Le coup de génie de Cohn-Bendit, perdreau de 1968 et, à ce titre, plus ancien homme politique de cette époque reculée à jouer encore un rôle national, aura été de trouver la solution à l'équation du moment : réconcilier le vote protestataire et l'Europe. Le socle de voix écolos, autour de 5 à 7 %, s'est ainsi renforcé de déçus du PS et du Modem (déjà !) , qui ont pu y trouver un exutoire "européennement correct".
Ajoutez à cela la maladresse de Bayrou lors de son débat avec Dany le rouge/vert et l'effet Yann Arthus-Bertrand et vous obtenez un score de près de 17 %. La politique vue du ciel ...
A Paris, ce n'est plus un succès, c'est un triomphe. La liste Cohn-Bendit tangente celle de Barnier. Elle obtient des résultats assez homogènes sur tout le territoire de la capitale alors que la majorité présidentielle peine encore en dehors de l'Ouest parisien.
Par symétrie, le PS s'effondre dans des proportions ahurissantes dans certains arrondissements. Alors qu'il dispose de majorité écrasantes dans les conseils des 3ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème, 14ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements, il n'y dépasse plus jamais 20 %. Il est partout largement distancé par les Verts et souvent dépassé par la majorité présidentielle. Bref, une claque magistrale !
Bien sûr, les européennes ne sont pas les municipales. Un autre contexte, d'autres candidats : tout cela produirait, même si les élections avaient eu lieu simultanément, des résultats différents. Il reste que le scrutin du 7 juin a montré la fragilité électorale du système delanoiste, menacé par n'importe quelle échappée belle d'une liste dans l'air du temps. Quand bien même les écolos ne réussiraient pas pareil hold-up électoral à l'échelon communal, ils pourraient damer le pion socialiste et exiger une place au moins égale sur des listes de deuxième tour. Bref, dicter leur loi.
La plus importante leçon à tirer de ce scrutin est donc la volatilité de l'électorat "bobo", prompt à se laisser aller au nomadisme au gré des scrutins.
Autre enseignement significatif : la mairie socialiste va perdre de sa superbe vis-à-vis d'alliés "verts" qu'elle ne cesse d'humilier depuis leur recul aux dernières municipales. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour Paris, puisque les exigences maximalistes et souvent délirantes de ces derniers, notamment en matière de finances, d'urbanisme et de circulation, qui étaient depuis un an repoussées par des haussements d'épaule, vont devoir à nouveau être prises au sérieux par Delanoë et sa bande.
Enfin, l'opposition municipale peut se féliciter d'être redevenue la première force électorale à Paris. Les seuls arrondissements où une liste dépasse les 50 % sont les 7ème, 8ème et 16ème. Pourtant, avouons-le, cette victoire est très relative. Lorsqu'on regarde les chiffres dans le détail, les listes hostiles à la politique de Delanoë n'améliorent leur score que de 3 à 4 % depuis l'an dernier. Ce n'est pas mal, mais le total des scores PS-Front de Gauche-Verts est encore élevé et largement au-dessus de ceux de la majorité présidentielle dans les 12 arrondissements que la coalition municipale contrôle aujourd'hui. Plus que la force de l'opposition, c'est donc la division, le désarroi et les tocades de l'électorat des partis de "gauche" qui ont caractérisé la nouvelle donne parisienne.
Quoi qu'il en soit, le delanoisme triomphant a pris un sérieux coup sur la tête. Les projets que les Verts rejettent résolument (Autolib', tour Triangle, etc.) ont du plomb dans l'aile. Faisons leur confiance pour harceler la mairie. C'est toujours ça de pris ...
Ajoutez à cela la maladresse de Bayrou lors de son débat avec Dany le rouge/vert et l'effet Yann Arthus-Bertrand et vous obtenez un score de près de 17 %. La politique vue du ciel ...
A Paris, ce n'est plus un succès, c'est un triomphe. La liste Cohn-Bendit tangente celle de Barnier. Elle obtient des résultats assez homogènes sur tout le territoire de la capitale alors que la majorité présidentielle peine encore en dehors de l'Ouest parisien.
Par symétrie, le PS s'effondre dans des proportions ahurissantes dans certains arrondissements. Alors qu'il dispose de majorité écrasantes dans les conseils des 3ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème, 14ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements, il n'y dépasse plus jamais 20 %. Il est partout largement distancé par les Verts et souvent dépassé par la majorité présidentielle. Bref, une claque magistrale !
Bien sûr, les européennes ne sont pas les municipales. Un autre contexte, d'autres candidats : tout cela produirait, même si les élections avaient eu lieu simultanément, des résultats différents. Il reste que le scrutin du 7 juin a montré la fragilité électorale du système delanoiste, menacé par n'importe quelle échappée belle d'une liste dans l'air du temps. Quand bien même les écolos ne réussiraient pas pareil hold-up électoral à l'échelon communal, ils pourraient damer le pion socialiste et exiger une place au moins égale sur des listes de deuxième tour. Bref, dicter leur loi.
La plus importante leçon à tirer de ce scrutin est donc la volatilité de l'électorat "bobo", prompt à se laisser aller au nomadisme au gré des scrutins.
Autre enseignement significatif : la mairie socialiste va perdre de sa superbe vis-à-vis d'alliés "verts" qu'elle ne cesse d'humilier depuis leur recul aux dernières municipales. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour Paris, puisque les exigences maximalistes et souvent délirantes de ces derniers, notamment en matière de finances, d'urbanisme et de circulation, qui étaient depuis un an repoussées par des haussements d'épaule, vont devoir à nouveau être prises au sérieux par Delanoë et sa bande.
Enfin, l'opposition municipale peut se féliciter d'être redevenue la première force électorale à Paris. Les seuls arrondissements où une liste dépasse les 50 % sont les 7ème, 8ème et 16ème. Pourtant, avouons-le, cette victoire est très relative. Lorsqu'on regarde les chiffres dans le détail, les listes hostiles à la politique de Delanoë n'améliorent leur score que de 3 à 4 % depuis l'an dernier. Ce n'est pas mal, mais le total des scores PS-Front de Gauche-Verts est encore élevé et largement au-dessus de ceux de la majorité présidentielle dans les 12 arrondissements que la coalition municipale contrôle aujourd'hui. Plus que la force de l'opposition, c'est donc la division, le désarroi et les tocades de l'électorat des partis de "gauche" qui ont caractérisé la nouvelle donne parisienne.
Quoi qu'il en soit, le delanoisme triomphant a pris un sérieux coup sur la tête. Les projets que les Verts rejettent résolument (Autolib', tour Triangle, etc.) ont du plomb dans l'aile. Faisons leur confiance pour harceler la mairie. C'est toujours ça de pris ...