Un Arc de Triomphe et, à trois kilomètres, une tour Triangle. A Paris ou à Pyongyang ?
Première constatation du commissaire-enquêteur : le projet Triangle fait l'objet d'un rejet massif, total et viscéral d'une écrasante majorité des personnes physiques et institutions qui se sont exprimées sur le sujet.
"Considérant les 277 observations (contributions et courriers) portées sur les 10 registres d’enquête,
Considérant qu’il émane de ces observations une remise en cause fondamentale du projet lié à la révision ainsi qu’un désaccord profond sur les incidences du projet (81,6 % défavorables – 13, 4 % favorables – 5 % non positionnées),
Considérant une pétition déposée par une Association représentant plus de 1000 signatures, défavorable au projet,
Considérant la position de 5 Associations, défavorables au projet,"
La mairie aurait dû s'en douter. Les réunions publiques, même manipulées, auxquelles l'envoyé spécial du Delanopolis avait participé, ( voir LA) démontraient déjà que de la tour Toblerone, personne ou presque ne veut, si ce n'est Unibail pour faire des sous et Delanoë pour faire de la com'.
Deuxième problème considérable : la question des transports dans tout le nord du quinzième arrondissement n'est pas résolue, c'est une évidence.
"Considérant que l’avis des personnes publiques responsables de la politique des transports n’apporte pas de réponse sur la desserte dans de bonnes conditions du site; Considérant que les incidences sur les transports et la circulation ne sont pas clairement établies "
Cette seule observation est à même de faire capoter le projet et devrait plonger tout parisien dans l'effroi quand on connaît l'amateurisme et l'échec qui sont les deux marques de fabrique de la municipalité parisienne en matière de circulation et de transport.
Par ailleurs, contrairement à tout ce qu'avaient voulu faire croire tant l'Hôtel-de-ville que les architectes Herzog et de Meuron :
" ... les incidences sur les ombres portées ne sont pas clairement établies pour les immeubles du Boulevard Victor".
Bref, une partie du quartier va être plongé dans l'obscurité !
Du coup, poursuit le commissaire-enquêteur : " l’évaluation des incidences de la révision simplifiée sur l’environnement est, à ce niveau de définition, plutôt défavorable." Fouchtra ! Quand on pense que ces gens mettent le mot d'écologie à toutes les sauces ...
Mais le plus grave vient à la fin.
"Considérant que l’intérêt général du projet est contesté par une forte majorité des observations, qu’un programme de bureaux de nouvelle génération peut présenter un intérêt pour la Ville, de même que la création d’un espace vert de proximité mais que ces programmes ne sauraient se réaliser en fragilisant le parc des expositions ; considérant que pour une opération de ce type, on ne peut s’en tenir à l’appréciation du seul gestionnaire du Parc, par ailleurs gestionnaire d’autres parcs où la Ville n’a pas d’intérêt, que l’avis des organisateurs des Salons, utilisateurs du Hall 1, et non partie prenante au projet par l’intermédiaire de leurs actionnaires, n’est pas sans importance...
Considérant que le minimum de consensus, nécessaire pour un projet de ce type, n’est pas atteint à ce stade.
Considérant qu’une décision favorable sur ce type d’opération qui engage l’avenir sur le très long terme, dans un secteur qualifié de stratégique par le PADD, ne peut être prise que dans le cadre d’une réflexion globale en particulier sur le Parc des Expositions mais aussi en prenant en compte les projets qui ont été adoptés avant celui-ci, comme l’opération Balard pour les incidences en matière de transport et de circulation, ainsi que les projets prévisibles à moyen terme, sur Paris Sud Ouest / Issy Nord.
Considérant que la volumétrie du projet Triangle, composante de l’opération Triangle, ne peut être modifiée de façon substantielle. Qu’il en résulte que la révision proposée, dont l’unique objectif est permettre la réalisation de l’opération Triangle, ne peut se réaliser sans qu’un certain nombre d’éléments n’aient été précisés.3
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Tout simplement qu'Unibail veut imposer son projet sans vraiment avoir pris la peine de s'assurer que les organisateurs des grands salons, par exemple celui de l'automobile, sont d'accord avec l'amputation de leur surface d'exposition. Or, précisément, cs derniers ont fait part de leur total désaccord.
