On peut y circuler ...
La Petite Ceinture ne saurait demeurer la friche caillouteuse qui attend depuis des décennies la germination de projets utiles aux Parisiennes et aux Parisiens.
Plutôt que de céder aux effets d'annonce et à la démagogie, il faut partir du rapport de la commission d'enquête publique du 13 septembre 2013 sur la révision du PDUIF ( Plan de déplacements urbains de la région Ile-de-France). La Petite Ceinture doit voir son linéaire maintenu. Sa vocation ferroviaire et ses usages seront à considérer en fonction des tronçons concernés et la commission recommande, dans une optique environnementale, territoriale et financière responsable, la réutilisation d'infrastructures de transport existantes notamment la Grande et Petite Ceinture et de l'inscrire en postulat de base.
L'avenir de la Petite Ceinture doit se lire différemment selon les arrondissements traversés et concevoir des projets qui tiennent comptent aussi des volontés de RFF, propriétaire contre lequel on ne peut en réalité rien faire.
1 - La promenade piétonne aménagée entre la rue Olivier-de-Serres et la place Balard, en partie sur la Petite Ceinture et en partie sur le raccordement de l'ancienne gare de Grenelle, est ouverte au public pour 7 ans et on peut parier que la convention qui lie la Ville de Paris et RFF sera reconduite en 2020.
* Dans le 16ème arrondissement, sentier nature et RER C occupent les lieux et le seul volume aménageable est le tunnel du bd Emile Augier.
* Dans le 17ème arrondissement, RFF vient de décider la fermeture au trafic ferroviaire des 1600 m de la tranchée Pereire séparant les gares de Pont Cardinet et de Pereire-Levallois et a vendu à la Ville de Paris la partie située entre Pont Cardinet et la rue de Saussure. La tranchée sera comblée et intégrée à la voirie en attendant que le reste suive le même sort si la Ville en paie le prix.
2 - Des Batignolles à Rosa Parks : c'est l'enjeu crucial et c'est là qu'il faut être vraiment innovant.
La position de RFF est claire : les voies sont conservées pour maintenir la liaison entre les trois faisceaux de Paris-Saint-Lazare, Paris-Nord et Paris-Est. Il est donc vain d'ergoter sur leur transformation en promenade. Tout juste peut-on proposer d'aménager un garage à vélos sous la rue Jacques Kellner dans le tunnel de l'ancien raccordement, des docks de Saint-Ouen.
La ligne traverse d'ouest en est le parc Martin Luther-King, passe sous le futur café-restaurant La Forge et se poursuit en remblai, tranchée couverte ou découverte rue Fragonard, rue Ernest Roche, rue Navier , rue Belliard , bd Ney , passe sous l'entrepôt Ney et aboutit à Rosa Parks.
Les deux gares existantes de cette section ( avenue de Saint-Ouen et bd Ornano) ont été vendues par RFF ce qui signifie que la vocation de la ligne a changé et qu'elle est apte à relier à grande vitesse les deux futurs pôles d'échanges de Pont Cardinet et de Rosa Parks.
3 - De Rosa Parks à porte de Vincennes
Là encore la position de RFF est claire et se justifie : la ligne est apte à recevoir un transport ferré léger pour desservir les quartiers de l'Est parisien non irrigués par le T3b. Le matériel roulant serait de type tram-train et 12 stations dont 3 souterraines pourraient ponctuer la ligne ( cf étude RFF/SYSTRA ) avec un CMR ( centre de maintenance et de remisage ) implanté sur le site du dépôt bus provisoire de Lagny entre la rue du Volga et la rue de Lagny. Concernant les nuisances sonores – plus supposées que réelles – elles feront l'objet d'une évaluation et d'un traitement dans le cadre du PPBE – Infrastructures ferroviaires – département de Paris ( Plan de Prévention du Bruit dans l'Environnement ).
4 - De porte de Vincennes à porte de Charenton
Aucun projet n'est stabilisé pour ce tronçon et l'option d'aménagements plus ludiques est possible sur cette partie.
