La vallée duraille
Le cliché que vous pouvez admirer ci-dessus, montre la vallée du rail d'Austerlitz qui sépare deux versants bâtis, à gauche la halle Freyssinet et les élégantes coques de sa couverture, à droite l'avenue de France massive et désertique où végètent les ginkgo bilobé. Cette vallée sera le prochain abîme financier de Paris.
C'est en effet pour joindre ses deux versants – pour recoudre le vieux 13ème arrondissement à la Seine selon une expression qui a fait florès bien qu'elle soit inepte ( parle-t-on de couvrir la Seine pour recoudre la rive gauche à la droite ? ) que le maire de Paris a décidé de réaliser un projet titanesque pour immortaliser son génie créateur : couvrir les voies ferrées par un archipel d'immeubles-ponts où fleuriront trémies de ventilation et escaliers de secours pour porter assistance aux naufragés du rail au cas où un RER sortirait du chemin de fer.
Ce projet, imaginé par l'architecte-urbaniste Pierre Gangnet, coordinateur des espaces publics du secteur Tolbiac sud, a été révélé dernièrement aux membres de la commission de concertation de Paris Dérive Gauche .
Cette opération redorera-t-il le blason d'une opération d'urbanisme qui part à la dérive ?
Une délibération du conseil de Paris d'octobre 2011 a révélé que le trou de caisse, baptisé pudiquement solde négatif, de la SEMAPA, aménageuse de cette hérésie urbanistique, s'élevait déjà à 473,7 M € et une autre délibération plus ancienne – 2010 DF 51 – précisait que les besoins de financement pour faire face aux travaux nécessiteraient un apport supplémentaire de 440 M € sans garantie de vente des parts de la dalle.
Face à tant d'aveuglement delanoesque, SNCF et RFF ont préféré retirer leurs billes de ce jeu perdant-perdant et ont fait don de la dalle à la ville de Paris moyennant un prix symbolique de 100 € du M² de survol. Charge pour elle de tout payer : servitudes d'appui, fondations, piliers, couverture, etc...
Fini le portage foncier d'antan qui les obligeait à attendre la vente des surfaces constructibles et la déduction des frais d'aménagement pour encaisser leur quotes-parts.
Plus question non plus de copropriété de la dalle avec le Ville pour en supporter les dépenses d'entretien : la Ville prendra tout en charge !
D'ailleurs, cette idée de couvrir les voies ferrées d'Austerlitz n'est-elle pas sortie de la seule tête des élus parisiens ? Ni la SNCF, ni RFF n'ont jamais poussé à la roue un scénario aussi saugrenu.
Par delà le coût de construction faramineux de la dalle, se pose un problème technique à résoudre. Comme la portée des méga-poutres de franchissement de la vallée du rail pour supporter l'archipel des maisons-ponts excèdera 50 mètres, leur épaisseur dépassera celle disponible entre le gabarit ferroviaire et le niveau de l'avenue de F'rance ( 2 m ) et elles traverseront les appartements des maisons-ponts obligeant leurs futurs locataires à d'incessantes escalades pour passer d'une pièce à l'autre ... Bon courage ! Et pas facile à vendre ...
Seul maître à bord de la dalle, Delanoë, s'est senti pousser des ailes ce qui a stimulé ses ardeurs démiurgiques.
Exalté il se serait écrié :
A moi dalle d'Austerlitz,
Mère porteuse de maisons-ponts
Finie, des trains, l'austère liste
Voici ma pampa de béton !
C'est en effet pour joindre ses deux versants – pour recoudre le vieux 13ème arrondissement à la Seine selon une expression qui a fait florès bien qu'elle soit inepte ( parle-t-on de couvrir la Seine pour recoudre la rive gauche à la droite ? ) que le maire de Paris a décidé de réaliser un projet titanesque pour immortaliser son génie créateur : couvrir les voies ferrées par un archipel d'immeubles-ponts où fleuriront trémies de ventilation et escaliers de secours pour porter assistance aux naufragés du rail au cas où un RER sortirait du chemin de fer.
Ce projet, imaginé par l'architecte-urbaniste Pierre Gangnet, coordinateur des espaces publics du secteur Tolbiac sud, a été révélé dernièrement aux membres de la commission de concertation de Paris Dérive Gauche .
Cette opération redorera-t-il le blason d'une opération d'urbanisme qui part à la dérive ?
Une délibération du conseil de Paris d'octobre 2011 a révélé que le trou de caisse, baptisé pudiquement solde négatif, de la SEMAPA, aménageuse de cette hérésie urbanistique, s'élevait déjà à 473,7 M € et une autre délibération plus ancienne – 2010 DF 51 – précisait que les besoins de financement pour faire face aux travaux nécessiteraient un apport supplémentaire de 440 M € sans garantie de vente des parts de la dalle.
Face à tant d'aveuglement delanoesque, SNCF et RFF ont préféré retirer leurs billes de ce jeu perdant-perdant et ont fait don de la dalle à la ville de Paris moyennant un prix symbolique de 100 € du M² de survol. Charge pour elle de tout payer : servitudes d'appui, fondations, piliers, couverture, etc...
Fini le portage foncier d'antan qui les obligeait à attendre la vente des surfaces constructibles et la déduction des frais d'aménagement pour encaisser leur quotes-parts.
Plus question non plus de copropriété de la dalle avec le Ville pour en supporter les dépenses d'entretien : la Ville prendra tout en charge !
D'ailleurs, cette idée de couvrir les voies ferrées d'Austerlitz n'est-elle pas sortie de la seule tête des élus parisiens ? Ni la SNCF, ni RFF n'ont jamais poussé à la roue un scénario aussi saugrenu.
Par delà le coût de construction faramineux de la dalle, se pose un problème technique à résoudre. Comme la portée des méga-poutres de franchissement de la vallée du rail pour supporter l'archipel des maisons-ponts excèdera 50 mètres, leur épaisseur dépassera celle disponible entre le gabarit ferroviaire et le niveau de l'avenue de F'rance ( 2 m ) et elles traverseront les appartements des maisons-ponts obligeant leurs futurs locataires à d'incessantes escalades pour passer d'une pièce à l'autre ... Bon courage ! Et pas facile à vendre ...
Seul maître à bord de la dalle, Delanoë, s'est senti pousser des ailes ce qui a stimulé ses ardeurs démiurgiques.
Exalté il se serait écrié :
A moi dalle d'Austerlitz,
Mère porteuse de maisons-ponts
Finie, des trains, l'austère liste
Voici ma pampa de béton !