1 - Un vrai faux gentil à l’abri d’un Sapin
Magnifique pays que la France, où il faut multiplier coups de menton et rodomontades pour être pris au sérieux. Le chef doit paraître autoritaire pour être crédible et respecté. Cet héritage romain, voilà en substance ce sur quoi s'appuie Sapin lorsqu'il déclare au sujet de Hollande : "Il faut que chacun s'en méfie parce qu'il y a des faux gentils ... derrière le gentil, il y a celui qui sait décider et qui sait éventuellement trancher".
Hmm ... ôtez moi d’un dernier doute : pourquoi "éventuellement" ? Un vrai faux gentil virerait un ministre pour moins que cet adverbe là.
2 - Les réformés
Officiellement, c’est pour cause de préparation de la grande réforme fiscale que les directeurs généraux du Trésor et du Budget à Bercy ont été ou vont être débarqués. C’est pourtant le directeur général des finances publiques (ex directeur des impôts) qui est en charge du sujet ! Mais il n’a pas été nommé sous Sarkozy, lui. De toute façon, une semaine après son lancement, on n’entend déjà presque plus parler de ce projet monumental. Les médias sont priés de s’intéresser au prochain geste fondateur du quinquennat.
3 - L'anesthésie c'est maintenant !
Alors que messieurs Sapin, Moscovici, Ayrault et Montebourg se marchent sur les pieds et se disputent, Mou-Président ne sort de son réduit élyséen que pour quelques parties de bonneteau auxquelles personne n'accorde de crédit. Le tour de passe-passe sur l’inversion de la courbe du chômage grâce à des artifices comptables et des recrutements sur fonds publics, quand la France détruit chaque mois des vrais emplois par dizaines de milliers, n'a subjugué que les plumes les plus serviles de la presse socialisante et subventionnée.
Surveillant la contestation comme le lait sur le feu, arrêtant ce pauvre David Van Hemelryck au Trocadéro au prétexte que son véhicule appelle à la démission présidentielle par voie de calicot, se réjouissant que les quelques bonnets d'âne de Mélenchon brouillent le message des nombreux bonnets rouges bretons, François Hollande n'a plus qu'une obsession : durer coûte que coûte. On ne sait jamais, un destin farceur pourrait lui redevenir favorable. En attendant, la France doit être apaisée par l’anesthésie, les agitateurs brimés quand ils sont faibles et divisés ou diabolisés lorsqu'ils sont nombreux.
La gauche se recroqueville sur ses thèmes les plus éculés ; réinvente un complot raciste contre la république parce qu'une gosse a insulté Taubira, diversion recuite depuis Mitterrand ; ouvre toutes grandes les vannes du clientélisme comme à Paris où Delanoë trouve soudain 300 policiers et accorde une allocation aux familles afin de préparer au mieux les municipales pour sa dauphine Hidalgo. Le peu de moyens qu'il reste à l'oligarchie bureaucratique est employé pour chloroformer les Français.
Mais la réalité se venge inexorablement sous forme de faillites et de dépôts de bilan. Cette semaine ce sont les librairies du réseau Chapitre qui vont mettre la clé sous la porte avec 1 000 emplois menacés. Etait-cela, la "signature de l’acte 2 de l'exception culturelle française" vantée par Sa normalité ?
Puisque chacun sent confusément que les pseudo-réformes conduites par les socialistes ne servent à rien et ne font que différer le krach final, l’inertie finit par avoir les mêmes effets que la révolte. Afin d’anesthésier les oppositions, Hollande se doit d’endormir tout le monde. Mais ses annonces constamment contradictoires, comme on matière fiscale où il parle de pause puis de réforme pour ne décider concrètement que des hausses, tétanisent les entreprises. Elles continuent de réduire leur investissements dans l’industrie, cas quasiment unique en Europe. Qui voudra lancer un nouveau business dans un pays où l'on vous tond la laine sur le dos dès qu'un poil a poussé ? Voilà pourquoi, en comprimant au mieux leurs coûts, des voisins comme l'Espagne limitent désormais la casse alors que la France est livrée à des forces qui la paralysent durablement.
4 - Mathématique spéciale
Il n’est pas bien porté d’être filière d’excellence dans la France de l’inquiétante normalité. Sous prétexte de doper les ZEP, les enseignants des classes préparatoires ont été menacés d’une sévère réduction salariale. Mais ils ont manifesté et obtenu des compensations financières. Tout cela ira à nouveau alimenter le déficit public. Pendant ce temps, nous reculons dans tous les classements éducatifs mondiaux. Petit précision mathématique : 15 % dans les sondages, cela correspond bien à 3 sur 20 dans les copies, non ?
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