Entre cour et jardin, puis parfois directement sur la rue, l'hôtel particulier parisien du 15ème au 20ème siècle a donné à l'aristocratie et à la bourgeoisie fortunées, des princesses aux cocottes à succès, les moyens de vivre dans l'opulence et de recevoir dignement. Contraint par un habitat dense et un terrain déjà cher, il a fait preuve d'inventivité et d'audace. Bien avant les murs végétalisés d'aujourd'hui les décors en trompe l'oeil cherchaient à donner des impressions d'espace et d'isolement que la réalité ne conférait pas. Souvent adaptées d'Italie, les innovations domestiques gagnèrent de proche en proche toute la société. Apparurent le salon, les pièces de circulation, les vestibules, les toilettes et toutes les commodités qui finirent par s'imposer dans tous les types d'habitat.
L'exposition de la Cité de l'architecture est une nouvelle occasion de regretter la disparition de la plupart des bâtiments de ce génie que fut Ledoux, dont ne reste guère plus à Paris que deux rotondes, alors que l'hôtel particulier de la Guimard et plus encore celui de Thélusson étaient des chefs-d'oeuvre de subtilité architecturale. Le triste sort du Palais rose de Boni de Castellane, stupidement abattu dans les années 1960, nous est également remémoré.
L'exposition dénonce la cupidité de certains promoteurs immobiliers mais elle n'épargne pas les destructions de la Révolution et de la Commune, dont un tableau sans concession met en lumière la dimension de pur pillage.
Il est à peu près sûr que ce type de message politique ne sera plus en odeur de sainteté dans une France hollandisée et un Paris déjà delanoisé. Profitez donc bien de cette démonstration politiquement incorrecte et bientôt interdite : l'élitisme et les différences sociales ont du bon lorsqu'ils contribuent à stimuler l'inventivité de ceux qui veulent se distinguer et mieux vivre. Parions que les dirigeants de la Cité de l'architecture, établissement public de l'Etat, n'auront bientôt plus trop envie de proférer ce genre de grossièreté.
L'exposition de la Cité de l'architecture est une nouvelle occasion de regretter la disparition de la plupart des bâtiments de ce génie que fut Ledoux, dont ne reste guère plus à Paris que deux rotondes, alors que l'hôtel particulier de la Guimard et plus encore celui de Thélusson étaient des chefs-d'oeuvre de subtilité architecturale. Le triste sort du Palais rose de Boni de Castellane, stupidement abattu dans les années 1960, nous est également remémoré.
L'exposition dénonce la cupidité de certains promoteurs immobiliers mais elle n'épargne pas les destructions de la Révolution et de la Commune, dont un tableau sans concession met en lumière la dimension de pur pillage.
Il est à peu près sûr que ce type de message politique ne sera plus en odeur de sainteté dans une France hollandisée et un Paris déjà delanoisé. Profitez donc bien de cette démonstration politiquement incorrecte et bientôt interdite : l'élitisme et les différences sociales ont du bon lorsqu'ils contribuent à stimuler l'inventivité de ceux qui veulent se distinguer et mieux vivre. Parions que les dirigeants de la Cité de l'architecture, établissement public de l'Etat, n'auront bientôt plus trop envie de proférer ce genre de grossièreté.