes prétendant défendre la vie privée d’Hidalgo sur papier à en-tête de la mairie ! Une confusion des genres qu’un étudiant de droit en première année verrait sanctionnée dans une copie …
Comment décrypter cette nouvelle offensive politico-médiatique ?
D’abord comme un exercice de diversion, à un moment où les finances de la ville vont à vau-l’eau, où la mauvaise gestion et la crasse se voient de plus en plus et où la nécessité pour Hidalgo de répandre un nuage de fumée autour des vrais problèmes se fait sentir.
Remarquons qu’une pareille réforme, si elle était votée, pourrait donner lieu à de subreptices augmentations des impôts locaux à l’occasion de l’absorption du département par la ville.
Ensuite, il faut éventer l’idée que le statut actuel serait source de terribles gaspillages en lui-même. En effet, les fonctionnaires municipaux travaillent tous en réalité pour la seule ville, le département est une fiction juridique qui se traduit par quelques lignes budgétaires isolées dans des documents. Sa gestion en tant que collectivité territoriale ne doit donner d’activité autonome qu’à une dizaine d’individus au grand maximum sur plus de 50 000. La seule manifestation tangible du département est le versement d’une prime dite « départementale » aux agents. Mais comme il ne sera pas question de la supprimer, elle prendra un autre nom et le coût pour les contribuables parisiens n’en sera pas allégé.
Hidalgo veut, par ailleurs, faire « évoluer » la carte des arrondissements de Paris, les écarts de population entre eux étant « considérables ». Essayons de ne pas lui faire de procès d’intention et mettons là alors au pied du mur : si elle veut vraiment en finir avec les pesanteurs et les lourdeurs des arrondissements et les inégalités de représentation, qu’elle propose leur suppression pure et simple. Le seul scrutin qui serait vraiment égalitaire passerait par l’existence d’une seule circonscription pour tout Paris. Un Parisien, une voix, point barre ! Le problème, c’est que la gauche serait alors battue …
Quant à l’organisation des services par arrondissement, dans une ville aussi dense que Paris où les frontières sont totalement artificielles, il est vrai qu’on pourra s’en passer entièrement. Toute autre modification sera forcément tripatouillage à un moment où Hidalgo commence à se dire que le système clientéliste que les socialistes ont mis en place risque d’être emporté par les difficultés financières de la ville.
Troisième ambition de son projet de réforme : desserrer le corset préfectoral. « La répartition des compétences » entre l’Etat et la Ville, indique la note du « brillant » dircab, « nuit à l’efficacité des politiques qu’il faut conduire ». Pourquoi pas ? Mais il faut alors commencer par la création d’une police municipale, ce que la gauche a toujours refusé. Et il ne faut pas oublier qu’actuellement l’Etat prend en charge de nombreuses dépenses que la ville peinerait à assumer. L’exemple des jardins entretenus le pouvoir central (Luxembourg, Tuileries, …) suffit à le montrer.
Bref, encore un enfumage qui risque d’étouffer sa fumigatrice !
La capitale a vocation à devenir « une nouvelle collectivité de la République », indique la note rédigée par son directeur de cabinet, un gugusse présenté comme l’un des énarques les plus brillants de sa génération et qui pourtant n’a pas craint il y a un an de m’envoyer des lettres menaçantes prétendant défendre la vie privée d’Hidalgo sur papier à en-tête de la mairie ! Une confusion des genres qu’un étudiant de droit en première année verrait sanctionnée dans une copie …
Comment décrypter cette nouvelle offensive politico-médiatique ?
D’abord comme un exercice de diversion, à un moment où les finances de la ville vont à vau-l’eau, où la mauvaise gestion et la crasse se voient de plus en plus et où la nécessité pour Hidalgo de répandre un nuage de fumée autour des vrais problèmes se fait sentir.
Remarquons qu’une pareille réforme, si elle était votée, pourrait donner lieu à de subreptices augmentations des impôts locaux à l’occasion de l’absorption du département par la ville.
Ensuite, il faut éventer l’idée que le statut actuel serait source de terribles gaspillages en lui-même. En effet, les fonctionnaires municipaux travaillent tous en réalité pour la seule ville, le département est une fiction juridique qui se traduit par quelques lignes budgétaires isolées dans des documents. Sa gestion en tant que collectivité territoriale ne doit donner d’activité autonome qu’à une dizaine d’individus au grand maximum sur plus de 50 000. La seule manifestation tangible du département est le versement d’une prime dite « départementale » aux agents. Mais comme il ne sera pas question de la supprimer, elle prendra un autre nom et le coût pour les contribuables parisiens n’en sera pas allégé.
Hidalgo veut, par ailleurs, faire « évoluer » la carte des arrondissements de Paris, les écarts de population entre eux étant « considérables ». Essayons de ne pas lui faire de procès d’intention et mettons là alors au pied du mur : si elle veut vraiment en finir avec les pesanteurs et les lourdeurs des arrondissements et les inégalités de représentation, qu’elle propose leur suppression pure et simple. Le seul scrutin qui serait vraiment égalitaire passerait par l’existence d’une seule circonscription pour tout Paris. Un Parisien, une voix, point barre ! Le problème, c’est que la gauche serait alors battue …
Quant à l’organisation des services par arrondissement, dans une ville aussi dense que Paris où les frontières sont totalement artificielles, il est vrai qu’on pourra s’en passer entièrement. Toute autre modification sera forcément tripatouillage à un moment où Hidalgo commence à se dire que le système clientéliste que les socialistes ont mis en place risque d’être emporté par les difficultés financières de la ville.
Troisième ambition de son projet de réforme : desserrer le corset préfectoral. « La répartition des compétences » entre l’Etat et la Ville, indique la note du « brillant » dircab, « nuit à l’efficacité des politiques qu’il faut conduire ». Pourquoi pas ? Mais il faut alors commencer par la création d’une police municipale, ce que la gauche a toujours refusé. Et il ne faut pas oublier qu’actuellement l’Etat prend en charge de nombreuses dépenses que la ville peinerait à assumer. L’exemple des jardins entretenus le pouvoir central (Luxembourg, Tuileries, …) suffit à le montrer.
Bref, encore un enfumage qui risque d’étouffer sa fumigatrice !