La candidature de Barack Obama, qui assume un programme réduit pour l’essentiel à l’invocation de ce fameux changement (« Change we can believe in »), dans des termes proches de la croyance religieuse, est singulièrement pauvrette en contenu idéologique. En gros, le discours obamien consiste à dire que ceux d’en face ont lamentablement échoué et qu’il faut les changer. Ceux d’en face, dans ces conditions, ont beau jeu de souligner qu’Obama ne propose rien, si ce n’est les dénoncer, et que cela ne fait pas un programme. Mais ils n’en disent guère plus. Bref, âne démocrate et éléphant républicain échangent des regards de faïence sans trop bouger. Ce qui ne les empêche pas de dépenser des sommes astronomiques pour leurs campagnes, à raison du dénuement de leurs discours.
Il ne faut pas s’étonner si l’affrontement repose alors sur des effets de surprise. A la bulle Obama, qui a ébloui les observateurs de ses reflets multicolores et multiculturels, succède la bulle Palin, venue des frimas d’Alaska, lesquels lui donnent sans doute, en la givrant un peu, une apparence plus brillante encore. Mais les bulles communicantes, comme les bulles spéculatives, finissent par éclater. Tout l’art de la politique consiste donc désormais à faire surgir une bulle au bon moment. Trop en amont des élections, elle explose prématurément, laissant des traces bleuâtres sur le visage de ceux qu’elle a subjugués.
L’exemple américain devrait faire réfléchir, près de chez nous, les impétrants socialistes au trône de Solférino. S’agissant d’un siège éminemment éjectable, ils feraient mieux de passer leur tour et de se préparer à souffler dans une pipette savonnée quelques mois avant que les choses sérieuses ne commencent, disons fin 2011. Ils pourront nous parler alors de changement, de changement et encore de changement. Ou bien de créativité, un mot nouveau pour dire la même chose et souffler les mêmes bulles, très en vogue à la mairie de Paris ces dernières années.
Il ne faut pas s’étonner si l’affrontement repose alors sur des effets de surprise. A la bulle Obama, qui a ébloui les observateurs de ses reflets multicolores et multiculturels, succède la bulle Palin, venue des frimas d’Alaska, lesquels lui donnent sans doute, en la givrant un peu, une apparence plus brillante encore. Mais les bulles communicantes, comme les bulles spéculatives, finissent par éclater. Tout l’art de la politique consiste donc désormais à faire surgir une bulle au bon moment. Trop en amont des élections, elle explose prématurément, laissant des traces bleuâtres sur le visage de ceux qu’elle a subjugués.
L’exemple américain devrait faire réfléchir, près de chez nous, les impétrants socialistes au trône de Solférino. S’agissant d’un siège éminemment éjectable, ils feraient mieux de passer leur tour et de se préparer à souffler dans une pipette savonnée quelques mois avant que les choses sérieuses ne commencent, disons fin 2011. Ils pourront nous parler alors de changement, de changement et encore de changement. Ou bien de créativité, un mot nouveau pour dire la même chose et souffler les mêmes bulles, très en vogue à la mairie de Paris ces dernières années.