Français, retenez bien son nom : Günther Oettinger, commissaire européen nommé à Bruxelles par la grâce d'Angela Merkel, en a assez de notre peuple de cigales et veut nous ramener fissa à une discipline de fourmi.
Dans une tribune publiée dans plusieurs journaux européens, il a appelé à traiter avec rigueur la France, incorrigible récidiviste du déficit. "La Commission perdrait toute crédibilité si elle prolongeait pour la troisième fois le délai accordé à Paris pour ramener son déficit public dans les clous sans exiger des contreparties très concrètes et précises", écrit en substance Oettinger.
Cambadélis, l'homme qui a appris la gestion financière vertueuse à la MNEF, n'a pas tardé à répliquer et même à réclamer des sanctions contre ce sauvage teuton : « (ces propos sont une) agression qui outrepasse ses prérogatives et surtout la nécessaire réserve d'un commissaire».
A-t-il demandé à son camarade Moscovici de profiter de sa proximité géographique pour bâillonner l'odieux individu ? L'ancien ministre socialiste a-t-il au moins tenté de convertir son nouveau collègue de Bruxelles aux délices de la dilapidation des fonds publics dont il a pu longtemps savourer les privilèges ?
Sans que les médias ne s'en émeuvent pour le moment, la dégradation des relations franco-allemandes va en s'accélérant. On pourrait presque croire qu'Angela Merkel a décidé de faire décrocher le cataplasme qui tient lieu de pouvoir à Paris. Après tout, une manoeuvre à la grecque ou à l'italienne, mettant Hollande au pied du mur de la dette et l’acculant à la dissolution afin de permettre aux électeurs français d’en finir, pourrait avoir un certain sens vu de Berlin.
Ce durcissement allemand a eu des effets immédiats puisque Mario Draghi ne peut désormais évoquer l’hypothèse de l'émission par la Banque centrale européenne de monnaie de singe sans aussitôt, pour se dédouaner, réclamer à Paris des sévères mesures d'assainissement.
Bien sûr, la façon dont Oettinger s'exprime est une souffrance pour tout Français un tant soit peu patriote. Entendre un Allemand nous menacer de la schlague pour nous remettre au travail, au pain sec et à l'eau résonne fâcheusement d'un passé funeste. Mais, plus qu'à ce gauleiter en puissance, ce super-préfet dont les intonations font penser à un régime germanique peu recommandable, c'est à ceux qui nous ont mis dans cette humiliante situation qu'il faut en vouloir.
Jospin et ses sbires, lesquels sont pour certains encore aux commandes, ont en effet négocié comme des amateurs les conditions de mise en place de l'Euroland en 2002. On l'a oublié mais l'Allemagne y est entrée avec un taux de change du mark déprécié ce qui a favorisé ses entreprises au détriment de leurs concurrentes d’Europe du Sud. Elle a également et massivement délocalisé sa production industrielle chez ses voisins d'Europe centrale qui ne pâtissaient pas d'un euro surévalué. Soyons juste, elle a aussi entrepris les réformes indispensables pour ramener le coût du travail peu qualifié à un niveau compatible avec la compétition économique internationale.
La France n'a rien fait de tout cela, bien au contraire. L'inculture économique et la forfanterie de sa classe dirigeante l'ont conduite à négliger le rôle du taux de change. Et, pour panser les plaies de cette politique inadaptée, la France a augmenté les aides et transferts sociaux qui ont plombé ses comptes publics. Le tout aboutit à un endettement aux mains de non-résidents qui limite chaque mois un peu plus notre liberté. Désormais, le peu de croissance économique qui nous reste tient entièrement à celle de la dette.
Voilà pourquoi le gouvernement français danse aujourd’hui une valse de pantins sur une musique allemande. Après le fifre, on entend désormais la grosse caisse. Faute de prendre à bras le corps les dérives de son Etat providence, le gouvernement français en est réduit à affronter son homologue allemand avec de mauvais arguments, plaidant le laxisme et affaiblissant sa position.
Il est probable que cette année encore Paris obtienne de la Commission européenne, qui aura peur d’une crise qui finirait par emporter sa propre bureaucratie, le droit de différer à nouveau les réformes. Cependant, les Allemands ne pourront indéfiniment prendre le risque d’une politique qui, par la faiblesse des taux d’intérêt et la dépréciation concomitante de l’euro enfin advenue, érode leur épargne. La fourmi germanique n’est pas prêteuse et encore moins masochiste. Et elle a peu d’enfants pour l’aider dans ses vieux jours.
Les socialistes français, après avoir pendant des décennies joué les bons petits soldats de l’ordre européen, ont réveillé le grand méchant prussien. Leur entreprise de déstabilisation ne connaît pas de frontières et la France apaisée entrevoit l’ombre d’un casque à pointe.
