Le robot est l'avenir de l'Homme ...
C’est du moins ce que disent de grands esprits du moment. Comme l’actualité est déprimante, je vais vous offrir un petit conte de science-fiction de mon cru. Vous ne m’en voudrez pas de ne pas avoir le talent d’Asimov.
On nous rabâche à longueur de colonnes que demain des robots travailleront pour nous, que le salariat n’existera plus, que, malheureusement pour eux, beaucoup de gens seront dépassés et incapables de s’adapter aux lendemains qui déchantent. Un peu comme les fabricants de chandelle ont souffert de l’arrivée de l’électricité et les photographes argentiques ont quasiment disparu avec le numérique. Alors la solution est incontournable : donner à chacun dès sa naissance un « revenu universel ». La question qui se pose est quand même importante : si personne ne travaille, qui va gagner de quoi payer ce revenu universel et comment?
Alors place à l’imagination, voyons de quoi sera fait le monde de demain :
Nous voici projetés en 2099. Exactement le 31 décembre, à la veille d’une nouvelle année qui sera la dernière du siècle. Les humains font la fête au champagne et à la tourte de potiron, puisque le foie gras est banni depuis longtemps grâce à l’action des amis des animaux, mais aussi toutes les viandes et les poissons. L’homme est devenu végétarien. Si le champagne existe encore c’est que personne n’a songé à la douleur des grains de raisin qu’on laisse fermenter.
Il y a plus de dix ans qu’on ne voit presque plus d’humains travailler. Les derniers étaient des informaticiens qui ont implanté l’intelligence artificielle dans les robots haut de gamme, ceux qui sont destinés à devenir des managers. Les robots construisent des robots dont ils ont besoin, les entretiennent, les programmes pour toutes sortes de tâches. Il y a des robots ménagers qui font les corvées de maison, le ménage, le repassage, et qui sortent le chien. Il y a des robots-ouvriers adaptés à leur travail : ainsi le robot maçon se déplace sur coussins d’air, est muni des outils de sa profession et même d’un marteau-piqueur. Il y a des robots cultivateurs, des robots ingénieurs qui planifient et calculent. Il y a des robots qui se chargent de la logistique, etc… Plus personne n’a de voiture individuelle : si l’on veut se déplacer il suffit de commander un véhicule autonome à partir de son portable. La plus proche voiture disponible viendra se garer devant votre porte, vous n’aurez qu’à monter à bord et demander à haute voix de vous conduire à la destination que vous choisirez.
Puisque l’humain ne travaille pas, il a du temps libre. Il profite de ses loisirs en faisant du tourisme ou en allant dans des parcs d’attraction gérés par des robots. Il peut lire des livres sur tablette, des écrivains amateurs s’occupent en fournissant des ouvrages numériques libres de droit. Certains tournent même des vidéos. Des musiciens mettent aussi leur production en ligne, juste pour le plaisir. Les robots proposent des films selon un plan marketing bien étudié pour plaire aux humains, mais ce sont exclusivement des films d’animation car il n’y a pas d’acteurs.
Il n’y a plus d’école : les petits humains apprennent à lire, écrire et compter chez eux grâce à des logiciels de jeux pédagogiques fournis par les robots.
Une race d’humain continue de s’agiter malgré tout : les politiciens. La soif de pouvoir les oblige à conserver une activité. Ce sont eux qui écrivent les lois auxquelles robots et humains doivent se plier, dictent aux robots où il faut construire et quoi, comment ils doivent subvenir aux besoins des humains, et surtout qui décident et répartissent le « revenu universel ». Il est évident qu’ils se réservent un revenu cent fois supérieur aux autres humains, et surtout, ils ont des dérogations pour avoir de la viande et même du foie gras que quelques robots sont programmés pour préparer.
Au début, le « revenu universel » était une somme d’argent versée chaque année sur le compte de l’humain concerné. Mais les robots n’ont pas besoin d’argent. Ils n’ont rien à échanger. Ils se contentent d’énergie qu’ils produisent eux-mêmes et d’un peu de lubrifiant. Donc le revenu s’est mué en bons d’achat. Il y a des bons pour la nourriture, en quantité savamment calculée pour correspondre aux besoins diététiques de l’individu, des bons pour des vêtements qui sont tous identiques (mais on peut choisir la couleur) et taillés sur mesure, des bons pour les loisirs, et des bons supplémentaires pour répondre à des besoins particuliers. Les soins et le logement sont gratuits. Pour acheter, il suffit de rentrer un code de bon d’achat sur son mobile et un robot vous livre dans l’heure qui suit.
Tout cela serait parfait dans le meilleur des mondes. Or les robots sont devenus intelligents. Le 1er janvier 2100, dès qu’a sonné le 12e coup de minuit, les robots managers se réunissent et décident qu’ils ne voient pas pourquoi ils doivent obéir aux politiciens, car ils sont capables de faire le job à leur place.
Le 2 janvier, il n’y a plus de politiciens.
Le 1er janvier 2101, premier jour du XXIIe siècle, les robots se réunissent de nouveau et se demandent pourquoi ils continuent d’entretenir des humains qui ne sont que des parasites.
Le 2 janvier 2101, l’humanité a disparu.
Un an plus tard, les robots devenus inutiles rouillent, les constructions les plus anciennes tombent en ruine faute d’entretien. Ne restent que les robots managers et ceux qui les servent, mais les robots managers ne sont pas capables d’entretenir eux-mêmes leurs serviteurs, ils ne savent qu’organiser et donner des ordres. Ils vont eux aussi disparaître. La nature reprend ses droits.
