Bonne nouvelle : après nous avoir ensevelis sous les assemblages néo-pompiers pendant des années, le musée d’art moderne de la ville de Paris semble redécouvrir qu’il existe des artistes authentiques. Depuis au moins dix ans, les artifices et le discours creux de démarches faussement provocatrices triomphaient dans ses expositions. Presque jamais, on ne voyait d’œuvres sincères, fruits d' une vraie tension, d'un vrai risque, d'une vraie quête, de ce choc fertile entre une pleine maîtrise technique et l’inquiétude de l’artiste sur le sens même de son propos et la façon dont il sera perçu.
De Peter Doig, on savait peu de choses en France, si ce n’est qu’il était l’un des peintres contemporains les plus cotés sur le marché international, ce qui est loin d’être une garantie de qualité. J’hésitais donc à voir son exposition. Et le personnage du tableau reproduit sur l’affiche des « sucettes Decaux » était peu engageant, avec son côté « baba » paumé et ses couleurs ternes.
Quelle erreur cela aurait été de manquer ce rendez-vous ! Dès l’entrée de l’exposition, on réalise que Doig parvient tout à la fois à renouveler le genre pictural et à se renouveler sans cesse de tableau en tableau. A une ou deux exceptions près, aucune des œuvres exposées, et il y en a près de deux cents, n’est jamais faible ou ne laisse indifférent. Sa technique, tantôt matiériste, tantôt savamment lisse ; sa palette extraordinaire de couleurs dont certaines semblent vues pour la première fois sur un tableau ; ses thèmes où paysages, figures humaines, architectures et végétations cohabitent de manière inédite : tout concourt à créer une impression étrange de nouveauté et de familiarité en même temps. Bref, la peinture de Doig porte la marque des artistes qui disent des choses neuves et évidentes à la fois et parlent une langue dont on s’étonne, après coup, qu’on ne l’ait pas entendue plus tôt.
Finalement, il est bien dommage que les œuvres de cet écossais vivant sous les tropiques soient si cotées et désespérément hors de portée de la bourse de tout collectionneur français n’étant pas propriétaire d’un conglomérat dans l’industrie du luxe.
Merci donc au musée d’art moderne de la ville, seule institution municipale à nous réserver une bonne surprise depuis pas mal de temps.
De Peter Doig, on savait peu de choses en France, si ce n’est qu’il était l’un des peintres contemporains les plus cotés sur le marché international, ce qui est loin d’être une garantie de qualité. J’hésitais donc à voir son exposition. Et le personnage du tableau reproduit sur l’affiche des « sucettes Decaux » était peu engageant, avec son côté « baba » paumé et ses couleurs ternes.
Quelle erreur cela aurait été de manquer ce rendez-vous ! Dès l’entrée de l’exposition, on réalise que Doig parvient tout à la fois à renouveler le genre pictural et à se renouveler sans cesse de tableau en tableau. A une ou deux exceptions près, aucune des œuvres exposées, et il y en a près de deux cents, n’est jamais faible ou ne laisse indifférent. Sa technique, tantôt matiériste, tantôt savamment lisse ; sa palette extraordinaire de couleurs dont certaines semblent vues pour la première fois sur un tableau ; ses thèmes où paysages, figures humaines, architectures et végétations cohabitent de manière inédite : tout concourt à créer une impression étrange de nouveauté et de familiarité en même temps. Bref, la peinture de Doig porte la marque des artistes qui disent des choses neuves et évidentes à la fois et parlent une langue dont on s’étonne, après coup, qu’on ne l’ait pas entendue plus tôt.
Finalement, il est bien dommage que les œuvres de cet écossais vivant sous les tropiques soient si cotées et désespérément hors de portée de la bourse de tout collectionneur français n’étant pas propriétaire d’un conglomérat dans l’industrie du luxe.
Merci donc au musée d’art moderne de la ville, seule institution municipale à nous réserver une bonne surprise depuis pas mal de temps.