Dans une tribune publiée dans plusieurs journaux européens, il a appelé à traiter avec rigueur la France, incorrigible récidiviste du déficit. "La Commission perdrait toute crédibilité si elle prolongeait pour la troisième fois le délai accordé à Paris pour ramener son déficit public dans les clous sans exiger des contreparties très concrètes et précises", écrit en substance Oettinger.
Cambadélis, l'homme qui a appris la gestion financière vertueuse à la MNEF, n'a pas tardé à répliquer et même à réclamer des sanctions contre ce sauvage teuton : « (ces propos sont une) agression qui outrepasse ses prérogatives et surtout la nécessaire réserve d'un commissaire».
A-t-il demandé à son camarade Moscovici de profiter de sa proximité géographique pour bâillonner l'odieux individu ? L'ancien ministre socialiste a-t-il au moins tenté de convertir son nouveau collègue de Bruxelles aux délices de la dilapidation des fonds publics dont il a pu longtemps savourer les privilèges ?
Sans que les médias ne s'en émeuvent pour le moment, la dégradation des relations franco-allemandes va en s'accélérant. On pourrait presque croire qu'Angela Merkel a décidé de faire décrocher le cataplasme qui tient lieu de pouvoir à Paris. Après tout, une manoeuvre à la grecque ou à l'italienne, mettant Hollande au pied du mur de la dette et l’acculant à la dissolution afin de permettre aux électeurs français d’en finir, pourrait avoir un certain sens vu de Berlin.
Ce durcissement allemand a eu des effets immédiats puisque Mario Draghi ne peut désormais évoquer l’hypothèse de l'émission par la Banque centrale européenne de monnaie de singe sans aussitôt, pour se dédouaner, réclamer à Paris des sévères mesures d'assainissement.
Bien sûr, la façon dont Oettinger s'exprime est une souffrance pour tout Français un tant soit peu patriote. Entendre un Allemand nous menacer de la schlague pour nous remettre au travail, au pain sec et à l'eau résonne fâcheusement d'un passé funeste. Mais, plus qu'à ce gauleiter en puissance, ce super-préfet dont les intonations font penser à un régime germanique peu recommandable, c'est à ceux qui nous ont mis dans cette humiliante situation qu'il faut en vouloir.
Jospin et ses sbires, lesquels sont pour certains encore aux commandes, ont en effet négocié comme des amateurs les conditions de mise en place de l'Euroland en 2002. On l'a oublié mais l'Allemagne y est entrée avec un taux de change du mark déprécié ce qui a favorisé ses entreprises au détriment de leurs concurrentes d’Europe du Sud. Elle a également et massivement délocalisé sa production industrielle chez ses voisins d'Europe centrale qui ne pâtissaient pas d'un euro surévalué. Soyons juste, elle a aussi entrepris les réformes indispensables pour ramener le coût du travail peu qualifié à un niveau compatible avec la compétition économique internationale.
La France n'a rien fait de tout cela, bien au contraire. L'inculture économique et la forfanterie de sa classe dirigeante l'ont conduite à négliger le rôle du taux de change. Et, pour panser les plaies de cette politique inadaptée, la France a augmenté les aides et transferts sociaux qui ont plombé ses comptes publics. Le tout aboutit à un endettement aux mains de non-résidents qui limite chaque mois un peu plus notre liberté. Désormais, le peu de croissance économique qui nous reste tient entièrement à celle de la dette.
Voilà pourquoi le gouvernement français danse aujourd’hui une valse de pantins sur une musique allemande. Après le fifre, on entend désormais la grosse caisse. Faute de prendre à bras le corps les dérives de son Etat providence, le gouvernement français en est réduit à affronter son homologue allemand avec de mauvais arguments, plaidant le laxisme et affaiblissant sa position.
Il est probable que cette année encore Paris obtienne de la Commission européenne, qui aura peur d’une crise qui finirait par emporter sa propre bureaucratie, le droit de différer à nouveau les réformes. Cependant, les Allemands ne pourront indéfiniment prendre le risque d’une politique qui, par la faiblesse des taux d’intérêt et la dépréciation concomitante de l’euro enfin advenue, érode leur épargne. La fourmi germanique n’est pas prêteuse et encore moins masochiste. Et elle a peu d’enfants pour l’aider dans ses vieux jours.
Les socialistes français, après avoir pendant des décennies joué les bons petits soldats de l’ordre européen, ont réveillé le grand méchant prussien. Leur entreprise de déstabilisation ne connaît pas de frontières et la France apaisée entrevoit l’ombre d’un casque à pointe.