D’Annick Lepetit, en charge du dossier, il est simplement et vaguement écrit : « qu’elle fait des débuts discrets en tant qu’adjointe». On aimerait l’encourager à continuer dans cette voie mais il semble que les services municipaux soient toujours mobilisés sur le sujet …
Si le tramway des Maréchaux volait, on pourrait dire qu’il a du plomb dans l’aile. D’abord, la question du coût et du financement de cette extension est loin d’être tranchée. Estimé à un minimum de 750 millions d’euros, ce joujou reviendra en réalité beaucoup plus cher, nonobstant son utilité douteuse. L’évaluation socio-économique présentée par la mairie à l’occasion de l’enquête publique se révèle, au fur et à mesure que la connaissance du dossier progresse, truffée de sous-estimation des charges, de calculs approximatifs et de gains hypothétiques. Il suffit d’invoquer les 32 millions d’euros que le prolongement du tramway est censé faire gagner chaque année à la collectivité (c'est-à-dire à tout le monde) en décongestion de voirie et dépenses de stationnement et de comparer ce chiffre à l’absence de report de l’automobile vers le tramway et aux embouteillages fréquents sur les Maréchaux-Sud, pour comprendre que son exploitation serait un boulet financier beaucoup plus lourd que ce qui est dit.
La commission d’enquête publique chargée de recueillir les avis sur le sujet doit elle-aussi être dubitative car on n’entend guère parler d’elle depuis des semaines. Il faut dire que certaines objections qui lui ont été adressées ont de quoi la plonger dans la perplexité.
Abordons notamment, aujourd’hui, l’invraisemblable circuit autour du canal Saint-Denis et du canal de l’Ourcq. Selon l’un des meilleurs observateurs du dossier : l’Association Paris-Banlieue-Environnement (PBE), c’est pour céder aux exigences de Serge Méry, vice-président (PS) du Conseil régional en charge des transports, qu’un détour par Pantin a été consenti. A défaut, la ville risquait, paraît-il, d’être privée de la contribution de la Région, estimée à 30 % du financement total. Le problème est que le surcoût de ce trajet en « manivelle » est évalué par l’association PBE à 370 millions d’euros, soit plus que les fameux 30 % de contribution. Il faut donc croire que ces arrangements politiques ont prévalu sur la logique financière la plus élémentaire.
Indépendamment de son absurdité économique, les conséquences urbaines négatives de ce parcours sinusoïdal sont nombreuses et ont été inventoriées par des architectes missionnés par l’actif syndicat des très petites entreprises d’Île-de-France (CERF-TPE/PME). A titre d’exemples, dans le secteur du Parc de la Villette, la construction d’un pont pour le tramway au ras des Grands moulins en cours de réhabilitation empêcherait ce magnifique bâtiment de « flirter librement avec les abords du canal » comme il était pourtant prévu initialement.
Dans le secteur de la Porte de la Villette, le tracé en zigzag aboutirait à la destruction du square du quai de la Gironde et de ses 17 arbres centenaires.
Dans le secteur Eole-Evangile, il oblige à édifier un immeuble écran de 400 mètres pour limiter les nuisances sonores ce qui conduit à « incarcérer » la cité Michelet laquelle s’est récemment rappelée à l’attention des Parisiens par une poussée de violences diverses. Ce n’est certainement pas le meilleur moyen d’éviter la ghettoïsation du quartier que de procéder ainsi !
Enfin, la question de la ligne de bus PC supprimée sur les Maréchaux, là où pourtant le tramway ne passera pas du fait du zigzag, reste pendante pour ses usagers.
Pourtant, une alternative existe, défendue par toutes ces associations : la réouverture d’un ancien tunnel et de la gare « Est-Ceinture », dans le prolongement de la rue Curial. Ces ouvrages, aujourd’hui désaffectés, ont conservé leur qualité et leur robustesse. Cette solution a été écartée lors des études préalables et, depuis, la Ville ne souhaite pas la mettre au débat, malgré une économie possible de plus de 300 millions d’euros et le fait qu’elle ne présente aucun des inconvénients du trajet en « manivelle ».
Pourquoi cet ostracisme ? A l’origine, pour les raisons politiques précédemment évoquées et les relations avec la Région. Mais, depuis que la participation de cette dernière se révèle aussi coûteuse que génératrice de subventions, un autre motif, guère plus avouable, s’est ajouté au premier. Soumettre un autre tracé à débat, c’est prendre le risque de la réouverture de l’enquête publique. Or, comme il est hors de question que la mairie accepte d’être dans les gravats peu avant les élections municipales de 2014 (quel sens de l’anticipation !), elle préfère évacuer le sujet.
Car, en réalité, les travaux pour le prolongement du T3 vers la porte d’Aubervilliers sont pharaoniques et sans commune mesure avec ceux du premier tronçon sud. La municipalité delanoiste a décidé des détails dans la précipitation. La question des ateliers de maintenance sous le stade Ladoumègue ou celle de la rupture de charge porte de Vincennes sont également porteuses de gaspillages énormes pour une ville aux finances plombées par les errements de la première mandature. Une fois de plus, politique de communication et effets d’annonces prévalent sur toutes autres considérations.
