Grande réunion de propagande participative au sujet de la Zac Clichy-Batignolles le 27 juin dernier. Comme d'habitude, pour endormir la vigilance du Pékin, la mairie ne lésine pas sur les discours auto-satisfaits, les charabias soporifiques et les images racoleuses. La réalité n'est pourtant pas follichonne.
Aux Batignolles, les terrains propriétés de la SNCF/RFF, ce monstre à deux têtes, permettaient de créer un vrai grand parc (près de 40 hectares) qui, s'il avait été prolongé d'une couverture des voies ferrées de la rue de Rome et des sections du Périphérique non encore enfouies entre les portes d'Asnières et Maillot, aurait pu offrir une sorte d'arc vert jusqu'au bois de Boulogne, améliorant le quotidien de centaines de milliers de Parisiens et banlieusards. Evidemment, un tel projet avait un coût considérable, dépassant le milliard d'euros. Pour le financer, il n'y avait donc qu'une solution : implanter autour de ce "Central Park" des immeubles de grande hauteur à forte rentabilité, notamment des logements et bureaux de luxe (n'ayons pas peur d'utiliser ce qui est considéré comme un gros mot dans le vocabulaire socialiste) ou des institutions publiques ou privées capables de consentir de lourds investissements. La hauteur de ces tours permettaient également d'envisager un projet qui ne soit pas trop dense au niveau du sol. Des concours internationaux auraient permis de livrer des immeubles spectaculaires à même de justifier ces efforts et de redynamiser Paris. Du reste, un des compétiteurs écartés lors de la consultation de 2002 sur les principes généraux de l'aménagement du site, Christian de Portzamparc, s'inspirait d'une telle philosophie.
Au lieu de cela, la mairie décida de jouer petit bras avant d'être prise de remords à l'occasion du projet des J.O. 2012 où les Batignolles furent promises à un grand concours international qui périt avec l'échec parisien à la candidature olympique.
Aujourd'hui, de bouts de projets en espoir de voir s'implanter le tribunal de grande instance, de morceaux de jardin en biais en stratégie de collage urbain, de clientélisme au nom du logement social en nécessité de ne pas trop plomber les comptes de l'opération, de destruction du patrimoine (voir ici) en atermoiements, les Batignolles sont vouées à la surdensification et à une échelle urbaine ratée. Le parc central sera enclavé dans des immeubles serrés les uns contre les autres qui l'écraseront par leur masse, dès lors que la mairie a peur de rompre avec le plafond de 37 mètres. Des tours de logements de "standing" auraient eu en effet pour inconvénient d'y installer des mal-votants et de contrarier l'ambition d'Annick Lepetit de conquérir la mairie du 17ème ...
Une très intéressante simulation de ce que donnera, en réalité, le projet vanté par la mairie a été mise en ligne par des architectes sur l'excellent site Paris-Pékin et il vous suffira de cliquer ici pour la découvrir. Ils comparent, notamment, l'image initialement fournie par la mairie à celle en définitive retenue. On s'aperçoit que tout a été biaisé, un peu comme aux Halles ( voir ici).
On voit bien comment cette erreur d'échelle conduit à un projet étouffant. La rue Cardinet, notamment, sera bordée d'une monstrueuse barre d'immeubles plus volumineux et patauds encore que l'affreux hôtel Ibis construit en parallèle à l'avenue de Clichy. Le texte publié par Paris-Pékin récapitule bien tous les mensonges qui vont prospérer aux Baratignolles, pardon aux Batignolles, si rien n'est fait pour arrêter la folle course de la mairie.
A suivre ...
Aux Batignolles, les terrains propriétés de la SNCF/RFF, ce monstre à deux têtes, permettaient de créer un vrai grand parc (près de 40 hectares) qui, s'il avait été prolongé d'une couverture des voies ferrées de la rue de Rome et des sections du Périphérique non encore enfouies entre les portes d'Asnières et Maillot, aurait pu offrir une sorte d'arc vert jusqu'au bois de Boulogne, améliorant le quotidien de centaines de milliers de Parisiens et banlieusards. Evidemment, un tel projet avait un coût considérable, dépassant le milliard d'euros. Pour le financer, il n'y avait donc qu'une solution : implanter autour de ce "Central Park" des immeubles de grande hauteur à forte rentabilité, notamment des logements et bureaux de luxe (n'ayons pas peur d'utiliser ce qui est considéré comme un gros mot dans le vocabulaire socialiste) ou des institutions publiques ou privées capables de consentir de lourds investissements. La hauteur de ces tours permettaient également d'envisager un projet qui ne soit pas trop dense au niveau du sol. Des concours internationaux auraient permis de livrer des immeubles spectaculaires à même de justifier ces efforts et de redynamiser Paris. Du reste, un des compétiteurs écartés lors de la consultation de 2002 sur les principes généraux de l'aménagement du site, Christian de Portzamparc, s'inspirait d'une telle philosophie.
Au lieu de cela, la mairie décida de jouer petit bras avant d'être prise de remords à l'occasion du projet des J.O. 2012 où les Batignolles furent promises à un grand concours international qui périt avec l'échec parisien à la candidature olympique.
Aujourd'hui, de bouts de projets en espoir de voir s'implanter le tribunal de grande instance, de morceaux de jardin en biais en stratégie de collage urbain, de clientélisme au nom du logement social en nécessité de ne pas trop plomber les comptes de l'opération, de destruction du patrimoine (voir ici) en atermoiements, les Batignolles sont vouées à la surdensification et à une échelle urbaine ratée. Le parc central sera enclavé dans des immeubles serrés les uns contre les autres qui l'écraseront par leur masse, dès lors que la mairie a peur de rompre avec le plafond de 37 mètres. Des tours de logements de "standing" auraient eu en effet pour inconvénient d'y installer des mal-votants et de contrarier l'ambition d'Annick Lepetit de conquérir la mairie du 17ème ...
Une très intéressante simulation de ce que donnera, en réalité, le projet vanté par la mairie a été mise en ligne par des architectes sur l'excellent site Paris-Pékin et il vous suffira de cliquer ici pour la découvrir. Ils comparent, notamment, l'image initialement fournie par la mairie à celle en définitive retenue. On s'aperçoit que tout a été biaisé, un peu comme aux Halles ( voir ici).
On voit bien comment cette erreur d'échelle conduit à un projet étouffant. La rue Cardinet, notamment, sera bordée d'une monstrueuse barre d'immeubles plus volumineux et patauds encore que l'affreux hôtel Ibis construit en parallèle à l'avenue de Clichy. Le texte publié par Paris-Pékin récapitule bien tous les mensonges qui vont prospérer aux Baratignolles, pardon aux Batignolles, si rien n'est fait pour arrêter la folle course de la mairie.
A suivre ...