En quelques dizaines de minutes, Hockney croquent des natures mortes, des bouquets de fleurs, des paysages et des scènes de genre dans un savant et libre exercice qui doit à Matisse pour la juxtaposition des masses colorées et à Braque pour la souplesse des lignes. Du beau travail, vraiment, et un talent bien assis sur une longue expérience.
Reste que, comme le souligne Hockney lui-même, la notion d'original n'existe plus pour ces oeuvres qui peuvent être envoyées partout sous forme de fichiers numériques. "Comme beaucoup de gens, je n'ai pas encore trouvé de moyen de me les faire payer" écrit l'artiste. Pour Hockney, riche et célèbre par son activité passée, ce n'est pas bien grave. Mais des plasticiens moins bien lotis crèveraient de faim.
Alors ? Imaginons, ce qui est possible, que ce type de production finisse par supplanter les supports plus facilement commercialisables, quand les successeurs des I-Pad produiront des images plus belles que n'importe quel pinceau ou crayon. L'art va-t-il redevenir une activité secondaire, une production financée uniquement grâce au mécénat, les "créateurs" finiront-ils par baisser les bras, découragés par le fait de manger de la vache enragée ? Ou feront-ils la grève du numérique ?
Si l'impossibilité de protéger des droits d'auteur ou si la disparition de la notion d'oeuvre originale se confirment (le raisonnement est en partie valable pour la science et la technique), ces secteurs essentiels à l'innovation vont péricliter. Faudra-t-il allouer "à chacun selon ses besoins", selon la formule de Karl Marx, dans une distribution égalitaire des fruits du travail de tous ? Et comment assurer alors l'émulation des esprits ?
Mine de rien, la très belle et novatrice exposition Hockney, posait des questions radicales, tout comme son art.
Reste que, comme le souligne Hockney lui-même, la notion d'original n'existe plus pour ces oeuvres qui peuvent être envoyées partout sous forme de fichiers numériques. "Comme beaucoup de gens, je n'ai pas encore trouvé de moyen de me les faire payer" écrit l'artiste. Pour Hockney, riche et célèbre par son activité passée, ce n'est pas bien grave. Mais des plasticiens moins bien lotis crèveraient de faim.
Alors ? Imaginons, ce qui est possible, que ce type de production finisse par supplanter les supports plus facilement commercialisables, quand les successeurs des I-Pad produiront des images plus belles que n'importe quel pinceau ou crayon. L'art va-t-il redevenir une activité secondaire, une production financée uniquement grâce au mécénat, les "créateurs" finiront-ils par baisser les bras, découragés par le fait de manger de la vache enragée ? Ou feront-ils la grève du numérique ?
Si l'impossibilité de protéger des droits d'auteur ou si la disparition de la notion d'oeuvre originale se confirment (le raisonnement est en partie valable pour la science et la technique), ces secteurs essentiels à l'innovation vont péricliter. Faudra-t-il allouer "à chacun selon ses besoins", selon la formule de Karl Marx, dans une distribution égalitaire des fruits du travail de tous ? Et comment assurer alors l'émulation des esprits ?
Mine de rien, la très belle et novatrice exposition Hockney, posait des questions radicales, tout comme son art.