Dans un élan de générosité peu commun dans le monde politique, Delanopolis a décidé de faire économiser 20 euros aux lecteurs qui seraient tentés d’acheter l’imbitable ouvrage de Delanoë. Nous vous en livrons donc une brève synthèse qui vous épargnera de passer un désagréable moment. Car cette prose est profuse, verbeuse, filandreuse, preuve s’il en est qu’il s’agit d’un projet éditorial longuement mûri.
D’abord, un mot sur la méthode générale de l’ouvrage. On agite une question un peu polémique, on donne un coup de griffe ici ou là, on fait semblant de prendre des positions en pointe, mais toujours, toujours, on retrouve in fine le consensus mou, l’ambigüité et la recherche hypocrite du positionnement majoritaire.
Ainsi, Delanoë est-il à la fois socialiste, libéral et social-démocrate. En religion, cet homme est un agnostique, sensible toutefois à la spiritualité et à la parole de l’Evangile et en harmonie avec les Francs-maçons. En politique, il ratisse encore plus large. Aucun paradoxe ne lui est étranger, aucune contradiction ne lui pose problème. Il incarne, selon ses propres termes, la « gauche des managers », l’ « utopie concrète », le « réformisme audacieux », le « courage sans brutalité », etc.
Le voilà donc qui préconise la flexibilité dans l’emploi dès lors qu’on donne aux chômeurs « des ressources suffisantes pour écarter toute baisse importante du revenu entre deux postes ». A ces merveilleuses conditions, tout le monde s’accommodera fort bien du chômage, c’est un fait !
Le voilà aussi qui adhère à la remise en cause des régimes spéciaux de retraite, pourvu que chacun puisse partir quand il le souhaite. Avec des clopinettes ? Le voilà encore qui est « a priori défavorable aux quotas » mais qui soutient la parité mise en place par Jospin ou la promotion « volontariste » des minorités dans les médias et l’administration. Le voilà, toujours, hostile par principe aux squats mais prêt à préempter les immeubles privés après qu’ils soient squattés. Le voilà, de même, étrangement muet sur les 35 heures sauf pour dire qu’il y a des secteurs où elles ne peuvent s’appliquer comme, par exemple, la communication.
Il serait fastidieux de dresser l’état exhaustif de ces contorsions. Heureusement, nous n’avons pas de souci à nous faire à son sujet tant sont grandes les qualités autoproclamées de ce sauveur. Au fil des pages, il se dit vertueux, habile, bon professionnel, cultivé, c’est un chef, un dirigeant perfectionniste, un bourreau de travail ultra-matinal, une force de la nature qui fait des dizaines de pompes et résiste à des coups de couteaux mortels, etc. Il aurait été capable de se débarrasser de Saddam Hussein sans envoyer d’armée en Irak et tiendrait Musharraf en respect. La France n’a plus d’inquiétude à avoir, elle tient son super-héro et, en plus, il est modeste.
Bon, plutôt que de ronger votre Joffrin en décortiquant trop longuement ce panégyrique qui n’en vaut pas la peine, nous nous amuserons à y pointer les 7 plus gros mensonges de Delanoë.
Mensonge n° 1
J’ai cru en Ségolène Royal lors de son investiture et j’ai souhaité et espéré sa victoire.
Sans blague ? Le dépôt du nom de domaine « delanoë2012.fr » remonte à février 2007, en pleine période électorale. « Il a bien sûr été fait à la demande du maire » indiquait son dépositaire, Olivier Pacteau, par ailleurs responsable de la dernière campagne municipale de Delanoë. Dès le début, ce dernier a tablé sur la défaite de la candidate socialiste. Il songe en réalité à l’Elysée depuis 2002, date de l’échec de Jospin et s’était lancé dans la dispendieuse aventure de la candidature aux J.O. pour disposer d’un tremplin. Seul son échec olympique l’avait alors arrêté.
Mensonge n° 2
Je ne comprends pas ceux qui essaient de payer des impôts ailleurs. C’est incivique. Point. Je ne l’ai jamais envisagé.
Ah, ça ! Pourtant, dans son ouvrage « Qui c’est ce garçon ? », paru en 2004, Philippe Martinant a révélé que Delanoë avait investi une somme très importante dans l’acquisition d’un yacht aux Antilles dans le cadre de la défiscalisation. Il ne comprend pas ceux qui essaient de payer des impôts ailleurs mais il semble comprendre parfaitement ceux qui essaient de ne pas en payer du tout !