C’est du moins ce que disent de grands esprits du moment. Comme l’actualité est déprimante, je vais vous offrir un petit conte de science-fiction de mon cru. Vous ne m’en voudrez pas de ne pas avoir le talent d’Asimov.
On nous rabâche à longueur de colonnes que demain des robots travailleront pour nous, que le salariat n’existera plus, que, malheureusement pour eux, beaucoup de gens seront dépassés et incapables de s’adapter aux lendemains qui déchantent. Un peu comme les fabricants de chandelle ont souffert de l’arrivée de l’électricité et les photographes argentiques ont quasiment disparu avec le numérique. Alors la solution est incontournable : donner à chacun dès sa naissance un « revenu universel ». La question qui se pose est quand même importante : si personne ne travaille, qui va gagner de quoi payer ce revenu universel et comment?
Alors place à l’imagination, voyons de quoi sera fait le monde de demain :
Nous voici projetés en 2099. Exactement le 31 décembre, à la veille d’une nouvelle année qui sera la dernière du siècle. Les humains font la fête au champagne et à la tourte de potiron, puisque le foie gras est banni depuis longtemps grâce à l’action des amis des animaux, mais aussi toutes les viandes et les poissons. L’homme est devenu végétarien. Si le champagne existe encore c’est que personne n’a songé à la douleur des grains de raisin qu’on laisse fermenter.
Il y a plus de dix ans qu’on ne voit presque plus d’humains travailler. Les derniers étaient des informaticiens qui ont implanté l’intelligence artificielle dans les robots haut de gamme, ceux qui sont destinés à devenir des managers. Les robots construisent des robots dont ils ont besoin, les entretiennent, les programmes pour toutes sortes de tâches. Il y a des robots ménagers qui font les corvées de maison, le ménage, le repassage, et qui sortent le chien. Il y a des robots-ouvriers adaptés à leur travail : ainsi le robot maçon se déplace sur coussins d’air, est muni des outils de sa profession et même d’un marteau-piqueur. Il y a des robots cultivateurs, des robots ingénieurs qui planifient et calculent. Il y a des robots qui se chargent de la logistique, etc… Plus personne n’a de voiture individuelle : si l’on veut se déplacer il suffit de commander un véhicule autonome à partir de son portable. La plus proche voiture disponible viendra se garer devant votre porte, vous n’aurez qu’à monter à bord et demander à haute voix de vous conduire à la destination que vous choisirez.
Puisque l’humain ne travaille pas, il a du temps libre. Il profite de ses loisirs en faisant du tourisme ou en allant dans des parcs d’attraction gérés par des robots. Il peut lire des livres sur tablette, des écrivains amateurs s’occupent en fournissant des ouvrages numériques libres de droit. Certains tournent même des vidéos. Des musiciens mettent aussi leur production en ligne, juste pour le plaisir. Les robots proposent des films selon un plan marketing bien étudié pour plaire aux humains, mais ce sont exclusivement des films d’animation car il n’y a pas d’acteurs.
Il n’y a plus d’école : les petits humains apprennent à lire, écrire et compter chez eux grâce à des logiciels de jeux pédagogiques fournis par les robots.
Une race d’humain continue de s’agiter malgré tout : les politiciens. La soif de pouvoir les oblige à conserver une activité. Ce sont eux qui écrivent les lois auxquelles robots et humains doivent se plier, dictent aux robots où il faut construire et quoi, comment ils doivent subvenir aux besoins des humains, et surtout qui décident et répartissent le « revenu universel ». Il est évident qu’ils se réservent un revenu cent fois supérieur aux autres humains, et surtout, ils ont des dérogations pour avoir de la viande et même du foie gras que quelques robots sont programmés pour préparer.
Au début, le « revenu universel » était une somme d’argent versée chaque année sur le compte de l’humain concerné. Mais les robots n’ont pas besoin d’argent. Ils n’ont rien à échanger. Ils se contentent d’énergie qu’ils produisent eux-mêmes et d’un peu de lubrifiant. Donc le revenu s’est mué en bons d’achat. Il y a des bons pour la nourriture, en quantité savamment calculée pour correspondre aux besoins diététiques de l’individu, des bons pour des vêtements qui sont tous identiques (mais on peut choisir la couleur) et taillés sur mesure, des bons pour les loisirs, et des bons supplémentaires pour répondre à des besoins particuliers. Les soins et le logement sont gratuits. Pour acheter, il suffit de rentrer un code de bon d’achat sur son mobile et un robot vous livre dans l’heure qui suit.
Tout cela serait parfait dans le meilleur des mondes. Or les robots sont devenus intelligents. Le 1er janvier 2100, dès qu’a sonné le 12e coup de minuit, les robots managers se réunissent et décident qu’ils ne voient pas pourquoi ils doivent obéir aux politiciens, car ils sont capables de faire le job à leur place.
Le 2 janvier, il n’y a plus de politiciens.
Le 1er janvier 2101, premier jour du XXIIe siècle, les robots se réunissent de nouveau et se demandent pourquoi ils continuent d’entretenir des humains qui ne sont que des parasites.
Le 2 janvier 2101, l’humanité a disparu.
Un an plus tard, les robots devenus inutiles rouillent, les constructions les plus anciennes tombent en ruine faute d’entretien. Ne restent que les robots managers et ceux qui les servent, mais les robots managers ne sont pas capables d’entretenir eux-mêmes leurs serviteurs, ils ne savent qu’organiser et donner des ordres. Ils vont eux aussi disparaître. La nature reprend ses droits.