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Ce qui se passe en ce moment même aussi bien à Budapest que dans les pays d’Europe occidentale qui condamnent le gouvernement de Viktor Orban est profondément dérangeant. Cette situation augure en effet du dilemme et même du piège qui risque de se refermer sur les démocrates européens.
Car il s’agit d’un choix entre Charybde et Scylla. D’un côté, un démagogue astucieux - ledit Orban - qui part d’une condamnation de la corruption des partis qui l’ont précédé au pouvoir et de mesures légitimes, comme la réduction du nombre d’élus parasitaires, pour mettre en place un système où l’alternance sera très difficile. L’opposition aura un accès réduit aux médias et le nouveau système électoral la confinera à la marginalité politique. Toutes ses initiatives sont ambiguës : le corporatisme des juges hongrois, contre lequel il agit, est un prétexte à une tentative de sujétion du corps judiciaire encore plus critiquable que le mal qu’elle prétend combattre.
De l’autre, les contempteurs d’Orban sont-ils "blancs-bleus" dans leur indignation ? On voit des bien-pensants, habitués à pousser des cris d’orfraie dès que quelqu’un ne répond pas aux canons de la beauté du parlement de Strasbourg, s’offusquer de ce qu’Orban veuille remettre la banque centrale hongroise sous le contrôle du gouvernement, du reste timidement. Mais est-ce un crime politique ? Assurément non. C’est un choix tout à fait légitime. Ceux qui déplorent l’insensibilité de la Banque centrale européenne aux ravages de la surévaluation de l’euro et qui fustigent sa responsabilité dans le marasme économique actuel ne peuvent que se féliciter de l’exemple hongrois.
Le problème est que les temps de crise ne s’accommodent pas de subtilité. Il est difficile de condamner le régime d’Orban sans cautionner les faux « progressistes » qui acceptent sans sourciller la sorte de putsch technocratique qui a amené Monti ou Papademos au pouvoir à Rome et à Athènes.
En attendant, il faut avoir une ligne politique claire. Non, la réforme des statuts de la banque centrale hongroise ne justifie pas l’extravagante menace d’user de l’article 7 du traité d’union européenne qui permet d’exclure un pays du droit de vote dans les institutions communautaires. Oui, l’aide financière européenne peut être conditionnée au fait qu’Orban renonce aux mesures qui restreignent l’indépendance des médias ou à la procédure selon laquelle les juges seront nommés par le président d’un Office lui-même désigné par le gouvernement pour neuf ans.
Ne légitimons pas les diktats européistes sous prétexte qu’Orban dérape. En réalité, les uns et les autres sont d’accord pour priver les peuples européens de leur souveraineté. Les "béniouiouistes" de Strasbourg ont trouvé un épouvantail commode. Ôtons le de leurs mains.
Ce qui se passe en ce moment même aussi bien à Budapest que dans les pays d’Europe occidentale qui condamnent le gouvernement de Viktor Orban est profondément dérangeant. Cette situation augure en effet du dilemme et même du piège qui risque de se refermer sur les démocrates européens.
Car il s’agit d’un choix entre Charybde et Scylla. D’un côté, un démagogue astucieux - ledit Orban - qui part d’une condamnation de la corruption des partis qui l’ont précédé au pouvoir et de mesures légitimes, comme la réduction du nombre d’élus parasitaires, pour mettre en place un système où l’alternance sera très difficile. L’opposition aura un accès réduit aux médias et le nouveau système électoral la confinera à la marginalité politique. Toutes ses initiatives sont ambiguës : le corporatisme des juges hongrois, contre lequel il agit, est un prétexte à une tentative de sujétion du corps judiciaire encore plus critiquable que le mal qu’elle prétend combattre.
De l’autre, les contempteurs d’Orban sont-ils "blancs-bleus" dans leur indignation ? On voit des bien-pensants, habitués à pousser des cris d’orfraie dès que quelqu’un ne répond pas aux canons de la beauté du parlement de Strasbourg, s’offusquer de ce qu’Orban veuille remettre la banque centrale hongroise sous le contrôle du gouvernement, du reste timidement. Mais est-ce un crime politique ? Assurément non. C’est un choix tout à fait légitime. Ceux qui déplorent l’insensibilité de la Banque centrale européenne aux ravages de la surévaluation de l’euro et qui fustigent sa responsabilité dans le marasme économique actuel ne peuvent que se féliciter de l’exemple hongrois.
Le problème est que les temps de crise ne s’accommodent pas de subtilité. Il est difficile de condamner le régime d’Orban sans cautionner les faux « progressistes » qui acceptent sans sourciller la sorte de putsch technocratique qui a amené Monti ou Papademos au pouvoir à Rome et à Athènes.
En attendant, il faut avoir une ligne politique claire. Non, la réforme des statuts de la banque centrale hongroise ne justifie pas l’extravagante menace d’user de l’article 7 du traité d’union européenne qui permet d’exclure un pays du droit de vote dans les institutions communautaires. Oui, l’aide financière européenne peut être conditionnée au fait qu’Orban renonce aux mesures qui restreignent l’indépendance des médias ou à la procédure selon laquelle les juges seront nommés par le président d’un Office lui-même désigné par le gouvernement pour neuf ans.
Ne légitimons pas les diktats européistes sous prétexte qu’Orban dérape. En réalité, les uns et les autres sont d’accord pour priver les peuples européens de leur souveraineté. Les "béniouiouistes" de Strasbourg ont trouvé un épouvantail commode. Ôtons le de leurs mains.