Suite de notre série : « Je fais ce que je dis, je dis ce que je fais ». Enfin presque, car chaque jour voit une information contredire cette ligne de conduite delanoesque autoproclamée.
Dernier exemple en date, relaté par le Parisien du 19 octobre, la réaction du maire de Paris à un vœu déposé par l’opposition municipale : il s’agissait d’obtenir le détail des plus grosses rémunérations de la mairie et de leur évolution depuis l’accession de Delanoë au pouvoir municipal.
Rien de bien incroyable, a priori : les entreprises sont déjà soumises à cette obligation (et, petit rappel pour rafraichir les mémoires défaillantes, la loi sur les nouvelles régulations économiques votée en urgence à la demande du gouvernement Jospin a durci ces obligations et a été examinée en octobre 2000 par le Sénat alors qu'un certain Delanoë y siégeait …).
Curieusement, cette demande de transparence n’a pas suscité une adhésion spontanée et allègre de la mairie, qui n’avait pas songé à appliquer cette règle.
Ah si, quand même, le cabinet de Mme Errecart, adjointe de B.D. pour les personnels a donné une information : « La moyenne des dix plus grosses rémunérations des hauts fonctionnaires est inférieure à 180 000 € bruts par an ». Traduit en net mensuel, cela signifie que les dix plus gros salaires de hauts fonctionnaires sont de 12.916 € par mois. Et ce n’est qu’une moyenne, ce qui laisse rêveur sur les montants les plus élevés.
Plus révélateur encore, malgré les demandes et les proclamations de transparence, on ne sait toujours rien des augmentations annuelles accordées depuis 2001. Et puis, surtout, les informations distillées sur les contractuels sont des plus ambiguës. Et c’est là que le bât blesse, car c’est là que les délibérations spécifiques sont prises régulièrement depuis 2001 pour permettre la signature de contrats toujours plus intéressants.
Des exemples ?
Dès le mois d’avril 2001, on vit la création de deux emplois d’agent contractuel chargés de la communication (délibération DRH 2001-20), rémunérés sur la plus haute échelle de la fonction publique (E2). Il y a très peu de hauts fonctionnaires qui atteignent ces échelons.
En juillet 2001, ce fut l'alignement des dix plus gros salaires du cabinet du maire sur la disposition votée en faveur des contractuels communicants (délibération DRH 2001-29).
En novembre 2002, nouvelle délibération pour recruter des contractuels, un peu moins gourmands, ceux-là, puisqu’ils s’arrêtent à l’échelon C de la fonction publique, ce qui correspond tout de même aux grades de directeur d’administration centrale ! Et parmi les fonctions très spécifiques qui donnent lieu à ces nouveaux postes à forte rémunération que trouve-t-on ? La communication ! Décidément telle est la grande, la vraie priorité du maire de Paris … S'y ajoute le contrôle financier et de gestion : on n'est jamais mieux contrôlé que par soi-même. Tiens, tiens, les lecteurs attentifs du Delanopolis se souviennent sûrement du « salaire du trader » (cliquez là).
Sans pouvoir être exhaustif, terminons donc par la dernière en date, celle de juillet 2009 pour la création du poste de directeur des achats. Lui aussi bénéficie d’une rémunération aux gros oignons … Mais c’est normal : c’est sur lui et sa capacité à faire des économies que reposent désormais toutes les réponses du maire de Paris aux questions sur sa gestion. Cet espoir laisse pourtant rêveur quand on sait que, de 2001 à 2007, le même maire a expliqué chaque année, de budget en budget, qu’il réalisait 30 M€ d’économies sur les frais de fonctionnement courant de la ville de Paris !!!
Pour tenter de créer un rideau de fumée autour de ce début de polémique, Maïté Errecart a fini par lâcher une dernière "information" : "parmi les plus importantes rémunérations de la ville de Paris ne figure aucun contractuel. La moyenne des dix rémunérations les plus élevées des contractuels est de 99.000 euros nets/an", a ajouté l'adjointe.
On notera la subtilité du procédé rhétorique : "parmi les plus importantes rémunérations". Certes mais de quel échantillon parle-t-elle ? Il ne s'agit plus soudain des 10 plus importantes. Textuellement, un contractuel, recruté sans concours ne l'oublions pas et selon le bon vouloir du maire, peut bénéficier de la troisième rémunération de la ville, toutes catégories confondues, tout en entrant dans cette définition. Quant à la moyenne de 99.000 euros nets, elle peut cacher de très forts écarts pour les quelques privilégiés de la cour municipale. Mais soyons sûrs qu'un jour ces informations filtreront. Ce serait logique, puisqu'il s'agit de chargés de com'.
Allez, pour la fin, notre citation d’un opposant au maire de Paris qui, avant 2001, avait affiché les moyens en personnel dont il disposait et écrivait : « C’est la même initiative transparente et sereine que je réclame en vain au maire de Paris à propos de son cabinet ». Ce serait tout à l’honneur de Paris que le maire actuel se souvienne de ses écrits d’opposant, datassent-ils du siècle dernier.
