Le thème du déclin économique et culturel de Paris n’avait été qu’effleuré lors de la dernière campagne pour les élections municipales. Delanoë s’en était sorti par une pirouette, paresseusement répétée par les commentateurs : Paris regagnerait des habitants depuis 2005 après en avoir perdu durant les dernières décennies. Il suffisait pourtant de gratter un peu à la surface de cette autosatisfaction pour réaliser que cette croissance n’était aucunement due à un quelconque dynamisme économique qui attirerait des actifs mais simplement au fait que les familles installées à Paris font davantage d’enfants depuis quelque temps.
En réalité, les chiffres sont sans appel : l’emploi à Paris croît moins que dans le reste de l’Île-de-France depuis plusieurs années. Les dernières statistiques disponibles (Insee et Garp) montrent qu’en 2006 Paris a encore connu une augmentation de ses emplois limitée à 1,01 % contre 1, 73 % au niveau régional. En 2007, l’écart est à peu près le même. Cette différence n’est pas spectaculaire mais, pour un statisticien, elle est significative, puisque la croissance de l’emploi francilien est 70 % plus forte que celle de l’emploi parisien.
Si l’on entre dans les détails, l’inquiétude pour le devenir économique de la ville grandit car on observe un moins grand dynamisme dans ce qui devrait constituer le cœur de la spécialisation de Paris dans le futur : les emplois de conseil et d’assistance. Ils croissent d’environ 4 % par an à Paris contre 10 % dans la région dans son ensemble. En réalité, le seul secteur en net développement à Paris est celui des services à la personne, notamment aux seniors. Guère enthousiasmant …
Autre sujet de préoccupation, parmi les employeurs les plus importants figurent l’immobilier (45.000 emplois) et la finance (134.000). Il suffit d’ouvrir les journaux ces jours-ci pour être inquiet. Du reste, Paris perd des emplois dans ces secteurs depuis plusieurs années du fait d’un environnement peu propice à la vie des affaires. A ces soucis, est venu s’ajouter la déconfiture du tourisme. Cet été, ce fut un vrai trou d’air : - 35 % de touristes étrangers ! Les Japonais, Américains et autres Britanniques ont déserté la capitale française et ce ne sont pas les Chinois, échaudés par les naïves provocations municipales autour du Dalaï Lama qui ont pris le relais.
Bref, de quoi se faire du souci, notamment pour les finances de la ville. A la chute du nombre de transactions qui réduit le produit des droits de mutation s’ajoutera en effet l’inéluctable baisse de la taxe professionnelle, les délocalisations de sièges sociaux ou les faillites allant augmenter.
Bien sûr, les propagandistes municipaux essaieront d’exonérer Delanoë et son équipe de leur responsabilité dans le phénomène. A ceci près que toutes les études disponibles et de nombreuses prises de position de la Chambre de Commerce et d’Industrie montrent, par exemple, l’impact négatif de la politique de circulation sur la vie économique et commerciale.
Mais passons. Car notre sujet du jour est bien le SDRIF et ce qu’il prévoit pour Paris, notamment en matière d’emplois. La lecture de ce rébarbatif document est proprement effrayante pour notre ville. Quels sont les objectifs de M. Huchon et de ses ouailles ? Ils souhaitent, et encore qualifient-ils ces chiffres d’optimistes, que sur 25 ans, soit de 2005 à 2030, la ville gagne 30.000 emplois. Pour la région dans son ensemble, ce chiffre est de 700.000.
Calculons : cela fait 1.200 emplois par an, 4 % du total de la croissance régionale alors que Paris pèse, aujourd’hui, près de 31 % de l’emploi francilien ! 1200 emplois par an, c’est 0, 7% de croissance annuelle. Une vraie stagnation en réalité. Ce n’est pas avec ça que Paris va attirer ni même retenir la jeunesse. Derrière la logorrhée huchonnienne sur la « lutte contre les inégalités spatiales », se cache en réalité le choix délibéré du déclin de Paris. Christian Blanc se plaint à raison de la frilosité de la région dans ses objectifs de croissance. Pour Paris, c’est carrément du malthusianisme.
Et qu’en pense le maire de Paris ? Il a justement choisi de faire une déclaration tonitruante sur le sujet le 29 septembre. Il a jugé « inadmissible » que le gouvernement veuille bloquer le schéma d'aménagement. « Dans ce pays je n'ai jamais vu ça, c'est une conception de la démocratie très autoritaire et très dangereuse ». Et de se déclarer "définitivement solidaire de la région, du Sdrif et de sa légitimité". Selon Delanoë, le secrétaire d'Etat au Développement de la région-capitale Christian Blanc "croit que la vie commence avec lui". Fouchtra ! Peut-être Christian Blanc fait-il simplement le boulot que Delanoë ne fait pas…
Dans ce domaine, ce dernier a surtout l’air préoccupé d’une réforme institutionnelle qui le contraindrait à rendre davantage de comptes sur la manière dont Paris est géré. Les énormes gaspillages de la première mandature, notamment dans l’aménagement et les transports, seront un jour ou l’autre l’objet de questionnements. Révisons donc nos proverbes en les dépoussiérant : « patience et longueur de temps font plus qu’esbroufe ni que com’ ». Et attendons la suite …
En réalité, les chiffres sont sans appel : l’emploi à Paris croît moins que dans le reste de l’Île-de-France depuis plusieurs années. Les dernières statistiques disponibles (Insee et Garp) montrent qu’en 2006 Paris a encore connu une augmentation de ses emplois limitée à 1,01 % contre 1, 73 % au niveau régional. En 2007, l’écart est à peu près le même. Cette différence n’est pas spectaculaire mais, pour un statisticien, elle est significative, puisque la croissance de l’emploi francilien est 70 % plus forte que celle de l’emploi parisien.
