Un rapport commandé par le GIE pour la candidature de Paris aux JO de 2024 a opportunément révélé, cette semaine, que les bénéfices à attendre de l’obtention des jeux s’élèveraient de 5,3 milliards à 10,7 milliards d’euros sur la période 2017-2034.
Magnifique ! Malheur à celui qui remarquerait goguenard qu’on n’est jamais aussi bien rapporté et évalué que par soi-même. Ou que, mis à part le cas de Los Angeles en 1984, tous les Jeux olympiques ont été des gouffres financiers depuis des décennies et des nids de corruption.
Le document a été rédigé par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges. « Sur la base d’un modèle de type keynésien » -tiens donc-, il additionne des carottes et des tomates. L’organisation des jeux, notamment les dépenses d’infrastructures, représenterait la moitié de ces retombées. « Largement financée par des ressources privées (77 %) », cette part comprend la promesse d’un versement du Comité international olympique de 1,5 milliard d’euros.
On notera tout de suite que le financement de ces dépenses par l’emprunt des collectivités publiques pour une part malgré tout non négligeable et les impôts qu’il génèrera sur le long terme ne soucient guère le comité de candidature français. C’est comme considérer qu’une dette est pour sa totalité créatrice de richesse pour le débiteur. De plus, les engagements du secteur privé sont très hypothétiques.
De même, le secteur du tourisme représenterait de 27 % à 35 % des retombées attendues.
Pour vanter l’intérêt des Jeux, il est souvent fait référence aux bienfaits de l’Euro 2016 de football, qui va bientôt démarrer en France. Ce dernier est censé rapporter 1,2 milliard d’euros à notre pays, largement par ses retombées commerciales et touristiques. C’est justement le même CDES qui a avancé ce brillant résultat, en conclusion d’un des rapports dont il a le secret.
Patatras ! Les craintes d’attentats et l’image déplorable de notre pays « hollandisé » à l’étranger ont fait voler en éclats ces mirifiques calculs. Les touristes se méfient au contraire de l’Euro de football, de ses périls et de ses nuisances. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a tiré la sonnette d’alarme, le 25 mai : les réservations dans les établissements hôteliers sont en chute de 20 % à 50 %. Elles se sont effondrées depuis le début de l’année. Dans la région parisienne, la fréquentation des touristes japonais est en chute de 56 % au premier trimestre, tandis que celle des Russes a baissé de 35 % et celle des Chinois de 13,9 %, selon le Comité régional du tourisme de Paris Ile-de-France.
Pourtant, près de 2 milliards d’euros ont déjà été engloutis pour financer les travaux dans les stades. Les partenariats publics privés feront qu’à Marseille les contribuables paieront 31 millions par an à une filiale de Bouygues pendant 31 ans. Et les bénéfices non imposables de l’UEFA grâce à une loi de 2014 sont écartés des projections.
Bref, vous n’avez pas besoin de sortir votre calculette bien longtemps ou de commander une coûteuse étude au CDES pour comprendre que cette immense opération d’enfumage est destinée avant tout à doper la cote des politiciens et engraisser quelques capitalistes de connivence. Et qu’elle n’est aucunement de l’intérêt de la France ou de Paris.
Magnifique ! Malheur à celui qui remarquerait goguenard qu’on n’est jamais aussi bien rapporté et évalué que par soi-même. Ou que, mis à part le cas de Los Angeles en 1984, tous les Jeux olympiques ont été des gouffres financiers depuis des décennies et des nids de corruption.
Le document a été rédigé par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges. « Sur la base d’un modèle de type keynésien » -tiens donc-, il additionne des carottes et des tomates. L’organisation des jeux, notamment les dépenses d’infrastructures, représenterait la moitié de ces retombées. « Largement financée par des ressources privées (77 %) », cette part comprend la promesse d’un versement du Comité international olympique de 1,5 milliard d’euros.
On notera tout de suite que le financement de ces dépenses par l’emprunt des collectivités publiques pour une part malgré tout non négligeable et les impôts qu’il génèrera sur le long terme ne soucient guère le comité de candidature français. C’est comme considérer qu’une dette est pour sa totalité créatrice de richesse pour le débiteur. De plus, les engagements du secteur privé sont très hypothétiques.
De même, le secteur du tourisme représenterait de 27 % à 35 % des retombées attendues.
Pour vanter l’intérêt des Jeux, il est souvent fait référence aux bienfaits de l’Euro 2016 de football, qui va bientôt démarrer en France. Ce dernier est censé rapporter 1,2 milliard d’euros à notre pays, largement par ses retombées commerciales et touristiques. C’est justement le même CDES qui a avancé ce brillant résultat, en conclusion d’un des rapports dont il a le secret.
Patatras ! Les craintes d’attentats et l’image déplorable de notre pays « hollandisé » à l’étranger ont fait voler en éclats ces mirifiques calculs. Les touristes se méfient au contraire de l’Euro de football, de ses périls et de ses nuisances. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a tiré la sonnette d’alarme, le 25 mai : les réservations dans les établissements hôteliers sont en chute de 20 % à 50 %. Elles se sont effondrées depuis le début de l’année. Dans la région parisienne, la fréquentation des touristes japonais est en chute de 56 % au premier trimestre, tandis que celle des Russes a baissé de 35 % et celle des Chinois de 13,9 %, selon le Comité régional du tourisme de Paris Ile-de-France.
Pourtant, près de 2 milliards d’euros ont déjà été engloutis pour financer les travaux dans les stades. Les partenariats publics privés feront qu’à Marseille les contribuables paieront 31 millions par an à une filiale de Bouygues pendant 31 ans. Et les bénéfices non imposables de l’UEFA grâce à une loi de 2014 sont écartés des projections.
Bref, vous n’avez pas besoin de sortir votre calculette bien longtemps ou de commander une coûteuse étude au CDES pour comprendre que cette immense opération d’enfumage est destinée avant tout à doper la cote des politiciens et engraisser quelques capitalistes de connivence. Et qu’elle n’est aucunement de l’intérêt de la France ou de Paris.