Dans un exercice d'hypocrisie consommé, après les réactions outrées de Jack Lang lui-même, la municipalité appelle depuis quelques jours Colony capital à un peu de modération tarifaire. Elle sait évidemment que l'emphytéote est libre de ses décisions en la matière. Ce n'est pas un vulgaire concessionnaire.
On est pourtant en droit de se demander ce qui peut bien justifier une inflation phénoménale des prix et même le changement radical des conditions d'exploitation entre ce qui était prévu et annoncé 2008 et aujourd'hui.
Il y a un peu plus de cinq ans en effet il était question, pour l'obtention de l'emphytéose, de :
"- pour le bassin d’été, abonnement annuel : 1.800 euros ; journée : 60 euros ;
demi-journée : 40 euros ; 2 heures : 20 euros ;
- pour le bassin d’hiver, entrée adulte : 4,50 euros ; entrée enfant : 2,50 euros."
Ce n'était déjà pas rien, surtout pour les adeptes du bronzage. Mais enfin, à condition de rester moins de deux heures, on pouvait quand même découvrir furtivement les lieux. Le bassin d'hiver était quant à lui à un tarif quasi standard.
La donne a mystérieusement et radicalement changé puisque désormais, à l'ouverture, on annonce que seuls les clients de l'hôtel et les mille membres d'un club exclusif auront accès à la piscine, tous bassins confondus. Le droit d'entrée du club s'élèvera à 1 200 euros et l'adhésion annuelle à 3 300 euros. Il en coûtera 180 euros pour une entrée journalière !
Quid du bassin d'hiver ? Quid du tarif à 20 euros pour la bronzette et le spa ?
Il faut souligner qu'une commission ad hoc, avec des élus de la majorité et de l'opposition avait été réunie pour entériner ces choix. A quoi a-t-elle servie ?
Bref, encore une entourloupe sur fond de gros billets. il est beau le socialisme municipal, surtout dans le 16ème.
A Molitor on a donc, après les Halles, la Tour Triangle, le Parc des expositions, la Samaritaine, l'espace Champerret, le jardin d'acclimatation, etc. une nouvelle illustration de l'essence du delanoisme : du clientélisme à base de logement social pour verrouiller les élections et des accommodements avec le Big business pour faire vivre cette machine policarde à exploiter Paris. Vive la gauche !