5 - De porte de Charenton à la ZAC gare de Rungis
La vocation ferroviaire de la ligne est affirmée par RFF pour restaurer la liaison entre les faisceaux de Paris-Lyon et de Paris-Austerlitz et optimiser la mutation de la gare des Gobelins. Au niveau du faisceau ferroviaire de Paris-Lyon, la Petite Ceinture traverse le périmètre de l'opération d'aménagement Bercy-Charenton dont sont partenaires RFF, la SNCF et SNEF et c'est dans le cadre de la convention qui lie les signataires que les synergies devront être recherchées entre le complexe ferroviaire de Lyon-Bercy et les nouvelles missions de la Petite Ceinture.
6 - Le traitement du noeud ferroviaire Lyon-Bercy est également inscrit dans le schéma national de mobilité durable, noeud ferroviaire qui englobe la Petite Ceinture.
Au niveau du faisceau ferroviaire de Paris-Austerlitz, la SEMAPA, aménageuse de la ZAC Paris Rive Gauche, restaure la continuité de la plateforme de la Petite Ceinture en finançant les travaux de reconstruction du pont-rail de franchissement des voies et il serait bon que, sur le sujet, des informations soient données au comité de concertation associé à cette opération d'aménagement, ce qui n'est pas le cas actuellement.
7 - De la ZAC gare de Rungis à la promenade plantée du 15ème.
La quasi totalité du parcours de cette section se développe en galeries couvertes, tunnels ou tranchées encaissées sans attrait significatif pour la promenade. Le statu quo peut donc subsister concernant ce tronçon. Les investissements à caractère idéologique sur le prétendu rôle thermorégulateur des tunnels de la Petite Ceinture qui pourraient être engagés sur le site le seraient en pure perte. Cet objectif n'est d'ailleurs pas pris en considération dans les deux opérations immobilières décidées sur la ligne dans le 14ème arrondissement : l'opération de la gare de Montrouge et celle de l'hôpital Broussais.
Conclusion
La reconquête de la Petite Ceinture ne peut être envisagée sans son intégration dans le réseau de transport de la capitale pour qu'elle soit au service du plus grand nombre, Franciliens, Parisiens, touristes, visiteurs. L'enjeu d'une intégration à la ligne Charles de Gaulle-Express est le vrai grand projet dont Paris à besoin dans ce domaine.
Plutôt que de céder aux effets d'annonce et à la démagogie, il faut partir du rapport de la commission d'enquête publique du 13 septembre 2013 sur la révision du PDUIF ( Plan de déplacements urbains de la région Ile-de-France). La Petite Ceinture doit voir son linéaire maintenu. Sa vocation ferroviaire et ses usages seront à considérer en fonction des tronçons concernés et la commission recommande, dans une optique environnementale, territoriale et financière responsable, la réutilisation d'infrastructures de transport existantes notamment la Grande et Petite Ceinture et de l'inscrire en postulat de base.
L'avenir de la Petite Ceinture doit se lire différemment selon les arrondissements traversés et concevoir des projets qui tiennent comptent aussi des volontés de RFF, propriétaire contre lequel on ne peut en réalité rien faire.
1 - La promenade piétonne aménagée entre la rue Olivier-de-Serres et la place Balard, en partie sur la Petite Ceinture et en partie sur le raccordement de l'ancienne gare de Grenelle, est ouverte au public pour 7 ans et on peut parier que la convention qui lie la Ville de Paris et RFF sera reconduite en 2020.
* Dans le 16ème arrondissement, sentier nature et RER C occupent les lieux et le seul volume aménageable est le tunnel du bd Emile Augier.
* Dans le 17ème arrondissement, RFF vient de décider la fermeture au trafic ferroviaire des 1600 m de la tranchée Pereire séparant les gares de Pont Cardinet et de Pereire-Levallois et a vendu à la Ville de Paris la partie située entre Pont Cardinet et la rue de Saussure. La tranchée sera comblée et intégrée à la voirie en attendant que le reste suive le même sort si la Ville en paie le prix.
2 - Des Batignolles à Rosa Parks : c'est l'enjeu crucial et c'est là qu'il faut être vraiment innovant.
