La Gaîté-Lyrique a déjà fait parler d'elle à plusieurs reprises dans nos colonnes : cliquez ICI par exemple. La mairie annonce - enfin ! - une inauguration prochaine et commence à distiller les chiffres sur les coûts faramineux de cette opération. Avec plus de 5 ans de retard, ce sont 80 millions d'euros au moins et non 30 puis 50 qui ont été dépensés. Et le budget de fonctionnement envisagé pour ce lieu dédié aux musiques numériques n'est rien moins que 9 millions annuels dont 5,2 millions de subventions, à la condition que de mystérieux et hypothétiques mécènes veuillent bien allonger la différence.
"Un autre 104 est possible" ! Cela ferait un beau slogan pour le programme culturel de Girard et Delanoë, non ?
Les milieux culturels sont-ils convaincus pour autant ? Pas tellement, si l'on en croit un article paru dans les Echos le 2 décembre. Malgré une facture salée, avec certains espaces à plusieurs milliers d'euros le mètre carré : « ces équipements ne servent à rien car les artistes qui vont y travailler préfèrent une coquille vide où ils apportent les technologies de leur choix en fonction de leur projet », commente un architecte qui a récemment réalisé des infrastructures culturelles très prisées, à 800 euros le mètre carré. «Du coup, le bâtiment est dépassé avant d'avoir ouvert », tranche un producteur de spectacles vivants. Caremba !
Autre catastrophe municipale : "Docks en Seine", le peu gracieux édifice verdâtre accroché au quai entre les ponts de Bercy et d'Austerlitz. Delanoë n'avait pas de mots assez dithyrambiques pour qualifier ce "Beaubourg vert" (sic) : "j'ai le sentiment que c'est une des plus belles choses qui va naître à Paris. Une oeuvre majeure, totalement écologique avec des formes totalement originales ... réalisée sur un lieu qui était assez moche et qui va devenir très très beau ... servant à la fois la culture et le développement économique". En réalité, ces tubulures inutiles n'ont rien à voir avec Beaubourg, où tout élément est fonctionnel. elles ont tout à voir en revanche avec un exercice architectural d'agence branchetouille sans grand intérêt. Quant au développement économique, c'est la plaie ! Le bâtiment est sous-occupé, la Cité de la mode marche mal et il ne faut pas oublier que, malgré ses déclarations, cette opération a coûté très cher à la ville : 17 millions d'euros de dédommagement au Port autonome de Paris et 6 aux autres occupants !
Inauguré à coups de clairon en février 2009, le petit théâtre des "Trois baudets", dont la réhabilitation et le lancement ont coûté pas loin de 9 millions d'euros aux caisses municipales, ne connaît, malgré ces aides, que des déficits. Et sa fréquentation est décevante : " dans un contexte concurrentiel, produire les débuts d'un artiste n'est pas rentable. C'est un acte culturel, de l'ordre du militantisme » a déclaré aux "Echos" Julien Bassouls, qui a récupéré la gestion des lieux en délégation. Le volontarisme politique a bon dos. Dès que les résultats sont mauvais, il suffit de dire que la logique du marché ne s'applique pas et qu'il s'agit d'un acte courageux et avant-gardiste étranger à ces basses considérations. Mais qui définit l'avant-garde, la culture et le militantisme ? Des politiciens et des fonctionnaires. En attendant, les impôts locaux y pourvoient. Être contribuable parisien sous Delanoë, c'est une forme de militantisme obligé ...
Terminons par un de nos sujets favoris : le Louxor où les travaux ont enfin démarré. Grâce au Delanopolis, vous êtes largement informés sur ce projet aberrant ( voir LA par exemple ). On a appris récemment que, pour équilibrer ses comptes, il faudra que l'exploitant attire 150.000 spectateurs par an sur le thème des "cinémas du Sud". Quand on connaît les problèmes de fréquentation des 37 salles d'art et d'essai parisiennes, un record mondial, ( voir la liste impressionnante en cliquant ICI), qui sont pour la plupart dans le rouge et déjà aidées par la mairie, on voit poindre au Louxor d'autres déficits et toujours la même municipalité appelée à les éponger.
