Tout, dans cette affaire de fermeture de la voie sur berges rive droite, démontre le sectarisme, le penchant irrépressible pour la manipulation des chiffres et des informations, l’obstination crasse d’un pouvoir dogmatique aux abois.
N’ayant que des échecs à son passif, i.e. la saleté de Paris, son endettement, le ratage urbain des Halles ou des Batignolles, la gestion pitoyable de la question des clandestins ou des sans-abris, la salle de shoot et autres joyeusetés, Anne Hidalgo s’est rabattue sur une politique qu’elle croit identitaire et emblématique : la guérilla aux automobilistes. A croire que son admiration pour le Che lui donne l’envie de frémir aux sensations des combattants.
Elle a donc décidé, il y a trois ans, de fermer complètement la circulation sur la voie Pompidou alors que son prédécesseur, Delanoë, avait admis quelques années plus tôt qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à la rive gauche, du côté du musée d’Orsay et des Invalides, car une interdiction sur la rive droite poserait trop de problèmes de congestion et de reports de circulation. L’Atelier parisien d’urbanisme, pourtant à la solde de la mairie, passait son temps, à longueur de rapport, à écrire qu’il ne fallait pas s’engager dans une voie aussi périlleuse.
Las ! Le dogmatisme et la démagogie l’emportèrent. Hidalgo fit litière des conclusions de la Commission d’enquête publique qui, fait rarissime, émit une avis défavorable sur ce projet. Les arguments des enquêteurs étaient simples et convaincants : l’impact de la fermeture de la voie Pompidou n’était pas sérieusement étudié. En particulier, le périmètre d’analyse circonscrit aux arrondissements centraux évacuait inconsidérément les conséquences sur tout Paris et même sur la région Île-de-France d’une telle décision.
La réalité est simple et cruelle, rappelée par une étude conduite par le professeur Carli à la demande du Conseil régional : les reports de circulation sont terribles sur les quais hauts, le boulevard Saint-Germain et jusqu’au périphérique. Ensuquées dans les embouteillages, les automobiles polluent plus. Pis encore, les émissions de CO2 et particules fines sont déplacées d’un endroit où nul n’habite à des lieux où résident des milliers de Parisiens.
Tout à son déni, Hidalgo convoqua une fumeuse théorie de l’ « évaporation » pour prédire un changement d’attitude des usagers de la voirie. Mais c’est négliger que le monde n’est pas peuplé que de bobos travaillant dans le para-culturel vers République et logés en HLM par la ville du côté du canal Saint-Martin. A défaut de solution praticable pour tous ceux qui se déplacent beaucoup avec des charges lourdes ou des handicaps, le véhicule individuel motorisé reste indispensable. L’égoïsme et l’ignorance qui caractérisent les partisans de la politique municipale, qui ne veulent surtout pas imaginer les difficultés de ceux qui vivent dans des banlieues mal connectées et sont livrés à des transports publics sales et défaillants, sont sans limite.
Le jugement du Tribunal administratif de Paris est donc on ne peu plus mérité et argumenté.
Que va donc faire l’ultra-dogmatique Hidalgo, connue pour ne croire en la justice que quand elle lui donne raison ? Aller en appel bien sûr. Sauf que ce pourvoi n’est pas suspensif. Elle va donc aggraver son cas en prenant un nouvel arrêté de fermeture, dit-elle. Mais on ne voit pas bien sur quel fondement elle peut le faire puisque le socle même de toute cette procédure, à savoir l’enquête qui conditionne l’utilité publique, est viciée par l’usage qu’en a fait la mairie. Une nouvelle interdiction n’aurait aucun fondement légal.
Du reste, la préfecture de police a clairement indiqué que l’opération d’aménagement devait cesser et la logique veut que la voie soit rendue à la circulation dès que possible.
Hidalgo risque de devoir recourir à des subterfuges grossiers comme prétendre que des travaux de rempotage de fleurs ou de peinture sur la chaussée justifient la prolongation de la fermeture. Mais la ficelle serait trop grosse. Elle est à la merci d’une injonction de réouverture que le Tribunal pourra prendre à la demande de requérants ayant de la suite dans leurs idées. Sûr qu’il y en aura.
Son seul atout est désormais le caractère complexé de l’opposition parisienne actuelle, à qui la propagande socialo-écologiste a fait croire que les Parisiens adhéraient à cette guerre contre l’automobile. Dix sept ans de mensonges ont réussi à masquer le fait que le recul de la pollution à Paris doit tout aux nouvelles motorisations et carburants et rien à la politique municipale. Le métro a été négligé au bénéfice de modes de transport ruineux et peu efficaces comme le tramway des Maréchaux et surtout à des aménagements de voirie contre-productifs qui ont enlaidi le magnifique patrimoine légué par Haussmann.
