CF, le texte source ICI.
Horreur et consternation ! La polémique sur l’accord Verts/PS sur le nucléaire a permis à un certain Denis Baupin, chargé des questions de transports à la mairie de Paris sous la première mandature de Delanoë, de faire parler de lui. Cet individu est en effet le « négociateur » de ce compromis, côté écologistes.
Si l’on en juge par les résultats qu’il a obtenus à la mairie de Paris en mettant en œuvre son ambition de réduire la place de l’automobile, on ne peut qu’être inquiet au plus haut point en les transposant à son nouvel objectif de diminution de la place du nucléaire.
Qu’ambitionnaient en effet les Verts, en 2001, avant de s’emparer du traitement des questions de circulation à Paris ?
Améliorer les conditions de transport dans le métro, créer un « métro de surface » en densifiant le réseau de bus et en inaugurant des tramways et faire baisser la pollution et la circulation des véhicules motorisés.
Dix ans et plus de six milliards d’euros plus tard (cinq milliards pour les innombrables aménagements de voirie qui ont éventré les rues de Paris, un milliard pour le tramway sur les boulevard des Maréchaux) quels sont les résultats ?
Les écolos-socialistes de la mairie ne s’en vantent pas mais, si l’on se réfère aux derniers chiffres publiés par l’Observatoire des déplacements parisiens (un organisme pourtant municipal) de 2000 à 2009, le nombre de passagers qui empruntent les bus n’est passé que de 357 millions à 387 millions soit une progression totale de 8, 4 % ce qui fait donc une augmentation insignifiante de moins de 1 % par an. Pendant ce temps, le métro, pour lequel aucun investissement financier significatif n’a été fait par la mairie en 10 ans, car il est moins visible et ne permet pas de communiquer autant que les travaux de surface, a vu son utilisation augmenter de18, 7 %, plus du double ! La politique dite des « couloirs de bus » et autres « axes civilisés », nonobstant son coût gigantesque, a donc été un échec cuisant. Il faut dire que les bus, ensuqués dans la mélasse de la circulation, ne sont guère attrayants.
Pour autant, le trafic automobile a-t-il été réduit, comme l’espéraient les sociaux-verdistes ? Les statistiques fournies ne font état que d’une baisse de la circulation de 2, 7 % en moyenne sur les 9 mêmes années, ce qui n’est guère plus que ce qui était observé sous Chirac et Tibéri. Mais, surtout, ces chiffres excluent les deux-roues motorisés, sur lesquels se sont rabattus beaucoup de ceux qui étaient excédés des embouteillages et de l’état du métro : + 34, 6 %. Et, pis encore, ces statistiques sont trompeuses car elles évaluent le trafic automobile en retenant le nombre de voitures qui passent en une heure sur une section d’un kilomètre de voirie. Dans ces conditions, la baisse du nombre de véhicules observée s’explique pour près de la moitié par leur ralentissement. La vitesse de circulation a en effet été diminuée de 10, 4 %. Bref, là-aussi, un échec complet.
Enfin, pour parler de pollution, outre que sa réduction est largement le fait des nouvelles motorisations et des nouveaux carburants, on constate que le nombre de jours de pics ne baisse pas et que, pour les éléments les plus nocifs (dioxyde d'azote, particules fines et ozone), l’échec est total. Pour une raison simple : le ralentissement du trafic et le passage aux deux-roues motorisés contrecarrent ces belles annonces.
Essayons maintenant de transposer ce triste bilan au projet des écosocialistes pour le nucléaire, noyau dur de leur accord électoral, tout comme la politique de transports fut le cœur de leur dispositif programmatique lors des élections municipales de 2001.
Là aussi, il s’agirait de diminuer les risques pour la santé et la sécurité publiques. Mais l’impact de l’usage des énergies fossiles et de leur conséquence en émission de CO2 est escamoté.
Comme pour les mirifiques annonces sur les bus et tramways, les Verdosociaux évoquent des effets de substitution largement incantatoires : le secteur des énergies renouvelables serait spectaculairement stimulé et des centaines de milliers d’emplois créés. Pourtant, l’absence de régularité de la production électrique par le vent, le soleil et l’eau ne justifie aucunement ces calculs hasardeux, tout comme elle ne peut augurer d’un boom économique qui s’ensuivrait et qui relève de l’économie-vaudou. Du reste, Verts et socialistes ne s’accordent déjà pas sur le diagnostic de la situation actuelle. Alors que François hollande, dans une tribune publiée dans « le Monde » le 28 novembre, mentionne 40 000 emplois déjà existants dans la filière des énergies renouvelables en France, le communiqué commun du « Réseau sortir du nucléaire » de Greenpeace et de la mouvance verte publié la veille se réfère à un chiffre de 135 000 ! Qui croire ? Les mêmes approximations entachent leurs calculs pour le futur.
Cette politique destructrice de richesse est fondée sur des paris plus qu’audacieux et n’a en réalité de sens que dans l’acceptation d’une situation dite de « décroissance », nouveau nom de l’appauvrissement.
Le mélange de dogmatisme, de « pensée magique » et de mauvaise foi qui a caractérisé la mise en œuvre de la politique de circulation de Delanoë et de ses alliés verts à Paris est donc prêt à resservir à l’échelle nationale pour l’enjeu stratégique de l’énergie. Quand on revient sur le coût monumental de la première, qui n’a pu être financée que par une hausse brutale de la fiscalité et un triplement de la dette parisienne en onze ans malgré la divine surprise de la hausse des droits de mutation liée à celle des prix immobiliers, on ne peut que s’inquiéter de voir ces apprentis sorciers approcher leurs baguettes de nos sources d’approvisionnement énergétique et de notre avenir économique.
