Le nouvelle ère dont Delanoë & Co proclamaient la venue en 2001 s'est traduite par la mainmise sur la ville d'un appareil politique prioritairement tourné vers la communication et le clientélisme, certes efficace dans ces deux domaines, mais qui aura manqué l'objectif principal que son chef lui avait assigné dès 2002 : servir son élection à l'Elysée. Au passage, Paris aura payé le prix fort de cette accumulation de bluffs.
En 2001 donc, la ville s'amuse sans y prêter trop d'attention des guerres picrocholines entre tibéristes et toubonnistes. Ces rivalités n'ont guère d'importance : la gestion municipale est sans grande imagination mais elle est saine et les caisses sont pleines. Dès le début de son mandat, Delanoë, apparatchik socialiste ayant un goût prononcé pour le monde de la communication, décide de lancer des opérations dont l'objectif est de frapper les esprits mais dont l'impact sur la réalité urbaine est encore faible : Paris-Plage, Nuit Blanche, plus quelques couloirs de bus.
Très vite pourtant, la machine s'emballe. A cela deux explications : la surenchère des Verts pour tout ce qui concerne la circulation et, surtout, l'ambition présidentielle du maire qui apparaît dès l'année suivante, lorsque Lionel Jospin est évacué du paysage politique socialiste. Les fonctions de maire de Paris offrent en effet une caisse de résonance idéale à ce type de conquête politique, l'exemple chiraquien est là pour le montrer. La priorité donnée à l'événementiel va se traduire par la candidature à l'organisation des jeux olympiques de 2012 projet qui, durant deux ans, supplantera toute autre ambition municipale.
Mais ce choix à un coût : les décisions difficiles dont la rentabilité politique n'est pas immédiate - même si elles sont nécessaires pour l'avenir de la ville - sont sacrifiées. Le premier exemple de cette couardise sera l'enterrement du projet de l'architecte hollandais Koolhaas aux Halles au profit d'un urbanisme mettant un couvercle sur le site et capitulant devant le diktat des gestionnaires du centre commercial.
La communication ayant ses limites dans l'enceinte internationale, le rêve olympique se solda par un échec cuisant dont la digestion dura une grosse année. A nouveau, c'est par une vaste opération publicitaire autour de Vélib' que Delanoë reprit la main en 2007. Cela lui permit d'être réélu l'année suivante et de rêver derechef de présidence de la République. De quoi Delanoë avait-il besoin dans son entreprise de conquête du pouvoir national ? Encore et toujours de la bienveillance des médias et de celle de puissances d'argent, comme disait Mitterrand, disposant de solides relais. Ce fut donc une succession de choix favorables à Lagardère (le Racing, Jean Bouin), LVMH (la Samaritaine, le bois de Boulogne), Decaux (Vélib', publicités déroulantes), Unibail (Les Halles, la tour Triangle). A chaque fois, se conjuguaient la préférence de Delanoë pour les initiatives à rentabilité politique visible et immédiate et les appétits financiers de quelques possédants.
Mais, comme en diplomatie, la communication rencontra aussi ses limites dans les jeux de pouvoir au sein du parti socialiste. Une multiplication d'erreurs tactiques conduisit Delanoë à la Bérézina du congrès de Reims. Bref, dès qu'il s'éloigne de la manipulation médiatique, l'efficacité de ce personnage s'estompe. Delanoë aurait fait un excellent directeur de la communication du maire de Paris. Le problème est qu'il est maire de Paris !
Depuis, dirigée par un chef ayant proclamé cinq ans à l'avance que ce serait son dernier mandat, la machinerie municipale poursuit mécaniquement des objectifs et des projets démagogiques, cherchant à renforcer son emprise clientéliste sur la ville. Mais cette sorte de fuite en avant va se heurter de plus en plus à la rébellion du réel.