Mensonge n° 3
Je suis un bon manager, regardez : j’ai été patron dans le privé et j’ai stabilisé la fiscalité à Paris.
L’ancien associé de Bertrand Delanoë, Daniel Robert, a démystifié cette expérience du privé qui a essentiellement consisté à monnayer un carnet d’adresses dans la com’ (voir ici et ici. Quant aux impôts parisiens, les taux de la fiscalité directe n’ont pas augmenté mais une foule de taxes et redevances l’ont fait et, surtout, la hausse des droits de mutation, en raison de la spéculation immobilière, a procuré une manne inespérée à la ville. Il n’y a donc aucun bon management à Paris mais la dilapidation d’une rente. Quant à la dette, elle croît de manière accélérée depuis deux ans.
Mensonge n° 4
Je fais des pléthores de logements sociaux que j’attribue dans la transparence.
Delanoë passe son temps à mélanger la notion de logements financés et celle de logements effectivement livrés, nettement moins nombreux puisqu’il préempte souvent des immeubles occupés. Quant à la transparence, l’attribution de logements sociaux à des élus a continué (voir ici et l’on attend toujours qu’il demande à Michèle Blumenthal, maire du 12ème arrondissement, de déménager alors que ses ressources et celles de son mari excèdent largement les plafonds.
Mensonge n° 5
J’ai fais baisser la pollution automobile.
Ladite baisse est due pour plus de 80 % aux nouveaux carburants et aux nouvelles motorisations. Quant au tramway, il accentue la pollution (voir ici.
Mensonge n° 6
J’ai inventé la lutte contre la mono-activité et j’ai créé la « rue de la mode » à la Goutte d’Or.
C’est Georges Sarre qui a élucubré la première comme député, maire du XIème arrondissement et président de la SEMAEST. Quant à la seconde, le projet remonte au tout début des années 2000 et les commerces ont commencé à s’installer dans un immeuble de l’OPAC au printemps 2001.
Mensonge n° 7
Lagardère n’a bénéficié d’aucun piston.
C’est donc un pur hasard s’il a mis la main sur le Racing, les kiosques à journaux, Jean Bouin, le partenariat principal pour les J.O., etc.
D’abord, un mot sur la méthode générale de l’ouvrage. On agite une question un peu polémique, on donne un coup de griffe ici ou là, on fait semblant de prendre des positions en pointe, mais toujours, toujours, on retrouve in fine le consensus mou, l’ambigüité et la recherche hypocrite du positionnement majoritaire.
Ainsi, Delanoë est-il à la fois socialiste, libéral et social-démocrate. En religion, cet homme est un agnostique, sensible toutefois à la spiritualité et à la parole de l’Evangile et en harmonie avec les Francs-maçons. En politique, il ratisse encore plus large. Aucun paradoxe ne lui est étranger, aucune contradiction ne lui pose problème. Il incarne, selon ses propres termes, la « gauche des managers », l’ « utopie concrète », le « réformisme audacieux », le « courage sans brutalité », etc.
Le voilà donc qui préconise la flexibilité dans l’emploi dès lors qu’on donne aux chômeurs « des ressources suffisantes pour écarter toute baisse importante du revenu entre deux postes ». A ces merveilleuses conditions, tout le monde s’accommodera fort bien du chômage, c’est un fait !
Le voilà aussi qui adhère à la remise en cause des régimes spéciaux de retraite, pourvu que chacun puisse partir quand il le souhaite. Avec des clopinettes ? Le voilà encore qui est « a priori défavorable aux quotas » mais qui soutient la parité mise en place par Jospin ou la promotion « volontariste » des minorités dans les médias et l’administration. Le voilà, toujours, hostile par principe aux squats mais prêt à préempter les immeubles privés après qu’ils soient squattés. Le voilà, de même, étrangement muet sur les 35 heures sauf pour dire qu’il y a des secteurs où elles ne peuvent s’appliquer comme, par exemple, la communication.
