
Jeudi 6 novembre, les salariés de Cyclocity, la société qui commercialise le système de location de vélos Vélib' à Paris, se sont mis à nouveau en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail. Leur précédent mouvement remonte au 19 avril dernier.
La moitié des quelque 300 salariés de l'entreprise ont débrayé, selon le syndicat « Solidaires » qui a appelé à la grève avec la CGT. Ces employés de la filiale de JC Decaux sont chargés de réparer les Vélib’ et de les déplacer d'une borne à l'autre. Ils jugent indignes leurs conditions de travail, dans des entrepôts que Decaux a trouvés faute pour la mairie de leur en attribuer.
Idem pour leurs salaires, étant rémunérés autour de 1.000 euros en temps partiel et placés sous la convention collective des commerces de sport et non celle des salariés de Decaux. Ils se plaignent que la plupart des avantages sociaux de la société-mère leur soient de ce fait déniés (13ème mois, prime de vacances, mutuelle, etc.)
Rappelons le fond du problème : pour remporter ce marché, Decaux a fait un véritable dumping qui permettait à Delanoë de claironner que la ville réalisait une bonne affaire. Ainsi, Decaux ne perçoit rien sur les recettes de location qui vont toutes à la ville. Dans ces conditions, Decaux n’a aucun intérêt à ce que le service fonctionne bien puisque, si tel est le cas et si le nombre de locations augmente, cela ne lui rapporte rien de plus. Pis encore, plus il y a de Vélib’ en circulation, plus Decaux dépense de l’argent sans recette supplémentaire. Bref, ce contrat est une véritable hérésie économique adoptée pour des effets d’annonce.
Dans ces conditions, outre le fait de rogner sur les frais de personnel, Decaux en fait de même sur la qualité du service. Une lyonnaise de passage à Paris a produit cet intéressant témoignage que nous avons glané sur le site Le Post il y a une semaine :
« Incontournable de la vie "bobo" de 2008, j'ai testé le vélib' ce dimanche matin dans les rues parisiennes, conseillée par une amie. Même système que le Vélov' à Lyon : des bornes, des stations, des vélos et même triste constat de l'état parfois déplorable des deux-roues de location. Pire qu'à Lyon.
A se demander si Decaux ne se fout pas de la Ville de Paris dans la maintenance de la flotte.
Pas une station ou un vélo qui ne soit pas abîmé (volontairement ou non) ou même en mauvais état. On s'est amusé à changer de vélib’ régulièrement. La pote avec qui j'ai testé possède en effet un abonnement annuel vélib' de 30 euros qui l'oblige, seule condition de ce tarif défiant toute concurrence, à changer de véhicule toutes les 30 mn. Je n'étais pas obligée de changer de vélo toutes les 30 minutes, mais j'ai accompagné le mouvement et ben, retaper le code de la carte, de code secret, choisir le numero du 2 roues, cinq fois de suite, c'est énervant. Comme les tickets de métro qui se démagnétisent dans vos poches dès qu'ils croisent une onde, ça vous contraint à accepter le passe Navigo en trois semaines, fichage compris!
Vers la place Dauphine, il manquait une pédale à un vélib’ choisi trop vite, vers le Louvre et avant les voies sur berges, j'ai eu la bonne idée d'en prendre un dont le frein était coincé (résultat: doublée par les gamins de 5 ans en trottinette !) et j'ai dû tout expliquer plus haut à des touristes américains qui avaient pioché des numéros avec chaînes cassées (j'en ai bien vu 6 au total avec la chaîne pendante dans la matinée). A Bercy, deux vélib’ gisaient désossés à côté de la station. Je ne vous cause pas des vélib' aux selles trop serrées pour le réglage et tournées vers l'arrière. Je ne sais pas si le dégommage et désossage de vélib' est le sport préféré des désoeuvrés parisiens mais en deux heures trente de pédalage, ça fait beaucoup trop de désolation cycliste.
Est-ce que Decaux se fout de la gueule de Delanoë et des Parisiens ou les camionnettes de vélib' sont elles en repos le week-end ? J'ai été assez étonnée de la récurrence du vandalisme, mais bon, en Saône-et-Loire, on a bientôt le trajet de bus départemental à 1,50 euro mais pas encore le vélib'. Ou peut être à Chalon-sur-Saône ?
