Roland Garros : un homme qui savait prendre de la hauteur et de la distance. Un exemple à suivre.
"A Mesdames et Messieurs les membres du Comité directeur de la Fédération Française de Tennis,
Vous allez devoir vous prononcer les 12 et 13 février prochains sur la future localisation du tournoi de Roland Garros. Certes, Paris a une longue histoire commune avec le tennis et l'intérêt des Parisiennes et des Parisiens pour ce sport ne s'est jamais démenti.
Mais aimer ne signifie pas accepter n'importe quoi.
Contrairement à ce que la propagande de la mairie de Paris tente de faire accroire, un mouvement de fond, porté par un nombre croissant d'habitants de notre ville, refuse catégoriquement que l'extension du stade de Roland Garros se fasse sur l'emprise des serres d'Auteuil. Celles et ceux d'entre vous qui ne le connaîtraient pas auront à coeur de découvrir ce site admirable. Il faut une dose énorme de mauvaise foi pour affirmer que la construction d'un court de 5.000 places ne le dénaturerait pas. Il en faudrait autant pour croire à cette fable.
L'intérêt et même le goût que les Parisiens et les Parisiennes ont pour le tennis ne les empêcheront donc pas de refuser avec la plus grande détermination ce projet aberrant. Paris, aujourd'hui, c'est le Grand Paris. Ce ne serait en aucune manière un affront pour notre ville que vous choisissiez un autre lieu d'implantation, quel qu'il soit.
Aussi, élu d'un arrondissement pourtant éloigné d'Auteuil, mais d'abord et avant tout citoyen parisien, je fais appel à votre bon sens autant qu'à votre sens du beau. Accepteriez-vous, pour ceux et celles d'entre vous qui vivez ailleurs qu'à Paris, qu'un des plus précieux jardins de votre ville soit pareillement traité?
Sachez qu'une opposition déterminée à ce projet s'est déjà levée et qu'elle baissera jamais sa garde, que les tentatives pour passer en force, commencer à tout prix les travaux ou tabler sur la lassitude des Parisiens sont vouées à l'échec. C'est ainsi que notre ville s'est toujours comportée par le passé quand on la maltraitait et c'est ainsi qu'elle réagira dans le futur. Epargnez-vous et épargnez au tennis français ce combat douteux et interminable dont vous ne sortirez en aucun cas vainqueurs.
Bien sincèrement vôtre.
Serge Federbusch
Conseiller du 10ème arrondissement de Paris
Président du Parti des Libertés"