Dans les colonnes de l'Opinion, Jean-Pierre Mignard, avocat d'affaires à la croisée de tous les chemins tortueux du Parti socialiste depuis trente ans et qui se fait passer pour l'ami personnel de tous ses dirigeants ou presque, a comme qui dirait vendu la mèche: «François Hollande a fait la preuve qu'il est plus attaché à un dépassement du système qu'à son propre avenir. Il avait le sentiment qu'il était lui-même porteur du renouveau et qu'il pouvait conduire la recomposition politique. C'est donc son renoncement qui la permet… Dans la future majorité, le Président jouera évidemment un rôle important.»
La future majorité dont il rêve serait naturellement celle que Macron parviendrait à réunir à l'Assemblée nationale après les prochaines élections législatives. Que nos lecteurs se rassurent, il s'agit de ce qu'on nommait autrefois une pensée «magique», qui prend ses désirs pour des réalités.
Cela étant, elle révèle la filiation politique du macronisme, celle de la deuxième gauche, des «Deloriens» dont faisaient justement partie François Hollande et Jean-Pierre Mignard à leurs débuts. Macron, pour Mignard, est désormais comme un Hollande chimiquement pur, un retour aux sources.
Sur l'islam réactionnaire, la bureaucratie étatique et l'Europe, les trois problèmes majeurs auxquels la France est confrontée, Macron reprend les principes d'accommodement raisonnable formulés par Juppé mais dont Hollande était la parfaite incarnation. Quelle en est la philosophie? Sous prétexte qu'il ne faut pas heurter les Français, on ne fait que surfer sur la conjoncture et on réforme a minima. Macron, c'est le surplace pour tous, un peu comme le mariage et la manif du même nom.
Reste que, si Macron est élu à la présidence de la République, ce qui est encore loin d'être sûr, il lui faudra tenter de trouver une majorité à l'Assemblée. C'est là où Mignard montre la voie: les Hollandais et autres Vallsistes pourraient se retrouver dans le gloubi-boulga néo-centriste que Macron a baptisé progressisme. Mais c'est une fois encore du «wishful thinking» comme disent les Anglo-Saxons.
Car l'exercice sera beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. Macron ne veut pas être assimilé au PS. Il vient, par la voix de son porte-parole, de démentir toute idée que Hollande puisse rejoindre son dispositif après les élections. Il prendra également soin d'éviter de récupérer tous les députés socialistes en déshérence. Ces derniers continueront donc de soutenir Hamon avec leurs réseaux et leurs clientèles.
En réalité, tous ceux qui veulent empêcher l'imposture Macron de triompher devraient réfléchir au fait qu'il leur faut pour cela éviter que le Parti socialiste se disloque et qu'Hamon s'effondre. Dans ces conditions, quand bien même Macron serait élu, l'armature électorale du PS résisterait en effet peu ou prou et l'hypothèse de triangulaires et quadrangulaires généralisées au second tour des législatives prendrait corps.
Tout ce jouerait alors à quelques pourcentages dans une grande part des circonscriptions et la Cinquième république serait mûre pour la débandade.
Quand Macron parle de révolution, il ne croit pas si bien dire …
La future majorité dont il rêve serait naturellement celle que Macron parviendrait à réunir à l'Assemblée nationale après les prochaines élections législatives. Que nos lecteurs se rassurent, il s'agit de ce qu'on nommait autrefois une pensée «magique», qui prend ses désirs pour des réalités.
Cela étant, elle révèle la filiation politique du macronisme, celle de la deuxième gauche, des «Deloriens» dont faisaient justement partie François Hollande et Jean-Pierre Mignard à leurs débuts. Macron, pour Mignard, est désormais comme un Hollande chimiquement pur, un retour aux sources.
Sur l'islam réactionnaire, la bureaucratie étatique et l'Europe, les trois problèmes majeurs auxquels la France est confrontée, Macron reprend les principes d'accommodement raisonnable formulés par Juppé mais dont Hollande était la parfaite incarnation. Quelle en est la philosophie? Sous prétexte qu'il ne faut pas heurter les Français, on ne fait que surfer sur la conjoncture et on réforme a minima. Macron, c'est le surplace pour tous, un peu comme le mariage et la manif du même nom.
Reste que, si Macron est élu à la présidence de la République, ce qui est encore loin d'être sûr, il lui faudra tenter de trouver une majorité à l'Assemblée. C'est là où Mignard montre la voie: les Hollandais et autres Vallsistes pourraient se retrouver dans le gloubi-boulga néo-centriste que Macron a baptisé progressisme. Mais c'est une fois encore du «wishful thinking» comme disent les Anglo-Saxons.
Car l'exercice sera beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. Macron ne veut pas être assimilé au PS. Il vient, par la voix de son porte-parole, de démentir toute idée que Hollande puisse rejoindre son dispositif après les élections. Il prendra également soin d'éviter de récupérer tous les députés socialistes en déshérence. Ces derniers continueront donc de soutenir Hamon avec leurs réseaux et leurs clientèles.
En réalité, tous ceux qui veulent empêcher l'imposture Macron de triompher devraient réfléchir au fait qu'il leur faut pour cela éviter que le Parti socialiste se disloque et qu'Hamon s'effondre. Dans ces conditions, quand bien même Macron serait élu, l'armature électorale du PS résisterait en effet peu ou prou et l'hypothèse de triangulaires et quadrangulaires généralisées au second tour des législatives prendrait corps.
Tout ce jouerait alors à quelques pourcentages dans une grande part des circonscriptions et la Cinquième république serait mûre pour la débandade.
Quand Macron parle de révolution, il ne croit pas si bien dire …