Ce sujet semble bien faire partie des projets de la Maire de Paris Anne Hidalgo si l'on en croit la presse (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro...).
Faut-il s'en étonner ? Pas vraiment, en première analyse, si on compare entre eux la taille des arrondissements. Aux deux extrêmes : le 1er avec 17.100 habitants et le XVe qui en affiche 238.190. Un ratio de 14 ! Le IIe n'est guère mieux loti avec 22.390 habitants, un peu moins que le IVe et ses 27.769 habitants. Dans le centre historique de Paris, le IIIe se distingue avec 35.991 habitants. On voit que le total des quatre arrondissements, avec 103.250 habitants, est à peine au niveau de la moyenne de Paris (112.000) (source INSEE, recensement 2012).
Une réflexion vient immédiatement à l'esprit : en regroupant les quatre arrondissements du centre on doit pouvoir faire des économies d'échelle sans pour autant priver les habitants concernés de la qualité des services municipaux auxquels ils sont attachés. C'est ce que semble penser Mme Hidalgo. D'un point de vue politique, elle peut aussi tirer parti de son désintéressement puisque deux arrondissements du centre sont dirigés par le PS (IIIe et IVe), un par les Verts (IIe) et un seulement par l'opposition LR (le Ie).
La réalité est tout autre. Rappelons au passage que le nombre d'élus de Paris par arrondissement est établi en fonction de la taille de sa base électorale. Le 1er de ce point de vue ne pèse que le poids de son unique élu au conseil de Paris. Rien à voir avec les bataillons de conseillers qui viennent des XVe , XIXe ou XVIIe....
La municipalité de Paris est structurée, du point de vue des technostructures, sur une logique qui ne repose en rien sur les arrondissements. C'est le cas de l'urbanisme, de la propreté, des espaces verts et de la voirie qui ne sont pas décentralisés. C'est le cas aussi des structures fonctionnelles telles que la finance. La direction chargée de la sécurité des parisiens, aux côtés de la police nationale, cette police municipale qui se retranche pudiquement derrière les notions de "prévention" et de "protection" (la DPP), fait partie des structures opérationnelles de l'Hôtel de Ville qui ne sont pas décentralisées.
Le rôle des mairies d'arrondissement est limité finalement aux mariages, à l'état civil et à l'action sociale. Elles ont une responsabilité partagée dans l'attribution des logements sociaux et instruisent les demandes de subventions aux associations. Ceux qui ont eu l'occasion de participer à des conseils d'arrondissements ont pu constater que l'essentiel des délibérations porte sur l'examen de ces fameuses subventions qui ne sont pas toujours justifiées ni transparentes.
Ces observations conduisent à la conclusion que les économies d'échelle sont un leurre puisque la masse des agents de la Ville (50.000 environ) appartiennent à une structure de l'hôtel de Ville déjà décentralisée suivant une logique propre qui ne fait pratiquement aucun cas de l'existence des arrondissements. En résumé, les charges de structure sont à l'Hôtel de Ville, c'est là que les économies doivent porter.
Sur un autre registre, on s'interroge sur la devenir des mairies qui font partie du patrimoine de l'arrondissement et en sont le repère familier ? Ces mairies pour la plupart sont des édifices qui ont été construits autour de 1860. Deux d'entre elles sont plus récentes (XVIIIe et XVIIe). Elles datent respectivement de 1905 et 1972. La plus ancienne est celle du IXe et six d'entre elles sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de Paris. On n'empêchera pas les citoyens des trois arrondissements dont la mairie disparaitrait de ressentir une blessure.
Il est légitime enfin de se demander pourquoi Anne Hidalgo ouvre ce dossier qui sera nécessairement controversé par la population visée. On peut lui reprocher une fois de plus d'opter pour des projets qui ont pour but de laisser sa signature aux yeux de la postérité : Canopée des Halles, JO de 2024, Tour Triangle, Roland Garros, Tours du XIIIe et maintenant le changement de l'ordonnancement des arrondissements qui est scellé depuis 1860 et qui ne pose de problème à personne.
A l'inverse, la demande est très forte à Paris pour que les questions de propreté et de pollution soient placées très haut sur l'agenda de la Maire. Sans oublier la sécurité face au terrorisme. Nous regrettons de dire que ce n'est pas le sentiment qu'elle donne. Elle ferait mieux d'affecter son énergie et les ressources financières de la Ville à autre chose que des débats futiles.