Pour y voir plus clair, le Delanopolis suggère une forme de classement pour tous ces établissements culturels : le 104, le 105, le 106, le 107, etc ...
La culture, ça se mérite !
"Un autre 104 est possible" ! Cela ferait un beau slogan pour le programme culturel de Girard et Delanoë, non ?
Les milieux culturels sont-ils convaincus pour autant ? Pas tellement, si l'on en croit un article paru dans les Echos le 2 décembre. Malgré une facture salée, avec certains espaces à plusieurs milliers d'euros le mètre carré : « ces équipements ne servent à rien car les artistes qui vont y travailler préfèrent une coquille vide où ils apportent les technologies de leur choix en fonction de leur projet », commente un architecte qui a récemment réalisé des infrastructures culturelles très prisées, à 800 euros le mètre carré. «Du coup, le bâtiment est dépassé avant d'avoir ouvert », tranche un producteur de spectacles vivants. Caremba !
Autre catastrophe municipale : "Docks en Seine", le peu gracieux édifice verdâtre accroché au quai entre les ponts de Bercy et d'Austerlitz. Delanoë n'avait pas de mots assez dithyrambiques pour qualifier ce "Beaubourg vert" (sic) : "j'ai le sentiment que c'est une des plus belles choses qui va naître à Paris. Une oeuvre majeure, totalement écologique avec des formes totalement originales ... réalisée sur un lieu qui était assez moche et qui va devenir très très beau ... servant à la fois la culture et le développement économique". En réalité, ces tubulures inutiles n'ont rien à voir avec Beaubourg, où tout élément est fonctionnel. elles ont tout à voir en revanche avec un exercice architectural d'agence branchetouille sans grand intérêt. Quant au développement économique, c'est la plaie ! Le bâtiment est sous-occupé, la Cité de la mode marche mal et il ne faut pas oublier que, malgré ses déclarations, cette opération a coûté très cher à la ville : 17 millions d'euros de dédommagement au Port autonome de Paris et 6 aux autres occupants !
Inauguré à coups de clairon en février 2009, le petit théâtre des "Trois baudets", dont la réhabilitation et le lancement ont coûté pas loin de 9 millions d'euros aux caisses municipales, ne connaît, malgré ces aides, que des déficits. Et sa fréquentation est décevante : " dans un contexte concurrentiel, produire les débuts d'un artiste n'est pas rentable. C'est un acte culturel, de l'ordre du militantisme » a déclaré aux "Echos" Julien Bassouls, qui a récupéré la gestion des lieux en délégation. Le volontarisme politique a bon dos. Dès que les résultats sont mauvais, il suffit de dire que la logique du marché ne s'applique pas et qu'il s'agit d'un acte courageux et avant-gardiste étranger à ces basses considérations. Mais qui définit l'avant-garde, la culture et le militantisme ? Des politiciens et des fonctionnaires. En attendant, les impôts locaux y pourvoient. Être contribuable parisien sous Delanoë, c'est une forme de militantisme obligé ...
Terminons par un de nos sujets favoris : le Louxor où les travaux ont enfin démarré. Grâce au Delanopolis, vous êtes largement informés sur ce projet aberrant ( voir LA par exemple ). On a appris récemment que, pour équilibrer ses comptes, il faudra que l'exploitant attire 150.000 spectateurs par an sur le thème des "cinémas du Sud". Quand on connaît les problèmes de fréquentation des 37 salles d'art et d'essai parisiennes, un record mondial, ( voir la liste impressionnante en cliquant ICI), qui sont pour la plupart dans le rouge et déjà aidées par la mairie, on voit poindre au Louxor d'autres déficits et toujours la même municipalité appelée à les éponger.
Pour y voir plus clair, le Delanopolis suggère une forme de classement pour tous ces établissements culturels : le 104, le 105, le 106, le 107, etc ...
La culture, ça se mérite !