La voie Georges Pompidou, Chemin des dames de l’écologie et Via Dolorosa d’Hidalgo, sera bien le lieu de la bataille ultime dont elle rêvait. Mais elle sera aussi le théâtre de sa défaite.
N’ayant que des échecs à son passif, i.e. la saleté de Paris, son endettement, le ratage urbain des Halles ou des Batignolles, la gestion pitoyable de la question des clandestins ou des sans-abris, la salle de shoot et autres joyeusetés, Anne Hidalgo s’est rabattue sur une politique qu’elle croit identitaire et emblématique : la guérilla aux automobilistes. A croire que son admiration pour le Che lui donne l’envie de frémir aux sensations des combattants.
Elle a donc décidé, il y a trois ans, de fermer complètement la circulation sur la voie Pompidou alors que son prédécesseur, Delanoë, avait admis quelques années plus tôt qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à la rive gauche, du côté du musée d’Orsay et des Invalides, car une interdiction sur la rive droite poserait trop de problèmes de congestion et de reports de circulation. L’Atelier parisien d’urbanisme, pourtant à la solde de la mairie, passait son temps, à longueur de rapport, à écrire qu’il ne fallait pas s’engager dans une voie aussi périlleuse.
Las ! Le dogmatisme et la démagogie l’emportèrent. Hidalgo fit litière des conclusions de la Commission d’enquête publique qui, fait rarissime, émit une avis défavorable sur ce projet. Les arguments des enquêteurs étaient simples et convaincants : l’impact de la fermeture de la voie Pompidou n’était pas sérieusement étudié. En particulier, le périmètre d’analyse circonscrit aux arrondissements centraux évacuait inconsidérément les conséquences sur tout Paris et même sur la région Île-de-France d’une telle décision.
La réalité est simple et cruelle, rappelée par une étude conduite par le professeur Carli à la demande du Conseil régional : les reports de circulation sont terribles sur les quais hauts, le boulevard Saint-Germain et jusqu’au périphérique. Ensuquées dans les embouteillages, les automobiles polluent plus. Pis encore, les émissions de CO2 et particules fines sont déplacées d’un endroit où nul n’habite à des lieux où résident des milliers de Parisiens.
Tout à son déni, Hidalgo convoqua une fumeuse théorie de l’ « évaporation » pour prédire un changement d’attitude des usagers de la voirie. Mais c’est négliger que le monde n’est pas peuplé que de bobos travaillant dans le para-culturel vers République et logés en HLM par la ville du côté du canal Saint-Martin. A défaut de solution praticable pour tous ceux qui se déplacent beaucoup avec des charges lourdes ou des handicaps, le véhicule individuel motorisé reste indispensable. L’égoïsme et l’ignorance qui caractérisent les partisans de la politique municipale, qui ne veulent surtout pas imaginer les difficultés de ceux qui vivent dans des banlieues mal connectées et sont livrés à des transports publics sales et défaillants, sont sans limite.
Le jugement du Tribunal administratif de Paris est donc on ne peu plus mérité et argumenté.
Que va donc faire l’ultra-dogmatique Hidalgo, connue pour ne croire en la justice que quand elle lui donne raison ? Aller en appel bien sûr. Sauf que ce pourvoi n’est pas suspensif. Elle va donc aggraver son cas en prenant un nouvel arrêté de fermeture, dit-elle. Mais on ne voit pas bien sur quel fondement elle peut le faire puisque le socle même de toute cette procédure, à savoir l’enquête qui conditionne l’utilité publique, est viciée par l’usage qu’en a fait la mairie. Une nouvelle interdiction n’aurait aucun fondement légal.
Du reste, la préfecture de police a clairement indiqué que l’opération d’aménagement devait cesser et la logique veut que la voie soit rendue à la circulation dès que possible.
Hidalgo risque de devoir recourir à des subterfuges grossiers comme prétendre que des travaux de rempotage de fleurs ou de peinture sur la chaussée justifient la prolongation de la fermeture. Mais la ficelle serait trop grosse. Elle est à la merci d’une injonction de réouverture que le Tribunal pourra prendre à la demande de requérants ayant de la suite dans leurs idées. Sûr qu’il y en aura.
Son seul atout est désormais le caractère complexé de l’opposition parisienne actuelle, à qui la propagande socialo-écologiste a fait croire que les Parisiens adhéraient à cette guerre contre l’automobile. Dix sept ans de mensonges ont réussi à masquer le fait que le recul de la pollution à Paris doit tout aux nouvelles motorisations et carburants et rien à la politique municipale. Le métro a été négligé au bénéfice de modes de transport ruineux et peu efficaces comme le tramway des Maréchaux et surtout à des aménagements de voirie contre-productifs qui ont enlaidi le magnifique patrimoine légué par Haussmann.
La voie Georges Pompidou, Chemin des dames de l’écologie et Via Dolorosa d’Hidalgo, sera bien le lieu de la bataille ultime dont elle rêvait. Mais elle sera aussi le théâtre de sa défaite.