Lire aussi ICI.
Faut-il s'en étonner ? Pas vraiment, en première analyse, si on compare entre eux la taille des arrondissements. Aux deux extrêmes : le 1er avec 17.100 habitants et le XVe qui en affiche 238.190. Un ratio de 14 ! Le IIe n'est guère mieux loti avec 22.390 habitants, un peu moins que le IVe et ses 27.769 habitants. Dans le centre historique de Paris, le IIIe se distingue avec 35.991 habitants. On voit que le total des quatre arrondissements, avec 103.250 habitants, est à peine au niveau de la moyenne de Paris (112.000) (source INSEE, recensement 2012).
Une réflexion vient immédiatement à l'esprit : en regroupant les quatre arrondissements du centre on doit pouvoir faire des économies d'échelle sans pour autant priver les habitants concernés de la qualité des services municipaux auxquels ils sont attachés. C'est ce que semble penser Mme Hidalgo. D'un point de vue politique, elle peut aussi tirer parti de son désintéressement puisque deux arrondissements du centre sont dirigés par le PS (IIIe et IVe), un par les Verts (IIe) et un seulement par l'opposition LR (le Ie).
La réalité est tout autre. Rappelons au passage que le nombre d'élus de Paris par arrondissement est établi en fonction de la taille de sa base électorale. Le 1er de ce point de vue ne pèse que le poids de son unique élu au conseil de Paris. Rien à voir avec les bataillons de conseillers qui viennent des XVe , XIXe ou XVIIe....
La municipalité de Paris est structurée, du point de vue des technostructures, sur une logique qui ne repose en rien sur les arrondissements. C'est le cas de l'urbanisme, de la propreté, des espaces verts et de la voirie qui ne sont pas décentralisés. C'est le cas aussi des structures fonctionnelles telles que la finance. La direction chargée de la sécurité des parisiens, aux côtés de la police nationale, cette police municipale qui se retranche pudiquement derrière les notions de "prévention" et de "protection" (la DPP), fait partie des structures opérationnelles de l'Hôtel de Ville qui ne sont pas décentralisées.
Le rôle des mairies d'arrondissement est limité finalement aux mariages, à l'état civil et à l'action sociale. Elles ont une responsabilité partagée dans l'attribution des logements sociaux et instruisent les demandes de subventions aux associations. Ceux qui ont eu l'occasion de participer à des conseils d'arrondissements ont pu constater que l'essentiel des délibérations porte sur l'examen de ces fameuses subventions qui ne sont pas toujours justifiées ni transparentes.
Ces observations conduisent à la conclusion que les économies d'échelle sont un leurre puisque la masse des agents de la Ville (50.000 environ) appartiennent à une structure de l'hôtel de Ville déjà décentralisée suivant une logique propre qui ne fait pratiquement aucun cas de l'existence des arrondissements. En résumé, les charges de structure sont à l'Hôtel de Ville, c'est là que les économies doivent porter.
Sur un autre registre, on s'interroge sur la devenir des mairies qui font partie du patrimoine de l'arrondissement et en sont le repère familier ? Ces mairies pour la plupart sont des édifices qui ont été construits autour de 1860. Deux d'entre elles sont plus récentes (XVIIIe et XVIIe). Elles datent respectivement de 1905 et 1972. La plus ancienne est celle du IXe et six d'entre elles sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de Paris. On n'empêchera pas les citoyens des trois arrondissements dont la mairie disparaitrait de ressentir une blessure.
Il est légitime enfin de se demander pourquoi Anne Hidalgo ouvre ce dossier qui sera nécessairement controversé par la population visée. On peut lui reprocher une fois de plus d'opter pour des projets qui ont pour but de laisser sa signature aux yeux de la postérité : Canopée des Halles, JO de 2024, Tour Triangle, Roland Garros, Tours du XIIIe et maintenant le changement de l'ordonnancement des arrondissements qui est scellé depuis 1860 et qui ne pose de problème à personne.
A l'inverse, la demande est très forte à Paris pour que les questions de propreté et de pollution soient placées très haut sur l'agenda de la Maire. Sans oublier la sécurité face au terrorisme. Nous regrettons de dire que ce n'est pas le sentiment qu'elle donne. Elle ferait mieux d'affecter son énergie et les ressources financières de la Ville à autre chose que des débats futiles.
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