Dernier exemple en date, relaté par le Parisien du 19 octobre, la réaction du maire de Paris à un vœu déposé par l’opposition municipale : il s’agissait d’obtenir le détail des plus grosses rémunérations de la mairie et de leur évolution depuis l’accession de Delanoë au pouvoir municipal.
Rien de bien incroyable, a priori : les entreprises sont déjà soumises à cette obligation (et, petit rappel pour rafraichir les mémoires défaillantes, la loi sur les nouvelles régulations économiques votée en urgence à la demande du gouvernement Jospin a durci ces obligations et a été examinée en octobre 2000 par le Sénat alors qu'un certain Delanoë y siégeait …).
Curieusement, cette demande de transparence n’a pas suscité une adhésion spontanée et allègre de la mairie, qui n’avait pas songé à appliquer cette règle.
Ah si, quand même, le cabinet de Mme Errecart, adjointe de B.D. pour les personnels a donné une information : « La moyenne des dix plus grosses rémunérations des hauts fonctionnaires est inférieure à 180 000 € bruts par an ». Traduit en net mensuel, cela signifie que les dix plus gros salaires de hauts fonctionnaires sont de 12.916 € par mois. Et ce n’est qu’une moyenne, ce qui laisse rêveur sur les montants les plus élevés.
Plus révélateur encore, malgré les demandes et les proclamations de transparence, on ne sait toujours rien des augmentations annuelles accordées depuis 2001. Et puis, surtout, les informations distillées sur les contractuels sont des plus ambiguës. Et c’est là que le bât blesse, car c’est là que les délibérations spécifiques sont prises régulièrement depuis 2001 pour permettre la signature de contrats toujours plus intéressants.
Des exemples ?
Dès le mois d’avril 2001, on vit la création de deux emplois d’agent contractuel chargés de la communication (délibération DRH 2001-20), rémunérés sur la plus haute échelle de la fonction publique (E2). Il y a très peu de hauts fonctionnaires qui atteignent ces échelons.
En juillet 2001, ce fut l'alignement des dix plus gros salaires du cabinet du maire sur la disposition votée en faveur des contractuels communicants (délibération DRH 2001-29).
En novembre 2002, nouvelle délibération pour recruter des contractuels, un peu moins gourmands, ceux-là, puisqu’ils s’arrêtent à l’échelon C de la fonction publique, ce qui correspond tout de même aux grades de directeur d’administration centrale ! Et parmi les fonctions très spécifiques qui donnent lieu à ces nouveaux postes à forte rémunération que trouve-t-on ? La communication ! Décidément telle est la grande, la vraie priorité du maire de Paris … S'y ajoute le contrôle financier et de gestion : on n'est jamais mieux contrôlé que par soi-même. Tiens, tiens, les lecteurs attentifs du Delanopolis se souviennent sûrement du « salaire du trader » (cliquez là).
Sans pouvoir être exhaustif, terminons donc par la dernière en date, celle de juillet 2009 pour la création du poste de directeur des achats. Lui aussi bénéficie d’une rémunération aux gros oignons … Mais c’est normal : c’est sur lui et sa capacité à faire des économies que reposent désormais toutes les réponses du maire de Paris aux questions sur sa gestion. Cet espoir laisse pourtant rêveur quand on sait que, de 2001 à 2007, le même maire a expliqué chaque année, de budget en budget, qu’il réalisait 30 M€ d’économies sur les frais de fonctionnement courant de la ville de Paris !!!
Pour tenter de créer un rideau de fumée autour de ce début de polémique, Maïté Errecart a fini par lâcher une dernière "information" : "parmi les plus importantes rémunérations de la ville de Paris ne figure aucun contractuel. La moyenne des dix rémunérations les plus élevées des contractuels est de 99.000 euros nets/an", a ajouté l'adjointe.
On notera la subtilité du procédé rhétorique : "parmi les plus importantes rémunérations". Certes mais de quel échantillon parle-t-elle ? Il ne s'agit plus soudain des 10 plus importantes. Textuellement, un contractuel, recruté sans concours ne l'oublions pas et selon le bon vouloir du maire, peut bénéficier de la troisième rémunération de la ville, toutes catégories confondues, tout en entrant dans cette définition. Quant à la moyenne de 99.000 euros nets, elle peut cacher de très forts écarts pour les quelques privilégiés de la cour municipale. Mais soyons sûrs qu'un jour ces informations filtreront. Ce serait logique, puisqu'il s'agit de chargés de com'.
Allez, pour la fin, notre citation d’un opposant au maire de Paris qui, avant 2001, avait affiché les moyens en personnel dont il disposait et écrivait : « C’est la même initiative transparente et sereine que je réclame en vain au maire de Paris à propos de son cabinet ». Ce serait tout à l’honneur de Paris que le maire actuel se souvienne de ses écrits d’opposant, datassent-ils du siècle dernier.