La position de RFF est claire : les voies sont conservées pour maintenir la liaison entre les trois faisceaux de Paris-Saint-Lazare, Paris-Nord et Paris-Est. Il est donc vain d'ergoter sur leur transformation en promenade. Tout juste peut-on proposer d'aménager un garage à vélos sous la rue Jacques Kellner dans le tunnel de l'ancien raccordement, des docks de Saint-Ouen.
La ligne traverse d'ouest en est le parc Martin Luther-King, passe sous le futur café-restaurant La Forge et se poursuit en remblai, tranchée couverte ou découverte rue Fragonard, rue Ernest Roche, rue Navier , rue Belliard , bd Ney , passe sous l'entrepôt Ney et aboutit à Rosa Parks.
Les deux gares existantes de cette section ( avenue de Saint-Ouen et bd Ornano) ont été vendues par RFF ce qui signifie que la vocation de la ligne a changé et qu'elle est apte à relier à grande vitesse les deux futurs pôles d'échanges de Pont Cardinet et de Rosa Parks.
3 - De Rosa Parks à porte de Vincennes
Là encore la position de RFF est claire et se justifie : la ligne est apte à recevoir un transport ferré léger pour desservir les quartiers de l'Est parisien non irrigués par le T3b. Le matériel roulant serait de type tram-train et 12 stations dont 3 souterraines pourraient ponctuer la ligne ( cf étude RFF/SYSTRA ) avec un CMR ( centre de maintenance et de remisage ) implanté sur le site du dépôt bus provisoire de Lagny entre la rue du Volga et la rue de Lagny. Concernant les nuisances sonores – plus supposées que réelles – elles feront l'objet d'une évaluation et d'un traitement dans le cadre du PPBE – Infrastructures ferroviaires – département de Paris ( Plan de Prévention du Bruit dans l'Environnement ).
4 - De porte de Vincennes à porte de Charenton
Aucun projet n'est stabilisé pour ce tronçon et l'option d'aménagements plus ludiques est possible sur cette partie.
5 - De porte de Charenton à la ZAC gare de Rungis
La vocation ferroviaire de la ligne est affirmée par RFF pour restaurer la liaison entre les faisceaux de Paris-Lyon et de Paris-Austerlitz et optimiser la mutation de la gare des Gobelins. Au niveau du faisceau ferroviaire de Paris-Lyon, la Petite Ceinture traverse le périmètre de l'opération d'aménagement Bercy-Charenton dont sont partenaires RFF, la SNCF et SNEF et c'est dans le cadre de la convention qui lie les signataires que les synergies devront être recherchées entre le complexe ferroviaire de Lyon-Bercy et les nouvelles missions de la Petite Ceinture.
6 - Le traitement du noeud ferroviaire Lyon-Bercy est également inscrit dans le schéma national de mobilité durable, noeud ferroviaire qui englobe la Petite Ceinture.
Au niveau du faisceau ferroviaire de Paris-Austerlitz, la SEMAPA, aménageuse de la ZAC Paris Rive Gauche, restaure la continuité de la plateforme de la Petite Ceinture en finançant les travaux de reconstruction du pont-rail de franchissement des voies et il serait bon que, sur le sujet, des informations soient données au comité de concertation associé à cette opération d'aménagement, ce qui n'est pas le cas actuellement.
7 - De la ZAC gare de Rungis à la promenade plantée du 15ème.
La quasi totalité du parcours de cette section se développe en galeries couvertes, tunnels ou tranchées encaissées sans attrait significatif pour la promenade. Le statu quo peut donc subsister concernant ce tronçon. Les investissements à caractère idéologique sur le prétendu rôle thermorégulateur des tunnels de la Petite Ceinture qui pourraient être engagés sur le site le seraient en pure perte. Cet objectif n'est d'ailleurs pas pris en considération dans les deux opérations immobilières décidées sur la ligne dans le 14ème arrondissement : l'opération de la gare de Montrouge et celle de l'hôpital Broussais.
Conclusion
La reconquête de la Petite Ceinture ne peut être envisagée sans son intégration dans le réseau de transport de la capitale pour qu'elle soit au service du plus grand nombre, Franciliens, Parisiens, touristes, visiteurs. L'enjeu d'une intégration à la ligne Charles de Gaulle-Express est le vrai grand projet dont Paris à besoin dans ce domaine.