En matière de circulation, alors que de nombreuses perspectives haussmaniennes ont été altérées sans que le nombre d'utilisateurs de bus augmente, l'Hôtel de ville s'apprête à congestionner définitivement le centre de Paris en réaménageant à des fins festives la place de la République et les berges de la Seine. Alors que la fréquentation de Vélib' baisse et que son coût réel pour la ville est dissimulé grâce à des avenants subrepticement passés avec Decaux, on prépare la mise en place d'Autolib', un projet usine à gaz qui ternira l'image même de la voiture électrique. Le tramway des maréchaux, deux fois plus cher que ses homologues de province, ne transporte en réalité que peu de voyageurs supplémentaires par rapport au bus PC et congestionne le Périphérique ? Qu'à cela ne tienne, il sera prolongé à un prix exorbitant jusqu'à la porte de la Chapelle. Et, pendant ce temps, quasiment aucun moyen financier n'est mis dans l'amélioration du métro ou du RER qui sont pourtant, de très loin, les modes de transport public les plus utiles et les plus fréquentés par les Franciliens. Il faut dire qu'ils ont la malchance d'être enterrés, donc non visibles. Et de servir en grande partie aux banlieusards.
Car un autre aspect essentiel de la gestion de Delanoë est que, derrière la paravent de Paris Métropole et les discours solidaristes, elle referme Paris sur lui-même en dressant des barrières avec les petite et grande couronnes. L'implantation du tramway sur les boulevards extérieurs en est naturellement la manifestation concrète. Mais il suffit de voir les bâtiments qui poussent actuellement sur la Zac Paris Nord-Est pour constater que triomphe une sorte de muraille, un nouvel urbanisme de l'octroi.
La politique du logement participe de la même philosophie et conduit au même échec. La construction neuve est dissuadée par le PLU adopté en 2003, sauf pour le logement clientéliste (dit social) qui rafle, par la voie de la préemption, la majorité des immeubles vides dans Paris et attise ainsi la hausse des prix. Le résultat : un marché immobilier dual avec un nombre record de demandeurs de logements sociaux. Les transports individuels étant contrariés et les transports en commun se dégradant, vivre en centre-ville devient de plus en plus prisé pour s'éviter la galère des temps de trajet au moment précis où les mètres-carrés disponibles se raréfient. D'où la hausse vertigineuse des prix qu'on constate aujourd'hui.
En urbanisme, c'est le règne de la couardise tempéré par quelques concessions purement symboliques à une architecture contemporaine mal plantée. On a déjà parlé du désastre des Halles, le pire scandale du delanoisme. Un énorme bâtiment verrue à côté de Saint Eustache va écraser le site, étouffer encore un peu plus le centre de Paris et coûter une fortune à la ville au bénéfice du groupe Unibail. Soucieux de favoriser quelques réalisations tape-à-l'oeil pour faire oublier la médiocrité générale de sa politique, Delanoë entend concéder au même Unibail le droit de construire un immeuble ( la tour dite "Triangle") dont l'architecture n'est pas inélégante en elle-même mais qui serait édifié porte de Versailles sur une parcelle choisie uniquement parce qu'elle permettrait de maximiser les profits de ce groupe, sans aucune cohérence urbaine. Les mêmes causes produisent les mêmes effets dans le bois de Boulogne avec la fondation LVMH et le bâtiment de Frank Gehry qui serait bien mieux installé sur la Zac Clichy-Batignolles en lieu et place de logements clientélistes voulus par la mairie. Quant à la destruction du stade Art Déco de Jean Bouin pour complaire à Guazzini, l'ami de toujours de Delanoë ou au massacre programmé des serres d'Auteuil, pour flatter la Fédération française de tennis, ils relèvent du crime contre le patrimoine parisien.
La politique culturelle municipale est, quant à elle, frappée du syndrome de la fête à Neu-Neu. Avec des retards de construction considérables et des coûts d'investissement en moyenne triples de ceux annoncés initialement, les grands paquebots culturels de la mairie dérivent de la création "pointue" à l'animation foraine. Le 104 (90 millions prévus, largement plus de 200 effectifs) devait ouvrir les ateliers des artistes au grand public, on y voit désormais des spectacles et des manèges, Docks en Seine est un désert, la Gaîté-Lyrique (20 millions prévus, 80 effectifs et 5 ans de retard !) tangente déjà vers de banals concerts, les Trois Baudets n'attirent pas un chat, le Louxor (six ans de retard, 10 millions d'euros prévus et 40 millions au moins quand tout sera achevé) de temple du cinéma du Sud finira en simple multiplexe subventionné par la Ville faute de films à programmer en nombre suffisant, etc.