Assez perfidement, en rappelant qu'Unibail gère d'autres parcs que celui de la porte de Versailles, le commissaire-enquêteur appuie là où çà fait mal. Le gestionnaire du site pourrait en effet avoir intérêt à pousser les organisateurs de ces salons vers d'autres endroits que la porte de Versailles, lieux qui correspondraient mieux aux intérêts du groupe foncier qui ne sont pas forcément ceux de la ville.
Bref, c'est une manière polie d'écrire qu'en se lançant dans cette opération, ici comme aux Halles, Delanoë s'est mis dans la seringue d'Unibail et défend mal les intérêts de la ville.
La conclusion du rapport d'enquête publique, dans ces conditions, tombe comme un couperet.
Le Commissaire enquêteur émet un avis favorable mais sous les réserves suivantes :
Réserve 1 : que la Ville de Paris obtienne, avant approbation de la révision simplifiée du PLU, un consensus des diverses parties prenantes à l’exploitation du Parc des expositions (gestionnaires et organisateurs de salons les plus emblématiques) démontrant que le projet préserve la force du positionnement concurrentiel du site, en particulier au niveau européen.
Réserve 2 : que la réflexion globale sur le secteur sud-ouest montre, avant l’approbation de la révision simplifiée, l’acceptabilité du cumul de projets (Balard, et à moyen terme Paris Sud Ouest / Issy Nord) en matière de transports et de circulation ;
Réserve 3 : que les études soient poursuivies pour apporter des réponses sur les impacts jugés négatifs du projet sur l’environnement, et notamment les incidences des ombres portées sur les immeubles du boulevard Victor, dans le cadre de l’étude d’impact liée au permis de construire.
L’avis est réputé défavorable tant que les réserves n’ont pas été levées.
Cela semble anodin mais signifie que, tant que la ville n'a pas obtenu l'agrément des exposants - qui pour l'heure refusent catégoriquement - qu'elle ne démontre pas qu'elle a réussi à trouver une solution aux questions de desserte et de transports et à la faire accepter et qu'elle a réglé les questions d'ombre portée, elle se trouvera face à un avis défavorable.
Certes, elle peut tenter de délivrer nonobstant cet avis un permis de construire. Mais, au vu de la précision et de l'importance de ces réserves, il ne vaudrait pas tripette devant un juge administratif. De plus, le second article que nous publions ce jour, qui reprend l'étude de Bertrand Sauzay, démontre amplement que sur tous ces points la ville fait fausse route.
Ce Toblerone a déjà comme un aspect de chocolat fondu ...
"Considérant les 277 observations (contributions et courriers) portées sur les 10 registres d’enquête,
Considérant qu’il émane de ces observations une remise en cause fondamentale du projet lié à la révision ainsi qu’un désaccord profond sur les incidences du projet (81,6 % défavorables – 13, 4 % favorables – 5 % non positionnées),
Considérant une pétition déposée par une Association représentant plus de 1000 signatures, défavorable au projet,
Considérant la position de 5 Associations, défavorables au projet,"
La mairie aurait dû s'en douter. Les réunions publiques, même manipulées, auxquelles l'envoyé spécial du Delanopolis avait participé, ( voir LA) démontraient déjà que de la tour Toblerone, personne ou presque ne veut, si ce n'est Unibail pour faire des sous et Delanoë pour faire de la com'.
Deuxième problème considérable : la question des transports dans tout le nord du quinzième arrondissement n'est pas résolue, c'est une évidence.
"Considérant que l’avis des personnes publiques responsables de la politique des transports n’apporte pas de réponse sur la desserte dans de bonnes conditions du site; Considérant que les incidences sur les transports et la circulation ne sont pas clairement établies "
Cette seule observation est à même de faire capoter le projet et devrait plonger tout parisien dans l'effroi quand on connaît l'amateurisme et l'échec qui sont les deux marques de fabrique de la municipalité parisienne en matière de circulation et de transport.
Par ailleurs, contrairement à tout ce qu'avaient voulu faire croire tant l'Hôtel-de-ville que les architectes Herzog et de Meuron :
" ... les incidences sur les ombres portées ne sont pas clairement établies pour les immeubles du Boulevard Victor".
Bref, une partie du quartier va être plongé dans l'obscurité !
Du coup, poursuit le commissaire-enquêteur : " l’évaluation des incidences de la révision simplifiée sur l’environnement est, à ce niveau de définition, plutôt défavorable." Fouchtra ! Quand on pense que ces gens mettent le mot d'écologie à toutes les sauces ...
Mais le plus grave vient à la fin.
