La "Haute autorité pour la transparence de la vie publique", organisme tout ce qu'il y a de plus indépendant, a semble-t-il poliment attendu le lendemain des élections municipales pour transmettre au parquet de Paris le dossier Benguigui. Si les faits de dissimulation de son patrimoine à l'étranger qu'on lui reproche sont avérés, la très bientôt ex-ministre de la francophonie risque trois ans d'emprisonnement, 45 000 euros d'amende et l'interdiction des droits civiques pour un maximum de 10 ans.
Tout cela, Hidalgo et sa bande en étaient parfaitement conscients depuis plus de quinze jours. Ou alors ils ne lisent pas Marianne, le Canard enchaîné et le Delanopolis.
J'avais placardé, à la veille du premier tour de scrutin, sur tous mes panneaux électoraux officiels, un appel aux républicains du dixième arrondissement pour dénoncer le scandale du non retrait de leurs bulletins par les socialistes, qui allaient ainsi au devant des électeurs avec une candidate traînant cette énorme casserole.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ces affiches furent toutes recouvertes d'une feuille noire aux mêmes dimensions, témoignage d'un sacré sens de l'organisation. Il fallait une équipe bien structurée pour bafouer ainsi le droit électoral le plus élémentaire.
Le plus incroyable fut le maintien en position éligible au conseil de Paris de Yamina Benguigui après le premier tour, au détriment notable de la pauvre Olga Trostianski, une des rares élues socialistes à faire correctement son travail, même si je ne partage pas ses options. Hidalgo s'asseyait sur le scandale.
Comble d'hypocrisie, elle demande aujourd'hui à Benguigui de démissionner !
Si elle a de la dignité, croit en son innocence et veut placer ses faux amis le nez dans leur saleté, Benguigui doit refuser catégoriquement de le faire et mettre Hidalgo devant ses propres responsabilités.
Elle aura tout le soutien du Delanopolis qui aime encore moins les hypocrites que les affairistes.