Pendant ce temps, la grande roue de la Concorde enlaidit un tiers de l'an l'une des plus belles places du monde au prétexte que les badauds (qui sont-ils exactement ?) aiment ça.
Un dernier mot sur l'argent de la Ville, car ces errements ont naturellement un coût. La divine surprise des 10 ans de Delanoë a été et restera la hausse faramineuse du produit des droits de mutation qui s'est élevé à près de 8 milliards d'euros au total et qui a permis de financer une grande partie de tous ces gaspillages. Quoi que ... non, cela n'a pas été suffisant ! Il a fallu augmenter les impôts de près de 40 % et doubler la dette ! Pourquoi ? Parce que les dépenses de fonctionnement, notamment de communication ou d'arrosage clientéliste sous forme de subventions, n'ont cessé de croître. Sous prétexte que les Parisiens payaient moins autrefois, on peut les tonsurer davantage aujourd'hui : ce raisonnement surréalisto-socialiste est l'ultime argument opposé à ceux qui grimacent en recevant leurs taxes foncière et d'habitation.
Bon, mais tout de même monsieur Federbusch, on voit bien que vous êtes de parti-pris, il y a quand même du bon quelque part, rien ne trouve donc grâce à vos yeux !?
Faisons un gros effort de concentration pour approuver : la réfection du tunnel des Tuileries, bien faite et dans les délais, les nouvelles sanisettes, un peu massives mais pas laides, la rénovation du Grand Palais, lancée sous Tibéri et que Delanoë n'a pu arrêter tout comme la construction de la passerelle entre Bercy et Paris Rive-gauche, l'extension du petit immeuble donnant sur le rue de Rivoli par les architectes Thomas et Corbasson, très coûteuse mais élégante, la résorption (lente et dispendieuse toutefois) de l'insalubrité ... et puis ... c'est tout !
Non, hélas non, que vous le croyiez ou pas, le reste n'est qu'occasions manquées, moyens dilapidés et capitulation devant des intérêts privés.
Bref, dix ans de gâchis.
En 2001 donc, la ville s'amuse sans y prêter trop d'attention des guerres picrocholines entre tibéristes et toubonnistes. Ces rivalités n'ont guère d'importance : la gestion municipale est sans grande imagination mais elle est saine et les caisses sont pleines. Dès le début de son mandat, Delanoë, apparatchik socialiste ayant un goût prononcé pour le monde de la communication, décide de lancer des opérations dont l'objectif est de frapper les esprits mais dont l'impact sur la réalité urbaine est encore faible : Paris-Plage, Nuit Blanche, plus quelques couloirs de bus.
Très vite pourtant, la machine s'emballe. A cela deux explications : la surenchère des Verts pour tout ce qui concerne la circulation et, surtout, l'ambition présidentielle du maire qui apparaît dès l'année suivante, lorsque Lionel Jospin est évacué du paysage politique socialiste. Les fonctions de maire de Paris offrent en effet une caisse de résonance idéale à ce type de conquête politique, l'exemple chiraquien est là pour le montrer. La priorité donnée à l'événementiel va se traduire par la candidature à l'organisation des jeux olympiques de 2012 projet qui, durant deux ans, supplantera toute autre ambition municipale.
Mais ce choix à un coût : les décisions difficiles dont la rentabilité politique n'est pas immédiate - même si elles sont nécessaires pour l'avenir de la ville - sont sacrifiées. Le premier exemple de cette couardise sera l'enterrement du projet de l'architecte hollandais Koolhaas aux Halles au profit d'un urbanisme mettant un couvercle sur le site et capitulant devant le diktat des gestionnaires du centre commercial.