Si l’on entre dans les détails, l’inquiétude pour le devenir économique de la ville grandit car on observe un moins grand dynamisme dans ce qui devrait constituer le cœur de la spécialisation de Paris dans le futur : les emplois de conseil et d’assistance. Ils croissent d’environ 4 % par an à Paris contre 10 % dans la région dans son ensemble. En réalité, le seul secteur en net développement à Paris est celui des services à la personne, notamment aux seniors. Guère enthousiasmant …
Autre sujet de préoccupation, parmi les employeurs les plus importants figurent l’immobilier (45.000 emplois) et la finance (134.000). Il suffit d’ouvrir les journaux ces jours-ci pour être inquiet. Du reste, Paris perd des emplois dans ces secteurs depuis plusieurs années du fait d’un environnement peu propice à la vie des affaires. A ces soucis, est venu s’ajouter la déconfiture du tourisme. Cet été, ce fut un vrai trou d’air : - 35 % de touristes étrangers ! Les Japonais, Américains et autres Britanniques ont déserté la capitale française et ce ne sont pas les Chinois, échaudés par les naïves provocations municipales autour du Dalaï Lama qui ont pris le relais.
Bref, de quoi se faire du souci, notamment pour les finances de la ville. A la chute du nombre de transactions qui réduit le produit des droits de mutation s’ajoutera en effet l’inéluctable baisse de la taxe professionnelle, les délocalisations de sièges sociaux ou les faillites allant augmenter.
Bien sûr, les propagandistes municipaux essaieront d’exonérer Delanoë et son équipe de leur responsabilité dans le phénomène. A ceci près que toutes les études disponibles et de nombreuses prises de position de la Chambre de Commerce et d’Industrie montrent, par exemple, l’impact négatif de la politique de circulation sur la vie économique et commerciale.
Mais passons. Car notre sujet du jour est bien le SDRIF et ce qu’il prévoit pour Paris, notamment en matière d’emplois. La lecture de ce rébarbatif document est proprement effrayante pour notre ville. Quels sont les objectifs de M. Huchon et de ses ouailles ? Ils souhaitent, et encore qualifient-ils ces chiffres d’optimistes, que sur 25 ans, soit de 2005 à 2030, la ville gagne 30.000 emplois. Pour la région dans son ensemble, ce chiffre est de 700.000.
Calculons : cela fait 1.200 emplois par an, 4 % du total de la croissance régionale alors que Paris pèse, aujourd’hui, près de 31 % de l’emploi francilien ! 1200 emplois par an, c’est 0, 7% de croissance annuelle. Une vraie stagnation en réalité. Ce n’est pas avec ça que Paris va attirer ni même retenir la jeunesse. Derrière la logorrhée huchonnienne sur la « lutte contre les inégalités spatiales », se cache en réalité le choix délibéré du déclin de Paris. Christian Blanc se plaint à raison de la frilosité de la région dans ses objectifs de croissance. Pour Paris, c’est carrément du malthusianisme.
Et qu’en pense le maire de Paris ? Il a justement choisi de faire une déclaration tonitruante sur le sujet le 29 septembre. Il a jugé « inadmissible » que le gouvernement veuille bloquer le schéma d'aménagement. « Dans ce pays je n'ai jamais vu ça, c'est une conception de la démocratie très autoritaire et très dangereuse ». Et de se déclarer "définitivement solidaire de la région, du Sdrif et de sa légitimité". Selon Delanoë, le secrétaire d'Etat au Développement de la région-capitale Christian Blanc "croit que la vie commence avec lui". Fouchtra ! Peut-être Christian Blanc fait-il simplement le boulot que Delanoë ne fait pas…
Dans ce domaine, ce dernier a surtout l’air préoccupé d’une réforme institutionnelle qui le contraindrait à rendre davantage de comptes sur la manière dont Paris est géré. Les énormes gaspillages de la première mandature, notamment dans l’aménagement et les transports, seront un jour ou l’autre l’objet de questionnements. Révisons donc nos proverbes en les dépoussiérant : « patience et longueur de temps font plus qu’esbroufe ni que com’ ». Et attendons la suite …