Evidemment, rien n'est dû au hasard. La présence posthume de Mitterrand démontre, s'il en était besoin, à un moment où des doutes étaient émis par la fille sur la santé mentale de la mère, que Liliane a conservé suffisamment d'alacrité d'esprit pour être fidèle à des amis de toujours et de tous horizons. Et à l'assumer dans le Figaro !
Il faut dire que les relations entre les Bettencourt/Schueller et François Mitterrand ne datent pas d'hier. En 1945, le témoignage d'André Bettencourt, qui n'est pas encore son gendre, permet à Eugène Schueller, le père de Liliane et le fondateur de l'Oréal, d'échapper à l'épuration. Sur le moment, Bettencourt dispose d'une certaine légitimité : il a fondé en 1943, avec Mitterrand, le "Rassemblement national des prisonniers de guerre" et il est entré la même année en résistance. Cette image a été quelque peu écornée par la suite : Bettencourt a été accusé d'avoir collaboré jusqu'en 1942 à un journal pétainiste et Serge Klarsfeld a déclaré n'avoir trouvé aucune preuve de son engagement dans la résistance avant juillet 1944.
Ce qui est sûr, c'est qu'Eugène Schueller revient d'encore plus loin. Il était l'un des principaux soutiens de la Cagoule, mouvement d'extrême-droite de l'entre-deux-guerres puis il fut un des animateurs du parti de Marcel Déat pendant l'occupation ! Quant à Mitterrand, un des plus proches amis de Bettencourt donc, Pierre Péan s'est chargé, en 1994, de tordre le coup au mythe de sa résistance de la première heure pour dresser le portrait d'un ambitieux cherchant sa voie entre nuit et brouillard jusqu'en 1943. En tous cas, dès le lendemain de la guerre, Mitterrand était embauché comme directeur de "Votre Beauté", le journal du groupe L'Oréal. Ouf !
Mais peu importent ces tâtonnements de jeunesse. Revenons plutôt à la présente affaire Bettencourt.
Il paraîtrait - si l'on en croit ses dénonciateurs - que cette famille, pas spécialement désargentée il est vrai, a financé l'UMP et la campagne de Sarkozy en 2007, voire la carrière de ce dernier depuis pas mal d'années. Dans ces intrigues où l'on parle de versements en espèces, tout peut être affirmé et les preuves ne sont presque jamais apportées.
En admettant - horresco referens - que ces accusations soient fondées, il faudrait alors poser une petite question à tous les Royal, Aubry, Mélenchon et autres procureurs de vertu : quelle chance y-a-t-il pour que les Bettencourt, s'ils ont vraiment financé Sarkozy, n'aient pas dispensé leur aide à un Mitterrand qui leur avait été utile dans de durs moments, qui fut leur employé et dont le portrait trône encore, quatorze ans après sa mort, à côté de ceux des plus proches disparus ?
Ne répondons pas pour eux. Et continuons à nous souvenir des belles heures de 1981 et 1988, où Mitterrand fut élu et réélu à l'Elysée, des victoires électorales qui ne devaient rien à "l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase". Et surtout, que les filles et fils spirituels du père François, qui ont toutes et tous commencé leurs carrières sous sa houlette et profité de ses victoires, continuent de nous distraire de leurs réquisitoires ...
Il faut dire que les relations entre les Bettencourt/Schueller et François Mitterrand ne datent pas d'hier. En 1945, le témoignage d'André Bettencourt, qui n'est pas encore son gendre, permet à Eugène Schueller, le père de Liliane et le fondateur de l'Oréal, d'échapper à l'épuration. Sur le moment, Bettencourt dispose d'une certaine légitimité : il a fondé en 1943, avec Mitterrand, le "Rassemblement national des prisonniers de guerre" et il est entré la même année en résistance. Cette image a été quelque peu écornée par la suite : Bettencourt a été accusé d'avoir collaboré jusqu'en 1942 à un journal pétainiste et Serge Klarsfeld a déclaré n'avoir trouvé aucune preuve de son engagement dans la résistance avant juillet 1944.
Ce qui est sûr, c'est qu'Eugène Schueller revient d'encore plus loin. Il était l'un des principaux soutiens de la Cagoule, mouvement d'extrême-droite de l'entre-deux-guerres puis il fut un des animateurs du parti de Marcel Déat pendant l'occupation ! Quant à Mitterrand, un des plus proches amis de Bettencourt donc, Pierre Péan s'est chargé, en 1994, de tordre le coup au mythe de sa résistance de la première heure pour dresser le portrait d'un ambitieux cherchant sa voie entre nuit et brouillard jusqu'en 1943. En tous cas, dès le lendemain de la guerre, Mitterrand était embauché comme directeur de "Votre Beauté", le journal du groupe L'Oréal. Ouf !
Mais peu importent ces tâtonnements de jeunesse. Revenons plutôt à la présente affaire Bettencourt.
Il paraîtrait - si l'on en croit ses dénonciateurs - que cette famille, pas spécialement désargentée il est vrai, a financé l'UMP et la campagne de Sarkozy en 2007, voire la carrière de ce dernier depuis pas mal d'années. Dans ces intrigues où l'on parle de versements en espèces, tout peut être affirmé et les preuves ne sont presque jamais apportées.
En admettant - horresco referens - que ces accusations soient fondées, il faudrait alors poser une petite question à tous les Royal, Aubry, Mélenchon et autres procureurs de vertu : quelle chance y-a-t-il pour que les Bettencourt, s'ils ont vraiment financé Sarkozy, n'aient pas dispensé leur aide à un Mitterrand qui leur avait été utile dans de durs moments, qui fut leur employé et dont le portrait trône encore, quatorze ans après sa mort, à côté de ceux des plus proches disparus ?
Ne répondons pas pour eux. Et continuons à nous souvenir des belles heures de 1981 et 1988, où Mitterrand fut élu et réélu à l'Elysée, des victoires électorales qui ne devaient rien à "l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase". Et surtout, que les filles et fils spirituels du père François, qui ont toutes et tous commencé leurs carrières sous sa houlette et profité de ses victoires, continuent de nous distraire de leurs réquisitoires ...