Pour se donner une bonne conscience de gauche et tacler l'opposition, Delanoë a fanfaronné la semaine dernière au sujet de la création de ces deux aires.
" Dès l’origine, le maire de Paris a tenu à ce que ces deux projets soient conduits de façon concertée en associant l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des maires des arrondissements et communes concernées, des riverains ou des associations de gens du voyage. Il est particulièrement regrettable que certains élus tentent d’instrumentaliser ce dossier, utilisant des contre-vérités et nourrissant les préjugés sur nos concitoyens gens du voyage. "
Mais la réalité est moins rose que ce communiqué auto-satisfait.
La Commission départementale de la nature, des paysages et des sites de Paris, saisie en avril 2011, avait émis un avis défavorable sur l’aire d’accueil projetée dans le bois de Boulogne, au motif d’une part que l’aire était située en zone d’expansion des crues dans le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), et que d’autre part, le projet présenté ne traduisait pas la volonté concrète de la Ville de préserver la valeur paysagère du Bois de Boulogne .
La Commission supérieure des sites, saisie par le Ministre, avait émis le 17 novembre 2011 un autre avis défavorable, pour Vincennes comme pour Boulogne. Compte tenu des observations formulées par ces deux instances, la Ville de Paris a fait évoluer ses projets, "dans le sens d’une meilleure intégration paysagère".
Certes ... Mais, s'agissant de Boulogne, la question des crues reste entière !
L'aire doit en effet être installée dans une zone dite " verte " qui correspond aux zones d’expansion des crues. Sa vocation première est, disent les textes, " de permettre un stockage des eaux pour favoriser l’écrêtement de la crue. Pour cela, il est nécessaire de laisser cet espace le plus libre possible de toute construction volumétrique."
Dans le département de Paris, la zone verte comprend les espaces verts situés en zone inondable qui peuvent être maintenus inondables sans mettre en péril trop d’enjeux. On y trouve ainsi le secteur ouest du bois de Boulogne.
Le concept de « zone verte » s'inscrit dans le cadre du Plan de prévention des risques d'inondation (PPRI), régi par la loi du 22 juillet 1987 et modifié par l'article 16 de la Loi Barnier du 2 février 1995.
Et c'est là que la ville de Paris et Delanoë vont jouer sur les mots. Ces lois précisent en effet que les zones vertes ne peuvent accueillir que : " la création d'un complexe de sport et de loisir excluant les zones de caravanages."
Dans ses documents, la ville de Paris a pourtant prévu pour le bois de Boulogne : "camping existant et aires d’accueil et de stationnement temporaire de véhicules mobiles", ce qui est plus large.
Difficulté supplémentaire : ces aires conçues pour un accueil en théorie temporaire reçoivent des visiteurs qui entendent parfois rester plus longtemps. Du reste, leur aménagement coûte très cher : 10 millions d'euros pour les deux zones et l'on comprend mal qu'on dépense tant d'argent pour l'installation d'équipements susceptibles d'être recouverts par les flots.
Il faudrait peut-être que quelqu'un prévienne les Gens du voyage que Delanoë et Hidalgo ont l'intention de les installer dans un réservoir ... et répondre à une question subsidiaire : où iront-ils en cas de crue ?
" Dès l’origine, le maire de Paris a tenu à ce que ces deux projets soient conduits de façon concertée en associant l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des maires des arrondissements et communes concernées, des riverains ou des associations de gens du voyage. Il est particulièrement regrettable que certains élus tentent d’instrumentaliser ce dossier, utilisant des contre-vérités et nourrissant les préjugés sur nos concitoyens gens du voyage. "
Mais la réalité est moins rose que ce communiqué auto-satisfait.
La Commission départementale de la nature, des paysages et des sites de Paris, saisie en avril 2011, avait émis un avis défavorable sur l’aire d’accueil projetée dans le bois de Boulogne, au motif d’une part que l’aire était située en zone d’expansion des crues dans le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), et que d’autre part, le projet présenté ne traduisait pas la volonté concrète de la Ville de préserver la valeur paysagère du Bois de Boulogne .
La Commission supérieure des sites, saisie par le Ministre, avait émis le 17 novembre 2011 un autre avis défavorable, pour Vincennes comme pour Boulogne. Compte tenu des observations formulées par ces deux instances, la Ville de Paris a fait évoluer ses projets, "dans le sens d’une meilleure intégration paysagère".
Certes ... Mais, s'agissant de Boulogne, la question des crues reste entière !
L'aire doit en effet être installée dans une zone dite " verte " qui correspond aux zones d’expansion des crues. Sa vocation première est, disent les textes, " de permettre un stockage des eaux pour favoriser l’écrêtement de la crue. Pour cela, il est nécessaire de laisser cet espace le plus libre possible de toute construction volumétrique."
Dans le département de Paris, la zone verte comprend les espaces verts situés en zone inondable qui peuvent être maintenus inondables sans mettre en péril trop d’enjeux. On y trouve ainsi le secteur ouest du bois de Boulogne.
Le concept de « zone verte » s'inscrit dans le cadre du Plan de prévention des risques d'inondation (PPRI), régi par la loi du 22 juillet 1987 et modifié par l'article 16 de la Loi Barnier du 2 février 1995.
Et c'est là que la ville de Paris et Delanoë vont jouer sur les mots. Ces lois précisent en effet que les zones vertes ne peuvent accueillir que : " la création d'un complexe de sport et de loisir excluant les zones de caravanages."
Dans ses documents, la ville de Paris a pourtant prévu pour le bois de Boulogne : "camping existant et aires d’accueil et de stationnement temporaire de véhicules mobiles", ce qui est plus large.
Difficulté supplémentaire : ces aires conçues pour un accueil en théorie temporaire reçoivent des visiteurs qui entendent parfois rester plus longtemps. Du reste, leur aménagement coûte très cher : 10 millions d'euros pour les deux zones et l'on comprend mal qu'on dépense tant d'argent pour l'installation d'équipements susceptibles d'être recouverts par les flots.
Il faudrait peut-être que quelqu'un prévienne les Gens du voyage que Delanoë et Hidalgo ont l'intention de les installer dans un réservoir ... et répondre à une question subsidiaire : où iront-ils en cas de crue ?
