N’était la notable abstention des Verts sur les questions financières (qu’ils en soient félicités), Delanoë est donc parvenu à faire voter le conseil de Paris, tous groupes confondus, en faveur de son projet de réaménagement des Halles. Il a dû céder, pour la forme, sur des éléments du jardin, en des termes peu contraignants. La place René Cassin serait préservée « dans son état d’esprit » ( ? ) et sa « forme générale » ( ? ) et le jardin Lalanne fera l’objet d’un réaménagement « dans la mesure où la réutilisation de cette parcelle sera strictement indispensable au chantier ». Concrètement, Berger, Mangin et consorts pourront prétexter n’importe quoi. Ah, pardon, une célébration quasi-mortuaire est déjà envisagée : « à l’achèvement de l’opération, un espace sera consacré à l’œuvre des époux LALANNE » ! Préparez vos mouchoirs …
Idem pour les travaux nocturnes : « tout sera mis en œuvre pour éviter les travaux de nuit et limiter les nuisances liées au chantier ». Voilà qui promet de beaux débats sur la sincérité du « tout » et de sa mise en œuvre. Il est fort douteux qu’Unibail et ses commerçants acceptent que des travaux diurnes viennent perturber leur activité. Sur ces engagements brumeux, la mairie tentera de s’asseoir gentiment et discrètement plus tard. L’important était de pouvoir afficher un relatif consensus à destination des médias le jour du vote.
Qu’est-ce qui a pu décider l’UMP ou le Nouveau Centre à apporter leurs suffrages à cette pitoyable opération ? Dans le premier cas, l’influence du maire du 1er arrondissement, Jean-François Legaret, fut semble-t-il déterminante. La crainte de ne pas être « dans le mouvement » ? Certains ont du mal à se résoudre à l’opposition … Ce « mouvement » va pourtant dans le mur : un immonde bâtiment au cœur de Paris, qui n’a plus rien à voir avec le « toit de verre végétalisé » vanté par les brochures municipales, des dépenses colossales pour un intérêt public circonscrit à la reconstruction de deux ou trois équipements de quartier, la soumission de la ville aux intérêts d’Unibail qui, dès lors que la municipalité n’ose pas se servir de la déclaration d’utilité publique pour faire pression sur lui, est en position de force pour faire triompher ses intérêts, un calendrier des travaux qui menace la sécurité du site et de ses usagers.
Le projet des Halles, c’est la créature du docteur Frankenstein, faite de bric et de broc au gré des compromis et du triomphe des intérêts particuliers et qui produit un jardin chaotique formé d’alvéoles incongrues écrasé par un énorme bâtiment-verrue. Les lieux actuels, qui ont au moins le mérite d’offrir un effet de plein ciel et de relatif dégagement, en seraient regrettés. Une incroyable contre-performance pour une opération urbaine de cette importance. Plaignons Saint Eustache et les Saints Innocents …
La prochaine étape sera la grande braderie de la propriété foncière à Unibail. Elle arrivera dans les mois qui viennent. Un jour viendra, bien sûr, où les responsabilités dans ce scandale urbain, architectural, politique et financier seront mises en lumière. Espérons qu’il ne faille pas attendre l’inauguration de ce bastringue pour qu’enfin les Parisiens réalisent l’ampleur du désastre. A suivre ...
Idem pour les travaux nocturnes : « tout sera mis en œuvre pour éviter les travaux de nuit et limiter les nuisances liées au chantier ». Voilà qui promet de beaux débats sur la sincérité du « tout » et de sa mise en œuvre. Il est fort douteux qu’Unibail et ses commerçants acceptent que des travaux diurnes viennent perturber leur activité. Sur ces engagements brumeux, la mairie tentera de s’asseoir gentiment et discrètement plus tard. L’important était de pouvoir afficher un relatif consensus à destination des médias le jour du vote.
Qu’est-ce qui a pu décider l’UMP ou le Nouveau Centre à apporter leurs suffrages à cette pitoyable opération ? Dans le premier cas, l’influence du maire du 1er arrondissement, Jean-François Legaret, fut semble-t-il déterminante. La crainte de ne pas être « dans le mouvement » ? Certains ont du mal à se résoudre à l’opposition … Ce « mouvement » va pourtant dans le mur : un immonde bâtiment au cœur de Paris, qui n’a plus rien à voir avec le « toit de verre végétalisé » vanté par les brochures municipales, des dépenses colossales pour un intérêt public circonscrit à la reconstruction de deux ou trois équipements de quartier, la soumission de la ville aux intérêts d’Unibail qui, dès lors que la municipalité n’ose pas se servir de la déclaration d’utilité publique pour faire pression sur lui, est en position de force pour faire triompher ses intérêts, un calendrier des travaux qui menace la sécurité du site et de ses usagers.
Le projet des Halles, c’est la créature du docteur Frankenstein, faite de bric et de broc au gré des compromis et du triomphe des intérêts particuliers et qui produit un jardin chaotique formé d’alvéoles incongrues écrasé par un énorme bâtiment-verrue. Les lieux actuels, qui ont au moins le mérite d’offrir un effet de plein ciel et de relatif dégagement, en seraient regrettés. Une incroyable contre-performance pour une opération urbaine de cette importance. Plaignons Saint Eustache et les Saints Innocents …
La prochaine étape sera la grande braderie de la propriété foncière à Unibail. Elle arrivera dans les mois qui viennent. Un jour viendra, bien sûr, où les responsabilités dans ce scandale urbain, architectural, politique et financier seront mises en lumière. Espérons qu’il ne faille pas attendre l’inauguration de ce bastringue pour qu’enfin les Parisiens réalisent l’ampleur du désastre. A suivre ...