La vie politique est une course hippique. Au départ, casaque bleue - toque bling, Nicolas Sarkozy, tenant du titre. Il avait écrasé tout le monde en 2007, avec une capacité impressionnante à jouer à la fois le rôle de l'opposant et celui de champion du régime. Marginal et installé, il ratissa large et gagna aisément.
Mais, en 2012, le premier registre lui sera difficile à tenir. Nouveau Guizot, il a fait rêver les Français en leur promettant l'enrichissement. Pris à revers par la crise financière internationale, il n'a désormais à annoncer qu'impôts et économies budgétaires. C'est encore le meilleur coursier des écuries présidentielles, mais, face à une telle déception, il ne sera réélu qu'à une double condition : demeurer fin manoeuvrier et affronter une opposition désunie.
D'autant qu'un cheval de retour tente de prendre place sur la ligne de départ en portant casaque bleue et toque trouée : De Villepin. Ce canasson à la blanche crinière est bien décidé à venger sa course mort-née de 2008 et à faire payer les tracas judiciaires que lui a causé Sarkozy. La fraction de la France de droite légèrement xénophobe qui avait voté pour le pur-sang hongrois en tordant la bouche pourrait assurer à ce Ratapoil de la diplomatie un confortable matelas de suffrages. Mais trouvera-t-il 500 signataires pour lui permettre de passer le pesage et de figurer dans l'épreuve ? Tout élu qui le soutiendrait sera impitoyablement traqué par les Sarkozystes. S'il parvient à s'aligner au départ de la course, il est bien capable de priver le sortant, au premier tour, des 7 à 10 % qui lui permettraient de virer en tête. Un sacré handicap pour le second tour.
Dans le camp d'en face, c'est la même chose. La pouliche Aubry, casaque rose-toque jaune frite, endurcie sur les champs de course du Nord, a pris une longueur d'avance. DSK s'est cabré devant l'obstacle en 2007, il en sera vraisemblablement de même en 2012. Hollande et Delanoë ou les ex-futurs jeunes espoirs socialistes (ils sont des dizaines, inutile de les mentionner) sont dans les choux. Aubry, du haut de sa morgue technocratique, n'a plus qu'un souci à se faire, mais c'est un souci Royal.
Car, casaque rose, toque blanche, la jument du Poitou a conservé le mors entre les dents comme autrefois les communistes y serraient un couteau. Les primaires, dès lors qu'elles seront organisées par Aubry, seront forcément perdues par Royal. Il lui faudra donc provoquer l'incident qui lui permettra de quitter le PS. Tout ceci explique l'affaire "Frêche" : désireuse de purger le PS des électeurs des fédérations tenues par le fort-en-gueule montpelliérain, Aubry a monté en épingle l'incident Fabius. Mais elle risque de voir revenir sa manoeuvre en boomerang, Frêche étant prêt désormais à soutenir le cavalier seul de Royal.
Alors ? Moins 7 à 10 % d'un côté, moins 7 à 10 % de l'autre : le tableau des "handicaps" promet une course difficile mais équilibrée.
A vos marques ...
Mais, en 2012, le premier registre lui sera difficile à tenir. Nouveau Guizot, il a fait rêver les Français en leur promettant l'enrichissement. Pris à revers par la crise financière internationale, il n'a désormais à annoncer qu'impôts et économies budgétaires. C'est encore le meilleur coursier des écuries présidentielles, mais, face à une telle déception, il ne sera réélu qu'à une double condition : demeurer fin manoeuvrier et affronter une opposition désunie.
D'autant qu'un cheval de retour tente de prendre place sur la ligne de départ en portant casaque bleue et toque trouée : De Villepin. Ce canasson à la blanche crinière est bien décidé à venger sa course mort-née de 2008 et à faire payer les tracas judiciaires que lui a causé Sarkozy. La fraction de la France de droite légèrement xénophobe qui avait voté pour le pur-sang hongrois en tordant la bouche pourrait assurer à ce Ratapoil de la diplomatie un confortable matelas de suffrages. Mais trouvera-t-il 500 signataires pour lui permettre de passer le pesage et de figurer dans l'épreuve ? Tout élu qui le soutiendrait sera impitoyablement traqué par les Sarkozystes. S'il parvient à s'aligner au départ de la course, il est bien capable de priver le sortant, au premier tour, des 7 à 10 % qui lui permettraient de virer en tête. Un sacré handicap pour le second tour.
Dans le camp d'en face, c'est la même chose. La pouliche Aubry, casaque rose-toque jaune frite, endurcie sur les champs de course du Nord, a pris une longueur d'avance. DSK s'est cabré devant l'obstacle en 2007, il en sera vraisemblablement de même en 2012. Hollande et Delanoë ou les ex-futurs jeunes espoirs socialistes (ils sont des dizaines, inutile de les mentionner) sont dans les choux. Aubry, du haut de sa morgue technocratique, n'a plus qu'un souci à se faire, mais c'est un souci Royal.
Car, casaque rose, toque blanche, la jument du Poitou a conservé le mors entre les dents comme autrefois les communistes y serraient un couteau. Les primaires, dès lors qu'elles seront organisées par Aubry, seront forcément perdues par Royal. Il lui faudra donc provoquer l'incident qui lui permettra de quitter le PS. Tout ceci explique l'affaire "Frêche" : désireuse de purger le PS des électeurs des fédérations tenues par le fort-en-gueule montpelliérain, Aubry a monté en épingle l'incident Fabius. Mais elle risque de voir revenir sa manoeuvre en boomerang, Frêche étant prêt désormais à soutenir le cavalier seul de Royal.
Alors ? Moins 7 à 10 % d'un côté, moins 7 à 10 % de l'autre : le tableau des "handicaps" promet une course difficile mais équilibrée.
A vos marques ...