Les présidents en extrême fin de mandat, empêchés de se représenter pour cause d’incompétence constatée par leur propre parti, osent tout. C’est même à cela qu’on les reconnaît, aurait pu dire le regretté Michel Audiard …
Singeant les bobos donneurs de leçons qui pullulent actuellement dans le monde entier, notre Hollande national a voulu critiquer Donald Trump. Président errant pour quelques semaines encore dans les couloirs de l’Elysée, il a osé : « Je ne ferai pas de comparaison mais ici il n'y a pas de circulation d'armes, il n'y a pas de personnes qui prennent des armes pour tirer dans la foule » !
Il croyait ainsi répondre à Donald Trump qui a récemment déclaré : « Paris n'est plus Paris … la sécurité nationale commence par la sécurité aux frontières. Les terroristes étrangers ne pourront pas frapper l'Amérique s'ils ne peuvent entrer dans notre pays. »
La comparaison trumpienne n’est certes pas flatteuse pour notre capitale. Mais les attentats, la crasse, les embouteillages et la pagaille qui y sont observables ces dernières années ne peuvent que donner raison à l’Américain en chef. Paris, comparé à Londres ou New York, se tiers-mondise à grande vitesse. Un grand merci à Anne Hidalgo, oscar de la mauvaise gestion municipale et aux derniers ministres de l’intérieur, meilleurs seconds rôles pour l’incapacité à protéger leurs concitoyens. Pour ces statuettes au moins, nous faisons un triomphe !
Dans son curieux élan, François Hollande a en tout cas commis un sacré impair. De quoi les victimes de Charlie, de l’Hyper-cacher, de Montrouge, du Bataclan, de Saint-Denis et des bars des 11ème et 10ème arrondissements ont-elles été la cible si ce n’est d’armes à feu qui circulaient très aisément !?
Du reste, s’il n’y avait pas eu d’autres Américains héroïques dans un TGV, la liste des morts français se seraient allongée de dizaines de passagers durant l’été 2015. François Hollande les a sans doute tous oubliés, tout comme il ne se souvient plus des presque 200 victimes précédemment évoquées.
Cette maladresse scabreuse plonge, comme souvent avec François Hollande, dans de profondes interrogations. Est-ce une incapacité à maîtriser le sens et la portée de ce qu’il raconte ? N’a-t-il pas compris que tout un chacun ferait immédiatement le rapprochement avec les crimes terroristes qui ont été commis à Paris ? Est-ce de la provocation de sa part ? Considère-t-il que les victimes de l’islamisme ne sont pas tout à fait des victimes ? Que leur mort est moins inacceptable que celle de passants ou d’écoliers tués par des déséquilibrés ? Je veux parler de déséquilibrés authentiques cette fois, pas de militants d’un islam réactionnaire qui entendent faire régner leur loi et leur terreur chez les « kouffars » ?
A quoi bon, en tout cas, les célébrations, les vocalises dans la cour des Invalides, les médailles commémoratives, les marches et les rassemblements ? Au mieux, cette étrange sentence présidentielle relève d’un amateurisme stupéfiant pour quelqu’un qui exerce son mandat depuis près de cinq ans. Au pire, il s’agit d’une forme de dilettantisme qui confine au mépris pour les victimes, de l’aveu à demi-conscient d’un désintérêt, d’une absence d’empathie réelle.
Décidément, François Hollande partira comme il est venu et demeuré cinq ans : énigmatique par son mélange de rouerie et de candeur maladroite. Les confessions hasardeuses à des journalistes qui ont définitivement plombé la fin de son quinquennat n’étaient donc pas accidentelles ...