Un investissement de plus de 150 millions d'euros, 10 millions d'euros au minimum de budget de fonctionnement annuel, 39.000 mètres carrés et une ambition rien moins que planétaire : le CENTQUATRE "est un lieu de création et de production artistique unique au monde ... où l’art vient à la rencontre des publics" proclame fièrement la présentation officielle du site.
La logorrhée et les formules creuses qui décrivent ce vaste projet avait de quoi inquiéter dès l'origine : "faire de la singularité des langages artistiques présents au CENTQUATRE, le lieu d’une expérience ancrée dans le quotidien ... cette orientation forte impulse des modes de fabrication, de production et de visibilité de l’art résolument nouveaux ... les espaces d’accueil et de travail du CENTQUATRE ainsi que l’ensemble des programmes, fêtes et événements seront pensés dans cette dynamique artistique ... cette approche entend multiplier les voies d’accès à l’art et permettre des ouvertures inédites vers la création contemporaine".
Soyons plus concret et tentons de définir ce projet simplement : il s'agit surtout d'espaces mis gratuitement à la disposition d'artistes pour y répéter et y travailler à la condition de s'ouvrir de temps à autres au public. Une sorte de squat artistique de luxe payé par le contribuable, quoi.
Le pari était hautement risqué et le ministère de la culture avait d'ailleurs autrefois refusé de récupérer les lieux : les anciennes pompes funèbres municipales, auxquelles a succédé le CENQUATRE, étaient installées dans un cul-de-sac, au fin fond du 19 ème arrondissement, butant sur le mur aveugle de l'énorme entrepôt Tafanel ( cliquez ici pour admirer le paysage face à la sortie principale ).
Très vite, une rumeur est née et a commencé à enfler : le public attendu fait cruellement défaut et le CENTQUATRE, censé être une sorte de ruche créative, fait plutôt penser à un grand frigo vide. Ce que Girard & Co ont aussitôt nié, naturellement.
Pour en avoir le coeur net et presque cinq mois jour pour jour après son inauguration, le Delanopolis a dépêché un de ses enquêteurs sur place. Il ne s'agissait pas de prendre le CENTQUATRE en traître. Nous avons donc choisi un bel après-midi, sans grève ni tracas, à un moment surtout où un événement était susceptible d'attirer les badauds : un concert gratuit de musique électronique.
Pour preuves : l'heure affichée à l'horloge du bâtiment, cliquez ici, le programme de concert gratuit : cliquez là et là.
Gratuité ou pas, la file d'attente était fort clairsemée pour une salle de 200 places et notre fin limier se vit proposer une entrée par le personnel alors que le spectacle était censé avoir commencé depuis 20 minutes. Déambulant dans le vaste espace du CENTQUATRE, l'évidence lui apparut bien vite : ce Waterloo culturel du delanoisme est bel et bien une morne plaine.
Les commerces qui devaient aider à équilibrer financièrement l'exploitation ruineuse des lieux sont désespérément vides ( cliquez ici) et toujours à louer sur le site web du CENTQUATRE ( voir ici). Les bars et restaurants devant contribuer à créer une sorte de rue intérieure, foisonnante et animée se limitent pour l'heure à cela ( cliquez ici), offrant aux gastronomes d'étonnantes spécialités culinaires ( cliquez là ).
Les immenses voûtes accueillent avec peine une trentaine de visiteurs ( voir ici et là par exemple ). La meilleure preuve de l'extrême faiblesse de l'affluence est le nombre squelettique de deux-roues stationnant devant l'entrée principale de la rue d'Aubervilliers ( voir ici). Rappelons que la "jauge" évoquée par la ville lors de l'inauguration du CENTQUATRE était de 5.000 visiteurs concomitant ! Elle ne risque pas le débordement.
Si vous souhaitez, en résumé, savoir ce que pensent les employés du CENTQUATRE de la création artistique qui s'y déploie et du bilan de cette institution cliquez là.
Girard et Delanoë vont avoir fort à faire, dans le futur, pour traficoter les chiffres de fréquentation et maintenir contre vents et marées que le CENTQUATRE est une réussite. D'autant que, pour financer les énormes coûts de fonctionnement de ce bastringue, ils vont devoir rogner sur d'autres dépenses, en particulier les subventions aux théâtres municipaux ( voir ici ).