La communication ayant ses limites dans l'enceinte internationale, le rêve olympique se solda par un échec cuisant dont la digestion dura une grosse année. A nouveau, c'est par une vaste opération publicitaire autour de Vélib' que Delanoë reprit la main en 2007. Cela lui permit d'être réélu l'année suivante et de rêver derechef de présidence de la République. De quoi Delanoë avait-il besoin dans son entreprise de conquête du pouvoir national ? Encore et toujours de la bienveillance des médias et de celle de puissances d'argent, comme disait Mitterrand, disposant de solides relais. Ce fut donc une succession de choix favorables à Lagardère (le Racing, Jean Bouin), LVMH (la Samaritaine, le bois de Boulogne), Decaux (Vélib', publicités déroulantes), Unibail (Les Halles, la tour Triangle). A chaque fois, se conjuguaient la préférence de Delanoë pour les initiatives à rentabilité politique visible et immédiate et les appétits financiers de quelques possédants.
Mais, comme en diplomatie, la communication rencontra aussi ses limites dans les jeux de pouvoir au sein du parti socialiste. Une multiplication d'erreurs tactiques conduisit Delanoë à la Bérézina du congrès de Reims. Bref, dès qu'il s'éloigne de la manipulation médiatique, l'efficacité de ce personnage s'estompe. Delanoë aurait fait un excellent directeur de la communication du maire de Paris. Le problème est qu'il est maire de Paris !
Depuis, dirigée par un chef ayant proclamé cinq ans à l'avance que ce serait son dernier mandat, la machinerie municipale poursuit mécaniquement des objectifs et des projets démagogiques, cherchant à renforcer son emprise clientéliste sur la ville. Mais cette sorte de fuite en avant va se heurter de plus en plus à la rébellion du réel.
En matière de circulation, alors que de nombreuses perspectives haussmaniennes ont été altérées sans que le nombre d'utilisateurs de bus augmente, l'Hôtel de ville s'apprête à congestionner définitivement le centre de Paris en réaménageant à des fins festives la place de la République et les berges de la Seine. Alors que la fréquentation de Vélib' baisse et que son coût réel pour la ville est dissimulé grâce à des avenants subrepticement passés avec Decaux, on prépare la mise en place d'Autolib', un projet usine à gaz qui ternira l'image même de la voiture électrique. Le tramway des maréchaux, deux fois plus cher que ses homologues de province, ne transporte en réalité que peu de voyageurs supplémentaires par rapport au bus PC et congestionne le Périphérique ? Qu'à cela ne tienne, il sera prolongé à un prix exorbitant jusqu'à la porte de la Chapelle. Et, pendant ce temps, quasiment aucun moyen financier n'est mis dans l'amélioration du métro ou du RER qui sont pourtant, de très loin, les modes de transport public les plus utiles et les plus fréquentés par les Franciliens. Il faut dire qu'ils ont la malchance d'être enterrés, donc non visibles. Et de servir en grande partie aux banlieusards.
Car un autre aspect essentiel de la gestion de Delanoë est que, derrière la paravent de Paris Métropole et les discours solidaristes, elle referme Paris sur lui-même en dressant des barrières avec les petite et grande couronnes. L'implantation du tramway sur les boulevards extérieurs en est naturellement la manifestation concrète. Mais il suffit de voir les bâtiments qui poussent actuellement sur la Zac Paris Nord-Est pour constater que triomphe une sorte de muraille, un nouvel urbanisme de l'octroi.
La politique du logement participe de la même philosophie et conduit au même échec. La construction neuve est dissuadée par le PLU adopté en 2003, sauf pour le logement clientéliste (dit social) qui rafle, par la voie de la préemption, la majorité des immeubles vides dans Paris et attise ainsi la hausse des prix. Le résultat : un marché immobilier dual avec un nombre record de demandeurs de logements sociaux. Les transports individuels étant contrariés et les transports en commun se dégradant, vivre en centre-ville devient de plus en plus prisé pour s'éviter la galère des temps de trajet au moment précis où les mètres-carrés disponibles se raréfient. D'où la hausse vertigineuse des prix qu'on constate aujourd'hui.