Horreur et consternation ! La polémique sur l’accord Verts/PS sur le nucléaire a permis à un certain Denis Baupin, chargé des questions de transports à la mairie de Paris sous la première mandature de Delanoë, de faire parler de lui. Cet individu est en effet le « négociateur » de ce compromis, côté écologistes.
Si l’on en juge par les résultats qu’il a obtenus à la mairie de Paris en mettant en œuvre son ambition de réduire la place de l’automobile, on ne peut qu’être inquiet au plus haut point en les transposant à son nouvel objectif de diminution de la place du nucléaire.
Qu’ambitionnaient en effet les Verts, en 2001, avant de s’emparer du traitement des questions de circulation à Paris ?
Améliorer les conditions de transport dans le métro, créer un « métro de surface » en densifiant le réseau de bus et en inaugurant des tramways et faire baisser la pollution et la circulation des véhicules motorisés.
Dix ans et plus de six milliards d’euros plus tard (cinq milliards pour les innombrables aménagements de voirie qui ont éventré les rues de Paris, un milliard pour le tramway sur les boulevard des Maréchaux) quels sont les résultats ?
Les écolos-socialistes de la mairie ne s’en vantent pas mais, si l’on se réfère aux derniers chiffres publiés par l’Observatoire des déplacements parisiens (un organisme pourtant municipal) de 2000 à 2009, le nombre de passagers qui empruntent les bus n’est passé que de 357 millions à 387 millions soit une progression totale de 8, 4 % ce qui fait donc une augmentation insignifiante de moins de 1 % par an. Pendant ce temps, le métro, pour lequel aucun investissement financier significatif n’a été fait par la mairie en 10 ans, car il est moins visible et ne permet pas de communiquer autant que les travaux de surface, a vu son utilisation augmenter de18, 7 %, plus du double ! La politique dite des « couloirs de bus » et autres « axes civilisés », nonobstant son coût gigantesque, a donc été un échec cuisant. Il faut dire que les bus, ensuqués dans la mélasse de la circulation, ne sont guère attrayants.
Pour autant, le trafic automobile a-t-il été réduit, comme l’espéraient les sociaux-verdistes ? Les statistiques fournies ne font état que d’une baisse de la circulation de 2, 7 % en moyenne sur les 9 mêmes années, ce qui n’est guère plus que ce qui était observé sous Chirac et Tibéri. Mais, surtout, ces chiffres excluent les deux-roues motorisés, sur lesquels se sont rabattus beaucoup de ceux qui étaient excédés des embouteillages et de l’état du métro : + 34, 6 %. Et, pis encore, ces statistiques sont trompeuses car elles évaluent le trafic automobile en retenant le nombre de voitures qui passent en une heure sur une section d’un kilomètre de voirie. Dans ces conditions, la baisse du nombre de véhicules observée s’explique pour près de la moitié par leur ralentissement. La vitesse de circulation a en effet été diminuée de 10, 4 %. Bref, là-aussi, un échec complet.
Enfin, pour parler de pollution, outre que sa réduction est largement le fait des nouvelles motorisations et des nouveaux carburants, on constate que le nombre de jours de pics ne baisse pas et que, pour les éléments les plus nocifs (dioxyde d'azote, particules fines et ozone), l’échec est total. Pour une raison simple : le ralentissement du trafic et le passage aux deux-roues motorisés contrecarrent ces belles annonces.
Essayons maintenant de transposer ce triste bilan au projet des écosocialistes pour le nucléaire, noyau dur de leur accord électoral, tout comme la politique de transports fut le cœur de leur dispositif programmatique lors des élections municipales de 2001.
Là aussi, il s’agirait de diminuer les risques pour la santé et la sécurité publiques. Mais l’impact de l’usage des énergies fossiles et de leur conséquence en émission de CO2 est escamoté.
Comme pour les mirifiques annonces sur les bus et tramways, les Verdosociaux évoquent des effets de substitution largement incantatoires : le secteur des énergies renouvelables serait spectaculairement stimulé et des centaines de milliers d’emplois créés. Pourtant, l’absence de régularité de la production électrique par le vent, le soleil et l’eau ne justifie aucunement ces calculs hasardeux, tout comme elle ne peut augurer d’un boom économique qui s’ensuivrait et qui relève de l’économie-vaudou. Du reste, Verts et socialistes ne s’accordent déjà pas sur le diagnostic de la situation actuelle. Alors que François hollande, dans une tribune publiée dans « le Monde » le 28 novembre, mentionne 40 000 emplois déjà existants dans la filière des énergies renouvelables en France, le communiqué commun du « Réseau sortir du nucléaire » de Greenpeace et de la mouvance verte publié la veille se réfère à un chiffre de 135 000 ! Qui croire ? Les mêmes approximations entachent leurs calculs pour le futur.
Cette politique destructrice de richesse est fondée sur des paris plus qu’audacieux et n’a en réalité de sens que dans l’acceptation d’une situation dite de « décroissance », nouveau nom de l’appauvrissement.
Le mélange de dogmatisme, de « pensée magique » et de mauvaise foi qui a caractérisé la mise en œuvre de la politique de circulation de Delanoë et de ses alliés verts à Paris est donc prêt à resservir à l’échelle nationale pour l’enjeu stratégique de l’énergie. Quand on revient sur le coût monumental de la première, qui n’a pu être financée que par une hausse brutale de la fiscalité et un triplement de la dette parisienne en onze ans malgré la divine surprise de la hausse des droits de mutation liée à celle des prix immobiliers, on ne peut que s’inquiéter de voir ces apprentis sorciers approcher leurs baguettes de nos sources d’approvisionnement énergétique et de notre avenir économique.