Gag : un accès à la voie sur berges, vers le pont de Sully, avait une si belle barrière indiquant "voie réservée aux cyclistes", qu'il était impossible de passer en deux roues.... »
La moitié des quelque 300 salariés de l'entreprise ont débrayé, selon le syndicat « Solidaires » qui a appelé à la grève avec la CGT. Ces employés de la filiale de JC Decaux sont chargés de réparer les Vélib’ et de les déplacer d'une borne à l'autre. Ils jugent indignes leurs conditions de travail, dans des entrepôts que Decaux a trouvés faute pour la mairie de leur en attribuer.
Idem pour leurs salaires, étant rémunérés autour de 1.000 euros en temps partiel et placés sous la convention collective des commerces de sport et non celle des salariés de Decaux. Ils se plaignent que la plupart des avantages sociaux de la société-mère leur soient de ce fait déniés (13ème mois, prime de vacances, mutuelle, etc.)
Rappelons le fond du problème : pour remporter ce marché, Decaux a fait un véritable dumping qui permettait à Delanoë de claironner que la ville réalisait une bonne affaire. Ainsi, Decaux ne perçoit rien sur les recettes de location qui vont toutes à la ville. Dans ces conditions, Decaux n’a aucun intérêt à ce que le service fonctionne bien puisque, si tel est le cas et si le nombre de locations augmente, cela ne lui rapporte rien de plus. Pis encore, plus il y a de Vélib’ en circulation, plus Decaux dépense de l’argent sans recette supplémentaire. Bref, ce contrat est une véritable hérésie économique adoptée pour des effets d’annonce.
Dans ces conditions, outre le fait de rogner sur les frais de personnel, Decaux en fait de même sur la qualité du service. Une lyonnaise de passage à Paris a produit cet intéressant témoignage que nous avons glané sur le site Le Post il y a une semaine :
« Incontournable de la vie "bobo" de 2008, j'ai testé le vélib' ce dimanche matin dans les rues parisiennes, conseillée par une amie. Même système que le Vélov' à Lyon : des bornes, des stations, des vélos et même triste constat de l'état parfois déplorable des deux-roues de location. Pire qu'à Lyon.
A se demander si Decaux ne se fout pas de la Ville de Paris dans la maintenance de la flotte.
Pas une station ou un vélo qui ne soit pas abîmé (volontairement ou non) ou même en mauvais état. On s'est amusé à changer de vélib’ régulièrement. La pote avec qui j'ai testé possède en effet un abonnement annuel vélib' de 30 euros qui l'oblige, seule condition de ce tarif défiant toute concurrence, à changer de véhicule toutes les 30 mn. Je n'étais pas obligée de changer de vélo toutes les 30 minutes, mais j'ai accompagné le mouvement et ben, retaper le code de la carte, de code secret, choisir le numero du 2 roues, cinq fois de suite, c'est énervant. Comme les tickets de métro qui se démagnétisent dans vos poches dès qu'ils croisent une onde, ça vous contraint à accepter le passe Navigo en trois semaines, fichage compris!
Vers la place Dauphine, il manquait une pédale à un vélib’ choisi trop vite, vers le Louvre et avant les voies sur berges, j'ai eu la bonne idée d'en prendre un dont le frein était coincé (résultat: doublée par les gamins de 5 ans en trottinette !) et j'ai dû tout expliquer plus haut à des touristes américains qui avaient pioché des numéros avec chaînes cassées (j'en ai bien vu 6 au total avec la chaîne pendante dans la matinée). A Bercy, deux vélib’ gisaient désossés à côté de la station. Je ne vous cause pas des vélib' aux selles trop serrées pour le réglage et tournées vers l'arrière. Je ne sais pas si le dégommage et désossage de vélib' est le sport préféré des désoeuvrés parisiens mais en deux heures trente de pédalage, ça fait beaucoup trop de désolation cycliste.
Est-ce que Decaux se fout de la gueule de Delanoë et des Parisiens ou les camionnettes de vélib' sont elles en repos le week-end ? J'ai été assez étonnée de la récurrence du vandalisme, mais bon, en Saône-et-Loire, on a bientôt le trajet de bus départemental à 1,50 euro mais pas encore le vélib'. Ou peut être à Chalon-sur-Saône ?
Gag : un accès à la voie sur berges, vers le pont de Sully, avait une si belle barrière indiquant "voie réservée aux cyclistes", qu'il était impossible de passer en deux roues.... »