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From Paris with Crap



Il est toujours intéressant d'observer l'évolution d'un regard pseudo hollywoodien sur la France. La dernière livraison du genre : "From Paris with love" est un insipide navet qui présente le pays aux 365 fromages comme un nouveau tiers-monde.



Seule l'affiche pour le marché américain valait le coup !
Seule l'affiche pour le marché américain valait le coup !
Le message du Grand Paris est reçu cinq sur cinq. Passées les premières minutes du générique qui nous montrent les quais de Seine et un quartier à vocation diplomatique, l'essentiel de l'action se situe dans des banlieues craspouilles, des bouges, des boxons et des zones interlopes. On est bien loin du Paris romantique et le film ne fait que prolonger un regard posé par Frantic de Polanski, il y a plus de 20 ans maintenant. Le vieux Paris est comme le Capri de la chanson : il est fini, place au Grand Paris du shoot et du shit comme le fredonnait Serge G.

"From Paris with Love" sent la super-production radine : des scènes tournées à l'économie, des poursuites pas haletantes pour un sou, une intrigue mille fois ressassée et portée à bout d'épaules par le cabotinage de Travolta, tellement outré qu'il en redevient sympathique.

Le film est clairement, franchement et ouvertement raciste, notamment vis-à-vis de la communauté chinoise. Croit-il trouver en France une terre où il est plus facile d'exorciser la trouille que les vilains exportateurs et créanciers de l'Empire du Milieu inspirent aux gloutons importateurs vivant au-dessus de leurs moyens que sont devenus les Occidentaux ? En tout cas, le réalisateur (mais y en a-t-il un ?) se lâche dans un massacre orgiaque de Jaunes que seul Tarantino avait osé dans Kill Bill, en prenant quand même soin de valoriser l'art du sabre nippon. Ici, c'est le triomphe de la grosse artillerie de Smith & Wesson.

Nous voilà donc, pauvres bouffeurs de grenouilles, envahis sur nos terres par une racaille orientale, nos plus belles filles endoctrinées par des Arabes aux yeux de braise qui les transforment en femmes-kamikazes. Une succession de poncifs défile à la vitesse d'une pellicule cassée dans un projecteur. Si l'on en juge par "From Paris with Love", l'Amérique ne sait plus où sont ses alliés ; ses ennemis se sont métissés et emplissent le monde d'un fracas haineux et détonant qui la menace à tout moment. Espérons pour elle qu'elle n'a pas que des Travolta à aligner pour se défendre !

En résumé, quiconque autre qu'un inconditionnel de tout film réalisé à Paris ou un cinéphile passionné par la sémiologie des relations internationales prendra grand soin d'éviter ce stupide nanar.



Lundi 22 Février 2010
Serge Federbusch






1.Posté par martin le 24/02/2010 09:57
Relisez les fiches techniques : le film a été produit par Besson et non par un studio américain !! C'est donc un producteur français qui propose un film raciste, pas l'Amérique.

D'ailleurs le film (qui a coûté 52 millions de dollars) a été un bide cinglant outre-Atlantique, preuve que les Américains sont bien plus fins que ne le laisse supposer votre article.

J'apprécie grandement votre travail, mais j'espère que sur des sujets plus sérieux, vous vous renseignez de manière plus importante, parce que là, on est à la limited de la diffamation

2.Posté par JPaulo le 24/02/2010 10:38
Ben, c'est-à-dire que... il y a comme qui dirait une petite erreur d'approche... et non pas "d'évolution du regard Hollywoodien.
"From Paris with ..." est une "production" 100% française... (Luc Besson, M6 et canal+ essentiellement)
Personnellement je n'ai jamais cru au mythe "des alliés de l'Amérique"... mais là il s'agit du regard des "génies du cinéma français" et l'image de Paris qu'ils ont fabriqué pour les spectateurs américains pour essayer de se faire un max de pognon...
Je vous laisse le soin de choisir épithète qui convient pour qualifier cette initiative...
Amicalement, JPaulo


3.Posté par Serge Federbusch le 24/02/2010 11:03
Otan pour moi ! Merci Martin d''avoir rectifié la nationalité du producteur. Comme personne n'est nommé et que ce n'était qu'une critique générale, je vous rassure, ce n'est pas de la diffamation. D'ailleurs être qualifié d'américain n'est ni une injure ni diffamant.

C'était hélas plus qu'une diffamation : une erreur. Aussitôt réparée. Merci encore.

SF

4.Posté par martin le 24/02/2010 12:02
Pas de soucis, errare humanum est !

Ce qui est effrayant, c'est sans doute la façon dont Besson voit la capitale !! Dans Taken (du même duo), c'était les immigrés d'Europe centrale qui étaient visés. Une constante dans la continuité, dirait-on !!

En tout cas, pour un "provincial", c'est très rassurant de voir que tout Paris n'a pas abdiqué devant l'organisateur de Paris Plage.

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