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Boutique vide



Encore une belle illustration d'une politique coûteuse, démagogique et vaine : l'achat de fonds de commerce et de murs de boutiques par la Semaest, une société d'économie mixte appartenant à la ville.



Boutique vide
Pour lutter contre la menace terrible de la "mono-activité", la ville de Paris s'est d'abord attaqué aux Halles et au Marais. Puis, cela ne suffisant pas, elle a doté la Semaest de rien moins que 30 millions d'euros supplémentaires, dans le cadre d'une opération dont le nom fleure le centre commercial : "Vital' Quartier 2". Trois quartiers étaient prioritaires : Jonquières-Epinettes, dans le 17ème arrondissement, le quartier latin et celui de Lancry, dans le 10ème.

Cette politique souffre d'un vice de conception : ce que nos bons élus socialistes appellent la mono-activité n'est rien d'autre qu'un phénomène de spécialisation spatiale qu'on observe dans la vie économique depuis l'Antiquité. Les rues de Pompéï en offraient déjà l'exemple. Il faut dire que cette spécialisation répond à une logique profonde : elle réduit les coûts d'information et de négociation. En clair, les clients savent où trouver tel type de marchandise et tous les services et prestations qui se développent autour du commerce de tel produit font des économies d'échelle dans leur fonctionnement. Par exemple, les livreurs peuvent travailler pour plusieurs clients. A Paris, ce type de concentration est observé depuis des siècles, comme pour le commerce du meuble au faubourg Saint-Antoine. Ainsi, il n'y a donc aucune surprise à voir se développer la vente en gros et demi-gros de maroquinerie dans le 3ème arrondissement.

Lutter contre ce phénomène, c'est cracher contre le vent. Dans le 10ème arrondissement, pendant que la Semaest s'escrime à louer quelques boutiques, comme celle vide depuis des mois face à la mairie (voir photo), à cent mètres de là les coiffeurs afros pullulent comme jamais.

Et pourtant ... depuis que l'opération "Vital' Quartier 2" a été lancée en 2004, le total des charges s'établit à environ 16,3 millions d'euros. Et celui des produits à ... 1, 8 million ! En 2010, pour 36 locaux acquis ou préemptés depuis le lancement de l'opération, la Semaest a perçu ... 247 000 euros de loyers et charges refacturées (ces dernières ne constituant pas pour elle une vraie recette). Bref, une saignée de plus dans les comptes de la ville ... Lenteur des travaux, difficulté à louer, faiblesse des loyers obtenus : le réel se rappelle cruellement à l'idéologie, une fois de plus. Enfin, tout cela devrait se régler par une petite opération de communication municipale.


Samedi 1 Octobre 2011
Serge Federbusch






1.Posté par Gaspardgrognard le 07/10/2011 10:09
Ce n'est pas tout à fait ça.
La mairie de Paris en rachetant des commerces devenus obsolètes dans certains quartiers, imagine qu'elle va permettre au commerce à l'ancienne, dit commerce de proximité, de revivre.
Or, le commerce est une activité libre, qui relève de lois en mouvements perpétuels.
À la fin du XIXe siècle on a vu arriver les « Grands magasins » qui ont ruinés les petits commerces, devenus sclérosés par la certitude qu'ils étaient pérennes.
Dans les années 60/70 du XXe siècle, on a vu arriver les super-marchés puis les hyper-marchés qui on ruinés les commerces spécialisés (quincaillerie, boutiques de radio-télé, épicerie, charcutiers etc.).
Dans des rues de Paris, les commerces de proximité ne peuvent plus vivre commercialement.
Et les désirs de la ville n'y changeront rien. Les rachats des commerces est une idiotie coûteuse.
Encore une incompétence des gouvernants de la ville de Paris.
Et cela non plus n'a rien à voir avec la gauche » ! Tout au plus avec les utopies et rêves de ce qu'on appelle à tort, l'écologie.

2.Posté par Hipstagazine le 07/10/2011 10:18
Pub +com+pub+ com, etc ?
En pourcentage, il s'élève à combien le budget MAPROMO de la capitale ?

3.Posté par Gaspardgrognard le 07/10/2011 11:50
Qui sait ?
Ce qui est sûr c'est que culture et qualité ne sont pas au rendez-vous de l'info ni de la promo parisienne.
J'ai déjà fait remarquer qu'en matière d'affichage de la ville, il n'existait aucune ligne graphique remarquable, que le logo de Paris est médiocre et archaïque.
Pour les coûts, le Vélib, et bientôt l'Autolib sont sûrement en tête des dépenses inutiles et considérables.

4.Posté par Lisa le 01/12/2011 09:45
Nostalgie de la collectivisation.........qui a mené des pays à la ruine en tuant entre autre la libre entreprise et endoctriné des générations de sous citoyens faciles à mener à la baguette ou au goulag ou dans les camps de rééducation..........

5.Posté par Gaspard Grognard le 01/12/2011 11:53
Ça Lisa, c'est n'importe quoi.
Tous les régimes qui! imposent des lois non consenties par la liberté et la décision des peuples se valent.
Le communisme, l'islamisme et le capitalisme, sont frères ou cousins.
En France, nous avions la chance d'être ni l'un ni l'autre. Nous sommes en train de perdre cette chance.
À commencer par la désertion des urnes.
Le premier parti de France est celui des abstentionnistes. Quelle désolation !

6.Posté par zanzibar le 10/12/2011 10:13
La SEMAEST c'est la mono-activité : dans le Quartier Latin les magasins qu'elle achete sont EXCLUSIVEMENT dédiés aux libraires... belle diversification !
ajoutons la lenteur des chantiers : 1an et demi pour le cabaret pere la lunette (rue des anglais) pour 30m2 et c'est toujours pas fini.
ET les prix délirants des loyers proposés au prix du marché normal.
Sans aucun doute ils veulent remplacer les propriètaires privés.

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