Il serait fastidieux de dresser l’état exhaustif de ces contorsions. Heureusement, nous n’avons pas de souci à nous faire à son sujet tant sont grandes les qualités autoproclamées de ce sauveur. Au fil des pages, il se dit vertueux, habile, bon professionnel, cultivé, c’est un chef, un dirigeant perfectionniste, un bourreau de travail ultra-matinal, une force de la nature qui fait des dizaines de pompes et résiste à des coups de couteaux mortels, etc. Il aurait été capable de se débarrasser de Saddam Hussein sans envoyer d’armée en Irak et tiendrait Musharraf en respect. La France n’a plus d’inquiétude à avoir, elle tient son super-héro et, en plus, il est modeste.
Bon, plutôt que de ronger votre Joffrin en décortiquant trop longuement ce panégyrique qui n’en vaut pas la peine, nous nous amuserons à y pointer les 7 plus gros mensonges de Delanoë.
Mensonge n° 1
J’ai cru en Ségolène Royal lors de son investiture et j’ai souhaité et espéré sa victoire.
Sans blague ? Le dépôt du nom de domaine « delanoë2012.fr » remonte à février 2007, en pleine période électorale. « Il a bien sûr été fait à la demande du maire » indiquait son dépositaire, Olivier Pacteau, par ailleurs responsable de la dernière campagne municipale de Delanoë. Dès le début, ce dernier a tablé sur la défaite de la candidate socialiste. Il songe en réalité à l’Elysée depuis 2002, date de l’échec de Jospin et s’était lancé dans la dispendieuse aventure de la candidature aux J.O. pour disposer d’un tremplin. Seul son échec olympique l’avait alors arrêté.
Mensonge n° 2
Je ne comprends pas ceux qui essaient de payer des impôts ailleurs. C’est incivique. Point. Je ne l’ai jamais envisagé.
Ah, ça ! Pourtant, dans son ouvrage « Qui c’est ce garçon ? », paru en 2004, Philippe Martinant a révélé que Delanoë avait investi une somme très importante dans l’acquisition d’un yacht aux Antilles dans le cadre de la défiscalisation. Il ne comprend pas ceux qui essaient de payer des impôts ailleurs mais il semble comprendre parfaitement ceux qui essaient de ne pas en payer du tout !
Mensonge n° 3
Je suis un bon manager, regardez : j’ai été patron dans le privé et j’ai stabilisé la fiscalité à Paris.
L’ancien associé de Bertrand Delanoë, Daniel Robert, a démystifié cette expérience du privé qui a essentiellement consisté à monnayer un carnet d’adresses dans la com’ (voir ici et ici. Quant aux impôts parisiens, les taux de la fiscalité directe n’ont pas augmenté mais une foule de taxes et redevances l’ont fait et, surtout, la hausse des droits de mutation, en raison de la spéculation immobilière, a procuré une manne inespérée à la ville. Il n’y a donc aucun bon management à Paris mais la dilapidation d’une rente. Quant à la dette, elle croît de manière accélérée depuis deux ans.
Mensonge n° 4
Je fais des pléthores de logements sociaux que j’attribue dans la transparence.
Delanoë passe son temps à mélanger la notion de logements financés et celle de logements effectivement livrés, nettement moins nombreux puisqu’il préempte souvent des immeubles occupés. Quant à la transparence, l’attribution de logements sociaux à des élus a continué (voir ici et l’on attend toujours qu’il demande à Michèle Blumenthal, maire du 12ème arrondissement, de déménager alors que ses ressources et celles de son mari excèdent largement les plafonds.
Mensonge n° 5
J’ai fais baisser la pollution automobile.
Ladite baisse est due pour plus de 80 % aux nouveaux carburants et aux nouvelles motorisations. Quant au tramway, il accentue la pollution (voir ici.
Mensonge n° 6
J’ai inventé la lutte contre la mono-activité et j’ai créé la « rue de la mode » à la Goutte d’Or.
C’est Georges Sarre qui a élucubré la première comme député, maire du XIème arrondissement et président de la SEMAEST. Quant à la seconde, le projet remonte au tout début des années 2000 et les commerces ont commencé à s’installer dans un immeuble de l’OPAC au printemps 2001.
Mensonge n° 7
Lagardère n’a bénéficié d’aucun piston.
C’est donc un pur hasard s’il a mis la main sur le Racing, les kiosques à journaux, Jean Bouin, le partenariat principal pour les J.O., etc.