Depuis des décennies, l’insaisissable BHL, dont les fanfaronnades hérissent tant le poil des intellectuels tâcheronneux, papillonne de salles de rédactions en télévisions, de plateaux de cinéma en maisons d’édition. Parfaitement adapté à son époque, il déblatère sur d’obscurs conflits balkaniques et orientaux, vitupère la coalition internationale des super-méchants, exhume d’improbables auteurs pour distribuer ses brevets de bonne conduite, dans un flot d’érudition dont personne ne vérifie la véracité tant les sujets abordés sont sans intérêt.
Pierre Péan, qui a réussi dans des livres bien sentis à démythifier Mitterrand ou « le Monde », s’est cassé les dents sur BHL. C’est dire la difficulté de l’entreprise. Ses détracteurs se trompent de cible, prenant sa légèreté pour de la paresse. Mais son amateurisme n’est pas de la flemme, tout au contraire. BHL est un gros bosseur et son flot continu de parlotes finit par énerver, au sens étymologique, ceux qui le stigmatisent. De BHL il ne faut donc rien dire, c’est sa pire punition et la juste reconnaissance de son talent si particulier. Tout au plus s’amusera-t-on à voir en lui un surfeur de l’intelligence, guettant la vague qui lui permettra de glisser sur une polémique, cheveux au vent et bronzage avantageux. Toujours il tombe mais toujours il se relève, car il ne heurte que l’écume.
Nous continuerions de bonne grâce à l’ignorer s’il n’avait dépassé les bornes dans la sordide affaire Polanski, où le talentueux cinéaste polono-français vient d’être rattrapé par un passé scabreux. Notre propos ne sera ni d’accabler cet homme ni de l’exonérer de sa faute. Coucher (à 43 ans) avec une gamine de 13 ans après l’avoir enivrée et fait prendre un sédatif est une saloperie. Que la gamine ait pardonné ne le dispense pas de répondre de son acte devant la justice. Du point de vue moral comme du point de vue juridique, ce genre de crime ne concerne pas que la victime et l’auteur, mais la société dans son ensemble. Et si la justice américaine a maintes fois échoué à le faire arrêter alors qu’il fuyait, on ne peut déplorer qu’elle soit finalement parvenue à ses fins.
Tout ceci nous ramène à l’insupportable BHL qui, prenant la tête du combat douteux de la prescription, a trouvé un argument définitif : Polanski, « qui a vu se construire le ghetto de Cracovie », aurait es-qualités droit au pardon. Mais le fait d’avoir subi la barbarie ne confère aucun titre pour abuser d’une enfant en l’alcoolisant. Le dire, c’est galvauder la mémoire des victimes de l’holocauste. Le surfeur a encore glissé. Cette fois, ce n’est pas dans l’eau mais dans la boue.
Pierre Péan, qui a réussi dans des livres bien sentis à démythifier Mitterrand ou « le Monde », s’est cassé les dents sur BHL. C’est dire la difficulté de l’entreprise. Ses détracteurs se trompent de cible, prenant sa légèreté pour de la paresse. Mais son amateurisme n’est pas de la flemme, tout au contraire. BHL est un gros bosseur et son flot continu de parlotes finit par énerver, au sens étymologique, ceux qui le stigmatisent. De BHL il ne faut donc rien dire, c’est sa pire punition et la juste reconnaissance de son talent si particulier. Tout au plus s’amusera-t-on à voir en lui un surfeur de l’intelligence, guettant la vague qui lui permettra de glisser sur une polémique, cheveux au vent et bronzage avantageux. Toujours il tombe mais toujours il se relève, car il ne heurte que l’écume.
Nous continuerions de bonne grâce à l’ignorer s’il n’avait dépassé les bornes dans la sordide affaire Polanski, où le talentueux cinéaste polono-français vient d’être rattrapé par un passé scabreux. Notre propos ne sera ni d’accabler cet homme ni de l’exonérer de sa faute. Coucher (à 43 ans) avec une gamine de 13 ans après l’avoir enivrée et fait prendre un sédatif est une saloperie. Que la gamine ait pardonné ne le dispense pas de répondre de son acte devant la justice. Du point de vue moral comme du point de vue juridique, ce genre de crime ne concerne pas que la victime et l’auteur, mais la société dans son ensemble. Et si la justice américaine a maintes fois échoué à le faire arrêter alors qu’il fuyait, on ne peut déplorer qu’elle soit finalement parvenue à ses fins.
Tout ceci nous ramène à l’insupportable BHL qui, prenant la tête du combat douteux de la prescription, a trouvé un argument définitif : Polanski, « qui a vu se construire le ghetto de Cracovie », aurait es-qualités droit au pardon. Mais le fait d’avoir subi la barbarie ne confère aucun titre pour abuser d’une enfant en l’alcoolisant. Le dire, c’est galvauder la mémoire des victimes de l’holocauste. Le surfeur a encore glissé. Cette fois, ce n’est pas dans l’eau mais dans la boue.