"Considérant que l’intérêt général du projet est contesté par une forte majorité des observations, qu’un programme de bureaux de nouvelle génération peut présenter un intérêt pour la Ville, de même que la création d’un espace vert de proximité mais que ces programmes ne sauraient se réaliser en fragilisant le parc des expositions ; considérant que pour une opération de ce type, on ne peut s’en tenir à l’appréciation du seul gestionnaire du Parc, par ailleurs gestionnaire d’autres parcs où la Ville n’a pas d’intérêt, que l’avis des organisateurs des Salons, utilisateurs du Hall 1, et non partie prenante au projet par l’intermédiaire de leurs actionnaires, n’est pas sans importance...
Considérant que le minimum de consensus, nécessaire pour un projet de ce type, n’est pas atteint à ce stade.
Considérant qu’une décision favorable sur ce type d’opération qui engage l’avenir sur le très long terme, dans un secteur qualifié de stratégique par le PADD, ne peut être prise que dans le cadre d’une réflexion globale en particulier sur le Parc des Expositions mais aussi en prenant en compte les projets qui ont été adoptés avant celui-ci, comme l’opération Balard pour les incidences en matière de transport et de circulation, ainsi que les projets prévisibles à moyen terme, sur Paris Sud Ouest / Issy Nord.
Considérant que la volumétrie du projet Triangle, composante de l’opération Triangle, ne peut être modifiée de façon substantielle. Qu’il en résulte que la révision proposée, dont l’unique objectif est permettre la réalisation de l’opération Triangle, ne peut se réaliser sans qu’un certain nombre d’éléments n’aient été précisés.3
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Tout simplement qu'Unibail veut imposer son projet sans vraiment avoir pris la peine de s'assurer que les organisateurs des grands salons, par exemple celui de l'automobile, sont d'accord avec l'amputation de leur surface d'exposition. Or, précisément, cs derniers ont fait part de leur total désaccord.
Assez perfidement, en rappelant qu'Unibail gère d'autres parcs que celui de la porte de Versailles, le commissaire-enquêteur appuie là où çà fait mal. Le gestionnaire du site pourrait en effet avoir intérêt à pousser les organisateurs de ces salons vers d'autres endroits que la porte de Versailles, lieux qui correspondraient mieux aux intérêts du groupe foncier qui ne sont pas forcément ceux de la ville.
Bref, c'est une manière polie d'écrire qu'en se lançant dans cette opération, ici comme aux Halles, Delanoë s'est mis dans la seringue d'Unibail et défend mal les intérêts de la ville.
La conclusion du rapport d'enquête publique, dans ces conditions, tombe comme un couperet.
Le Commissaire enquêteur émet un avis favorable mais sous les réserves suivantes :
Réserve 1 : que la Ville de Paris obtienne, avant approbation de la révision simplifiée du PLU, un consensus des diverses parties prenantes à l’exploitation du Parc des expositions (gestionnaires et organisateurs de salons les plus emblématiques) démontrant que le projet préserve la force du positionnement concurrentiel du site, en particulier au niveau européen.
Réserve 2 : que la réflexion globale sur le secteur sud-ouest montre, avant l’approbation de la révision simplifiée, l’acceptabilité du cumul de projets (Balard, et à moyen terme Paris Sud Ouest / Issy Nord) en matière de transports et de circulation ;
Réserve 3 : que les études soient poursuivies pour apporter des réponses sur les impacts jugés négatifs du projet sur l’environnement, et notamment les incidences des ombres portées sur les immeubles du boulevard Victor, dans le cadre de l’étude d’impact liée au permis de construire.
L’avis est réputé défavorable tant que les réserves n’ont pas été levées.
Cela semble anodin mais signifie que, tant que la ville n'a pas obtenu l'agrément des exposants - qui pour l'heure refusent catégoriquement - qu'elle ne démontre pas qu'elle a réussi à trouver une solution aux questions de desserte et de transports et à la faire accepter et qu'elle a réglé les questions d'ombre portée, elle se trouvera face à un avis défavorable.
Certes, elle peut tenter de délivrer nonobstant cet avis un permis de construire. Mais, au vu de la précision et de l'importance de ces réserves, il ne vaudrait pas tripette devant un juge administratif. De plus, le second article que nous publions ce jour, qui reprend l'étude de Bertrand Sauzay, démontre amplement que sur tous ces points la ville fait fausse route.
Ce Toblerone a déjà comme un aspect de chocolat fondu ...