En guise de conclusion provisoire, une dernière photo, prise in situ, sera notre conseil à tous ceux qui voudraient s'ouvrir l'esprit en visitant le CENTQUATRE : cliquez là !
La logorrhée et les formules creuses qui décrivent ce vaste projet avait de quoi inquiéter dès l'origine : "faire de la singularité des langages artistiques présents au CENTQUATRE, le lieu d’une expérience ancrée dans le quotidien ... cette orientation forte impulse des modes de fabrication, de production et de visibilité de l’art résolument nouveaux ... les espaces d’accueil et de travail du CENTQUATRE ainsi que l’ensemble des programmes, fêtes et événements seront pensés dans cette dynamique artistique ... cette approche entend multiplier les voies d’accès à l’art et permettre des ouvertures inédites vers la création contemporaine".
Soyons plus concret et tentons de définir ce projet simplement : il s'agit surtout d'espaces mis gratuitement à la disposition d'artistes pour y répéter et y travailler à la condition de s'ouvrir de temps à autres au public. Une sorte de squat artistique de luxe payé par le contribuable, quoi.
Le pari était hautement risqué et le ministère de la culture avait d'ailleurs autrefois refusé de récupérer les lieux : les anciennes pompes funèbres municipales, auxquelles a succédé le CENQUATRE, étaient installées dans un cul-de-sac, au fin fond du 19 ème arrondissement, butant sur le mur aveugle de l'énorme entrepôt Tafanel ( cliquez ici pour admirer le paysage face à la sortie principale ).
Très vite, une rumeur est née et a commencé à enfler : le public attendu fait cruellement défaut et le CENTQUATRE, censé être une sorte de ruche créative, fait plutôt penser à un grand frigo vide. Ce que Girard & Co ont aussitôt nié, naturellement.
Pour en avoir le coeur net et presque cinq mois jour pour jour après son inauguration, le Delanopolis a dépêché un de ses enquêteurs sur place. Il ne s'agissait pas de prendre le CENTQUATRE en traître. Nous avons donc choisi un bel après-midi, sans grève ni tracas, à un moment surtout où un événement était susceptible d'attirer les badauds : un concert gratuit de musique électronique.
Pour preuves : l'heure affichée à l'horloge du bâtiment, cliquez ici, le programme de concert gratuit : cliquez là et là.
Gratuité ou pas, la file d'attente était fort clairsemée pour une salle de 200 places et notre fin limier se vit proposer une entrée par le personnel alors que le spectacle était censé avoir commencé depuis 20 minutes. Déambulant dans le vaste espace du CENTQUATRE, l'évidence lui apparut bien vite : ce Waterloo culturel du delanoisme est bel et bien une morne plaine.
Les commerces qui devaient aider à équilibrer financièrement l'exploitation ruineuse des lieux sont désespérément vides ( cliquez ici) et toujours à louer sur le site web du CENTQUATRE ( voir ici). Les bars et restaurants devant contribuer à créer une sorte de rue intérieure, foisonnante et animée se limitent pour l'heure à cela ( cliquez ici), offrant aux gastronomes d'étonnantes spécialités culinaires ( cliquez là ).
Les immenses voûtes accueillent avec peine une trentaine de visiteurs ( voir ici et là par exemple ). La meilleure preuve de l'extrême faiblesse de l'affluence est le nombre squelettique de deux-roues stationnant devant l'entrée principale de la rue d'Aubervilliers ( voir ici). Rappelons que la "jauge" évoquée par la ville lors de l'inauguration du CENTQUATRE était de 5.000 visiteurs concomitant ! Elle ne risque pas le débordement.
Si vous souhaitez, en résumé, savoir ce que pensent les employés du CENTQUATRE de la création artistique qui s'y déploie et du bilan de cette institution cliquez là.
Girard et Delanoë vont avoir fort à faire, dans le futur, pour traficoter les chiffres de fréquentation et maintenir contre vents et marées que le CENTQUATRE est une réussite. D'autant que, pour financer les énormes coûts de fonctionnement de ce bastringue, ils vont devoir rogner sur d'autres dépenses, en particulier les subventions aux théâtres municipaux ( voir ici ).
En guise de conclusion provisoire, une dernière photo, prise in situ, sera notre conseil à tous ceux qui voudraient s'ouvrir l'esprit en visitant le CENTQUATRE : cliquez là !