Désormais, il y a deux saisons à Paris. Noël, marqué par les animations campionesques et les Vacances, dont le climax festif est l'inénarrable Paris-Plage. Ce bonheur organisé, cette joie de carton-pâte et de néons se répand sous le regard grimaçant du maire de Paris et les frottements de main du roi des forains.
Nous vous avons déjà décrit comment Campion et ses troupes occupent en décembre les Champs-Elysées, la barbe à papa vendue au nez et à la barbe du Général ( voir ici). Mais le symbole de son triomphe est le retour, de plus en plus long, de la grande roue de la Concorde. Le conseil de Paris votera cette semaine une délibération autorisant Campion, via la société "Loisirs associés", à occuper cet espace sublime du 15 octobre 2010 au 25 janvier 2011. Au train où vont les choses, il va falloir inventer un nouveau dicton parisien : "Noël chez Campion, Pâques au Pognon"! N'oublions pas non plus l'installation de la roue durant deux mois d'été dans le jardin des Tuileries rue de Rivoli, à trois cents mètres de là. Ne restera plus qu'à faire le pont ...
Cette affaire illustre le triomphe de la mentalité "fête à Neu-Neu", horizon culturel indépassable du delanoisme, au mépris de la plus belle perspective urbaine parisienne. Mais elle est tout aussi gênante par sa dimension financière et juridique.
Certes, la mairie va se gausser du fait que le forain s'engage à lui verser 400.000 euros pour sa roue et 50.000 pour ses stands. Il faut pourtant y regarder de plus près. D'abord, une redevance d'un peu plus de 4.000 euros quotidiens pour cette emprise n'est pas considérable si l'on tient compte du fait que ce sont désormais 4 emplacements de vente qui sont concernés dans un des endroits les plus touristiques du monde pour une période particulièrement longue.
De plus, les roues campionesques ne cessent de grandir et de gagner en capacité. Les équipes de Campion se gobergent du fait que celle qui vient d'être installée aux Tuileries, dont on peut présumer qu'elle est la même que celle qui réapparaîtra à la Concorde, est désormais le « plus gros manège mobile du monde». Montée sur vérins hydrauliques, dotée de cabines fermées, climatisées et sonorisées, ce mastodonte s’élève à 65 mètres contre 50 pour la précédente !
Il est pour le moins étonnant que, pour un marché de cette ampleur et de cette durée, aucune mise en concurrence réelle ne soit prévue. Les conventions d'occupation du domaine public ont décidément bon dos sous Delanoë, l'exemple de Jean Bouin est déjà là pour le prouver. Ainsi, dans un emplacement de premier choix, à l'issue d'une négociation dont on ne sait rien, Marcel Campion pourra bénéficier de recettes commerciales fort substantielles grâce au bon vouloir de la ville de Paris.
Cela le consolera peut-être de sa récente condamnation par le tribunal correctionnel à 3.000 euros d'amende pour outrage envers deux fonctionnaires, l'un de police et le second de l'Urssaf. Vous savez, ceux dont Delanoë vante l'action et les mérites à coups de trémolos de "gauche" dans la voix.
En ce bas monde, décidément, tout tourne : les vestes, les roues et les proclamations.
Nous vous avons déjà décrit comment Campion et ses troupes occupent en décembre les Champs-Elysées, la barbe à papa vendue au nez et à la barbe du Général ( voir ici). Mais le symbole de son triomphe est le retour, de plus en plus long, de la grande roue de la Concorde. Le conseil de Paris votera cette semaine une délibération autorisant Campion, via la société "Loisirs associés", à occuper cet espace sublime du 15 octobre 2010 au 25 janvier 2011. Au train où vont les choses, il va falloir inventer un nouveau dicton parisien : "Noël chez Campion, Pâques au Pognon"! N'oublions pas non plus l'installation de la roue durant deux mois d'été dans le jardin des Tuileries rue de Rivoli, à trois cents mètres de là. Ne restera plus qu'à faire le pont ...
Cette affaire illustre le triomphe de la mentalité "fête à Neu-Neu", horizon culturel indépassable du delanoisme, au mépris de la plus belle perspective urbaine parisienne. Mais elle est tout aussi gênante par sa dimension financière et juridique.
Certes, la mairie va se gausser du fait que le forain s'engage à lui verser 400.000 euros pour sa roue et 50.000 pour ses stands. Il faut pourtant y regarder de plus près. D'abord, une redevance d'un peu plus de 4.000 euros quotidiens pour cette emprise n'est pas considérable si l'on tient compte du fait que ce sont désormais 4 emplacements de vente qui sont concernés dans un des endroits les plus touristiques du monde pour une période particulièrement longue.
De plus, les roues campionesques ne cessent de grandir et de gagner en capacité. Les équipes de Campion se gobergent du fait que celle qui vient d'être installée aux Tuileries, dont on peut présumer qu'elle est la même que celle qui réapparaîtra à la Concorde, est désormais le « plus gros manège mobile du monde». Montée sur vérins hydrauliques, dotée de cabines fermées, climatisées et sonorisées, ce mastodonte s’élève à 65 mètres contre 50 pour la précédente !
Il est pour le moins étonnant que, pour un marché de cette ampleur et de cette durée, aucune mise en concurrence réelle ne soit prévue. Les conventions d'occupation du domaine public ont décidément bon dos sous Delanoë, l'exemple de Jean Bouin est déjà là pour le prouver. Ainsi, dans un emplacement de premier choix, à l'issue d'une négociation dont on ne sait rien, Marcel Campion pourra bénéficier de recettes commerciales fort substantielles grâce au bon vouloir de la ville de Paris.
Cela le consolera peut-être de sa récente condamnation par le tribunal correctionnel à 3.000 euros d'amende pour outrage envers deux fonctionnaires, l'un de police et le second de l'Urssaf. Vous savez, ceux dont Delanoë vante l'action et les mérites à coups de trémolos de "gauche" dans la voix.
En ce bas monde, décidément, tout tourne : les vestes, les roues et les proclamations.