Quel foin autour de ce qu’il est désormais d’usage de nommer « Penelopegate » !
Tout cela est bien curieux, et le timing encore plus. L’affaire Fillon en est-elle une ? Revenons aux faits et non aux élucubrations de la presse et de la gauchosphère et remettons les pendules à l’heure.
Les faits : pendant 8 ans, François Fillon a embauché son épouse comme assistante parlementaire et l’a cédée à son suppléant lorsqu’il a été ministre. Il a mis fin à son contrat en 2013. Le montant global de l’enveloppe s’élève à 500.000 euros, pris sur les réserves parlementaires des députés, qui sont destinées à payer les collaborateurs. Madame Fillon aurait aussi été employée pendant deux ans à la revue des deux mondes. Son salaire sur deux ans aurait été de 100.000 euros bruts, soit 50.000 par an, ce qui est un salaire de cadre moyen.
Les mensonges : Madame Fillon n’a touché ni 500.000 euros comme attaché parlementaire, ni 100.000 comme employée de revue littéraire, puisqu’il y a les charges sociales à enlever.
Lasse d’entendre des idioties je suis allée vérifier le statut des attachés parlementaires sur le site de l’AN. Le député dispose d’un budget de 9185 euros mensuels, pour embaucher jusqu’à 5 collaborateurs. Il s’agit de contrats en CDI ou CDD de droit strictement privé, donc soumis à la totalité des charges sociales patronales et salariales. L’AN dispose d’un service offrant aux députés des contrats types et c’est ce service qui émet les bulletins de paie et les déclare à l’Urssaf. Il est totalement admis d’embaucher des personnes de sa famille, mais leur rémunération globale ne doit pas excéder la moitié de cette enveloppe. On comprendra donc que Madame Fillon a réellement touché en moyenne non pas 6000 ou 8000 euros par mois comme le racontent les bonimenteurs habituels, mais 2700 (le salaire net est grevé d’environ 82% de charges sociales. 500.000 euros sur 96 mois divisés par 1,8). Bien entendu c’est une moyenne. Moins quand elle travaillait pour son mari et davantage quand elle était au service du suppléant puisqu’elle n’était plus soumise à la règle de la « moitié ».
Ces emplois sont-ils fictifs ? Une enquête est en cours. Curieusement le parquet a réagi avec une célérité à laquelle nous ne sommes pas habitués. Tant mieux. En attendant la base du droit français est la présomption d’innocence, par conséquent le lynchage médiatique qui a cours en ce moment est inadmissible. S’il est coupable, le parquet poursuivra l’enquête et le mettra en examen. Sinon, qu’on se taise ! Tout cela pue l’acharnement contre un candidat dont le programme semble dangereux pour les profiteurs de la ripoublique. Et si ce programme est dangereux, c’est que Fillon est sur la bonne voie !
Dans son propre camp les nostalgiques du Sarkosysme et du Juppéisme sont ravis de lui savonner la planche. A gauche on ne se remet pas du fait que les Français aient choisi un candidat de droite et non celui qu’ils nous demandaient de choisir, à savoir Juppé, le continuateur du socialisme clientéliste.
Quant aux déclarations de Madame Fillon disant qu’elle se tenait à l’écart de la politique, je crois surtout que ce qu’elle souhaitait c’était rester à l’écart des journalistes, particulièrement la sangsue qui s’est permis d’écrire deux livres sur eux contre leur avis et par conséquent sans les interviewer. Madame Fillon est élue locale dans la Sarthe. Curieux pour quelqu’un qui se tient à l’écart de la politique. Pourtant si l’on en croit les « témoins » choisis par la gauchosphère, dans la Sarthe personne ne la connaît.
Son mari a t-il employé Pénélope pour faire tapisserie ? J’ai de gros doutes. S’il y a des députés aussi oisifs qu’inutiles qui peuvent se permettre d’avoir des assistants fantômes, je ne pense pas que ce soit son cas. Un attaché parlementaire a beaucoup de boulot. Fillon devait en avoir un en permanence à l’AN pour répondre au courrier et au téléphone, suivre son agenda, organiser ses conférences de presse…. Et il avait besoin de quelqu’un dans sa circonscription, de préférence en qui il ait confiance et qui ne compte pas ses heures, afin de faire remonter les informations du terrain et préparer les dossiers. Aurait-il pu se permettre de payer une personne à ne rien faire ? D’autant plus qu’à cette époque la règle de l’Assemblée (règle qui a été abrogée) voulait que si l’enveloppe de 9185 euros n’était pas consommée, le député pouvait se la mettre dans la poche. Alors pourquoi payer un inutile ?
Donc laissons l’enquête suivre son cours en espérant que ce soit fait de manière honnête et non à charge…
Cela dit Fillon a parlé de porter plainte contre le Canard, il doit le faire. Par ailleurs, s’il a vraiment l’étoffe d’un président, qu’il mette de l’ordre dans son camp : ou ils le suivent ou ils la ferment ! Et surtout qu’il ne commence pas à distribuer des postes aux Sarkozystes pour faire plaisir à son ex patron qui passe son temps à lui mettre des bâtons dans les roues, le plus beau bâton bien merdeux étant NKM, parachutée dans la 2e circonscription et s’attirant l’ire de Dati… qui serait parfaitement capable de s’être vengée en lançant un Penelopegate.
Mais j'aimerais que la gauchosphère et la médiasphère s'occupent un peu plus du cas Macron, qui n'est pas si blanc que ça, et que le parquet fasse autant de zèle à lancer une enquête sur lui. Ses frais de déplacements à Bercy étaient selon lui normaux dans le cadre de son travail de ministre, alors que de mauvaises langues laissaient entendre qu’ils auraient plutôt payé la mise en marche de son parti. Facile à dire. Puisqu’il parle de diffamation, qu’il porte donc plainte ! J’attends de voir ça ! J’attends aussi de savoir qui finance ses somptueux meetings alors que l’adhésion à son parti est gratuite.
Christiane Chavane