En urbanisme, c'est le règne de la couardise tempéré par quelques concessions purement symboliques à une architecture contemporaine mal plantée. On a déjà parlé du désastre des Halles, le pire scandale du delanoisme. Un énorme bâtiment verrue à côté de Saint Eustache va écraser le site, étouffer encore un peu plus le centre de Paris et coûter une fortune à la ville au bénéfice du groupe Unibail. Soucieux de favoriser quelques réalisations tape-à-l'oeil pour faire oublier la médiocrité générale de sa politique, Delanoë entend concéder au même Unibail le droit de construire un immeuble ( la tour dite "Triangle") dont l'architecture n'est pas inélégante en elle-même mais qui serait édifié porte de Versailles sur une parcelle choisie uniquement parce qu'elle permettrait de maximiser les profits de ce groupe, sans aucune cohérence urbaine. Les mêmes causes produisent les mêmes effets dans le bois de Boulogne avec la fondation LVMH et le bâtiment de Frank Gehry qui serait bien mieux installé sur la Zac Clichy-Batignolles en lieu et place de logements clientélistes voulus par la mairie. Quant à la destruction du stade Art Déco de Jean Bouin pour complaire à Guazzini, l'ami de toujours de Delanoë ou au massacre programmé des serres d'Auteuil, pour flatter la Fédération française de tennis, ils relèvent du crime contre le patrimoine parisien.
La politique culturelle municipale est, quant à elle, frappée du syndrome de la fête à Neu-Neu. Avec des retards de construction considérables et des coûts d'investissement en moyenne triples de ceux annoncés initialement, les grands paquebots culturels de la mairie dérivent de la création "pointue" à l'animation foraine. Le 104 (90 millions prévus, largement plus de 200 effectifs) devait ouvrir les ateliers des artistes au grand public, on y voit désormais des spectacles et des manèges, Docks en Seine est un désert, la Gaîté-Lyrique (20 millions prévus, 80 effectifs et 5 ans de retard !) tangente déjà vers de banals concerts, les Trois Baudets n'attirent pas un chat, le Louxor (six ans de retard, 10 millions d'euros prévus et 40 millions au moins quand tout sera achevé) de temple du cinéma du Sud finira en simple multiplexe subventionné par la Ville faute de films à programmer en nombre suffisant, etc.
Pendant ce temps, la grande roue de la Concorde enlaidit un tiers de l'an l'une des plus belles places du monde au prétexte que les badauds (qui sont-ils exactement ?) aiment ça.
Un dernier mot sur l'argent de la Ville, car ces errements ont naturellement un coût. La divine surprise des 10 ans de Delanoë a été et restera la hausse faramineuse du produit des droits de mutation qui s'est élevé à près de 8 milliards d'euros au total et qui a permis de financer une grande partie de tous ces gaspillages. Quoi que ... non, cela n'a pas été suffisant ! Il a fallu augmenter les impôts de près de 40 % et doubler la dette ! Pourquoi ? Parce que les dépenses de fonctionnement, notamment de communication ou d'arrosage clientéliste sous forme de subventions, n'ont cessé de croître. Sous prétexte que les Parisiens payaient moins autrefois, on peut les tonsurer davantage aujourd'hui : ce raisonnement surréalisto-socialiste est l'ultime argument opposé à ceux qui grimacent en recevant leurs taxes foncière et d'habitation.
Bon, mais tout de même monsieur Federbusch, on voit bien que vous êtes de parti-pris, il y a quand même du bon quelque part, rien ne trouve donc grâce à vos yeux !?
Faisons un gros effort de concentration pour approuver : la réfection du tunnel des Tuileries, bien faite et dans les délais, les nouvelles sanisettes, un peu massives mais pas laides, la rénovation du Grand Palais, lancée sous Tibéri et que Delanoë n'a pu arrêter tout comme la construction de la passerelle entre Bercy et Paris Rive-gauche, l'extension du petit immeuble donnant sur le rue de Rivoli par les architectes Thomas et Corbasson, très coûteuse mais élégante, la résorption (lente et dispendieuse toutefois) de l'insalubrité ... et puis ... c'est tout !
Non, hélas non, que vous le croyiez ou pas, le reste n'est qu'occasions manquées, moyens dilapidés et capitulation devant des intérêts privés.
Bref, dix ans de gâchis.