Mise en valeur par une scénographie épurée de l'Italien Enzo Mari, les oeuvres nées des pratiques vaudou charment par leur complexité, leur mystère, leur caractère un peu aléatoire, la multiplicité des intentions qui les ont investies.
La pensée magique voit des desseins, des complots et des volontés partout. Autant son art est brut, autant sa conception du monde est paranoïaque : les choses ne sont jamais des états de fait mais toujours des résultats prémédités par une puissance occulte qu'il faut circonvenir ou amadouer. On tisse alors avec elles des liens de cordages et on les abreuve de sang ritualisé.
Certains pièces sont tout à fait étonnantes et c'est un grand plaisir d'en voir pareille accumulation, surtout dans le sous-sol de la Fondation où elles sont alignées comme une armée de l'ombre.
Des films projetés nous montrent celui qui fut le dénicheur et l'heureux propriétaire de toutes ces oeuvres : feu Jacques Kerchache, qui s'y intéressa alors que le goût des collectionneurs était tourné vers des figures de facture plus classique et plus proches de l'esthétique occidentale.
Kerchache, collectionneur et marchand assez baroudeur force un peu sur les allures de mystère, sous-entendant être initié aux rites des sociétés les plus secrètes d'Afrique et avoir découvert ce qu'aucun autre Blanc avant lui ne savait. Il est un peu moins disert sur la manière dont il s'est procuré ces oeuvres qu'il présente comme des trésors sacrés de villages, de familles et d'ethnies qui ne voulaient même pas les montrer à des étrangers. Mais c'est sans doute comme cela qu'on construit les légendes, dans un processus narratif commun à toutes les civilisations, "blanches" ou "noires".
La pensée magique voit des desseins, des complots et des volontés partout. Autant son art est brut, autant sa conception du monde est paranoïaque : les choses ne sont jamais des états de fait mais toujours des résultats prémédités par une puissance occulte qu'il faut circonvenir ou amadouer. On tisse alors avec elles des liens de cordages et on les abreuve de sang ritualisé.
Certains pièces sont tout à fait étonnantes et c'est un grand plaisir d'en voir pareille accumulation, surtout dans le sous-sol de la Fondation où elles sont alignées comme une armée de l'ombre.
Des films projetés nous montrent celui qui fut le dénicheur et l'heureux propriétaire de toutes ces oeuvres : feu Jacques Kerchache, qui s'y intéressa alors que le goût des collectionneurs était tourné vers des figures de facture plus classique et plus proches de l'esthétique occidentale.
Kerchache, collectionneur et marchand assez baroudeur force un peu sur les allures de mystère, sous-entendant être initié aux rites des sociétés les plus secrètes d'Afrique et avoir découvert ce qu'aucun autre Blanc avant lui ne savait. Il est un peu moins disert sur la manière dont il s'est procuré ces oeuvres qu'il présente comme des trésors sacrés de villages, de familles et d'ethnies qui ne voulaient même pas les montrer à des étrangers. Mais c'est sans doute comme cela qu'on construit les légendes, dans un processus narratif commun à toutes les civilisations, "blanches" ou "noires".