A suivre …
Si le tramway des Maréchaux volait, on pourrait dire qu’il a du plomb dans l’aile. D’abord, la question du coût et du financement de cette extension est loin d’être tranchée. Estimé à un minimum de 750 millions d’euros, ce joujou reviendra en réalité beaucoup plus cher, nonobstant son utilité douteuse. L’évaluation socio-économique présentée par la mairie à l’occasion de l’enquête publique se révèle, au fur et à mesure que la connaissance du dossier progresse, truffée de sous-estimation des charges, de calculs approximatifs et de gains hypothétiques. Il suffit d’invoquer les 32 millions d’euros que le prolongement du tramway est censé faire gagner chaque année à la collectivité (c'est-à-dire à tout le monde) en décongestion de voirie et dépenses de stationnement et de comparer ce chiffre à l’absence de report de l’automobile vers le tramway et aux embouteillages fréquents sur les Maréchaux-Sud, pour comprendre que son exploitation serait un boulet financier beaucoup plus lourd que ce qui est dit.
La commission d’enquête publique chargée de recueillir les avis sur le sujet doit elle-aussi être dubitative car on n’entend guère parler d’elle depuis des semaines. Il faut dire que certaines objections qui lui ont été adressées ont de quoi la plonger dans la perplexité.
Abordons notamment, aujourd’hui, l’invraisemblable circuit autour du canal Saint-Denis et du canal de l’Ourcq. Selon l’un des meilleurs observateurs du dossier : l’Association Paris-Banlieue-Environnement (PBE), c’est pour céder aux exigences de Serge Méry, vice-président (PS) du Conseil régional en charge des transports, qu’un détour par Pantin a été consenti. A défaut, la ville risquait, paraît-il, d’être privée de la contribution de la Région, estimée à 30 % du financement total. Le problème est que le surcoût de ce trajet en « manivelle » est évalué par l’association PBE à 370 millions d’euros, soit plus que les fameux 30 % de contribution. Il faut donc croire que ces arrangements politiques ont prévalu sur la logique financière la plus élémentaire.
Indépendamment de son absurdité économique, les conséquences urbaines négatives de ce parcours sinusoïdal sont nombreuses et ont été inventoriées par des architectes missionnés par l’actif syndicat des très petites entreprises d’Île-de-France (CERF-TPE/PME). A titre d’exemples, dans le secteur du Parc de la Villette, la construction d’un pont pour le tramway au ras des Grands moulins en cours de réhabilitation empêcherait ce magnifique bâtiment de « flirter librement avec les abords du canal » comme il était pourtant prévu initialement.
Dans le secteur de la Porte de la Villette, le tracé en zigzag aboutirait à la destruction du square du quai de la Gironde et de ses 17 arbres centenaires.
Dans le secteur Eole-Evangile, il oblige à édifier un immeuble écran de 400 mètres pour limiter les nuisances sonores ce qui conduit à « incarcérer » la cité Michelet laquelle s’est récemment rappelée à l’attention des Parisiens par une poussée de violences diverses. Ce n’est certainement pas le meilleur moyen d’éviter la ghettoïsation du quartier que de procéder ainsi !
Enfin, la question de la ligne de bus PC supprimée sur les Maréchaux, là où pourtant le tramway ne passera pas du fait du zigzag, reste pendante pour ses usagers.
Pourtant, une alternative existe, défendue par toutes ces associations : la réouverture d’un ancien tunnel et de la gare « Est-Ceinture », dans le prolongement de la rue Curial. Ces ouvrages, aujourd’hui désaffectés, ont conservé leur qualité et leur robustesse. Cette solution a été écartée lors des études préalables et, depuis, la Ville ne souhaite pas la mettre au débat, malgré une économie possible de plus de 300 millions d’euros et le fait qu’elle ne présente aucun des inconvénients du trajet en « manivelle ».
Pourquoi cet ostracisme ? A l’origine, pour les raisons politiques précédemment évoquées et les relations avec la Région. Mais, depuis que la participation de cette dernière se révèle aussi coûteuse que génératrice de subventions, un autre motif, guère plus avouable, s’est ajouté au premier. Soumettre un autre tracé à débat, c’est prendre le risque de la réouverture de l’enquête publique. Or, comme il est hors de question que la mairie accepte d’être dans les gravats peu avant les élections municipales de 2014 (quel sens de l’anticipation !), elle préfère évacuer le sujet.
Car, en réalité, les travaux pour le prolongement du T3 vers la porte d’Aubervilliers sont pharaoniques et sans commune mesure avec ceux du premier tronçon sud. La municipalité delanoiste a décidé des détails dans la précipitation. La question des ateliers de maintenance sous le stade Ladoumègue ou celle de la rupture de charge porte de Vincennes sont également porteuses de gaspillages énormes pour une ville aux finances plombées par les errements de la première mandature. Une fois de plus, politique de communication et effets d’annonces prévalent sur toutes autres considérations.
A suivre …