Ils ne l'avaient pas vu venir !
1 - La phrase d’Agnès Saal à laquelle vous avez échappé cette semaine : «Uber, VTC, pas touche à nos taxis !»
2 - Podemos va dire merci à Tsipras
Qu’ils étaient beaux, sur la photo, Lagarde l’acrobate, Draghi l’illusionniste, Juncker le Monsieur Déloyal et tous les seconds couteaux du cirque européen ! Sourires crispés, ils avaient du mal à dissimuler la douleur du mauvais traitement «à la grecque» que ce coquin de Tsipras est en train, si l’on peut dire, de leur infliger.
C’est la bonne vieille dissuasion du faible au fort, l’illustration que, dans ce genre de bras de fer, celui qui mesure précisément ce qu’il peut perdre car il n’a plus grand chose à perdre est à son avantage. Tsipras, s’il devait reculer devant Bruxelles, scellerait à coup certain sa mort politique. Sa seule issue est donc de braver ses créanciers. Tandis que, ma foi, le risque de voir vaciller l’édifice vermoulu de l’Union est plus angoissant pour une multitude d’eurocrates grassement nourris de leurs prébendes. Où s’arrêterait le dé-tricotage de leur veston douillet ?
Ils feront donc semblant - c’est ce qu’ils savent faire le mieux - de trouver satisfaisantes les maigrelettes et cosmétiques concessions de Tsipras. De vagues promesses de report progressif de l’âge de départ à la retraite, de lutte contre la fraude fiscale et d’augmentations marginales de TVA contre le prêt de dizaines de milliards d’euros supplémentaires : Tsipras est bien parti pour gagner haut la main. Juncker a même déclaré qu'un programme de relance de la croissance de 35 milliards d'euros étalé jusqu'à 2020 avait été proposé à Athènes ! Les batteurs de monnaie de singe qui font face à Syriza se disent qu’ils ne sont plus à ces quelques dizaines de milliards près. Dansons, dansons sur le volcan. Et les marchés applaudissent : il vaut mieux que ce risque soit, d’une manière ou d’une autre, transféré à la Banque centrale européenne plutôt que de continuer à rôder autour des trésors publics.
Le plus difficile sera d’éviter que le phare du Pirée n’éclaire jusqu’à la plaine madrilène. Car, Espagnols, Tsipras vous a ouvert la voie ! A quoi bon rembourser qui que ce soit ? Votez Podemos et faites chanter, vous aussi, vos amis européens. Ils ont les poches d’autant plus profondes qu’elles sont trouées ...
3 - L’arbre grec cache la forêt française
S’il y avait un «dirigeant» européen soudain favorable à un compromis, c’était bien notre Mou-Président national. Après avoir lâché Tsipras pour se faire pardonner par Merkel son impéritie budgétaire, il a soudain réalisé qu’en cas de Grexit, la France eût été rapidement dans la ligne de mire. Avec la Grèce, elle est l’autre homme malade de l’Europe, le pays qui a en réalité fait le moins d’effort et de réformes.
Toute la rouerie budgétaire de Hollande, depuis trois ans, a consisté à ne s’en prendre fiscalement qu’à ceux qui ne votent pas pour lui et à tirer parti de la baisse des taux d’intérêt en bénéficiant de la garantie implicite que les Allemands donnent à notre dette publique. Si l’Allemagne montre qu’elle est prête à laisser l’euro disparaître par petits bouts, le gouffre vertigineux des déficits français se verra soudain.
Hollande a donc discrètement changé son fusil d’épaule et encouragé Tsipras, selon le principe qu’un péril imminent est plus grave qu’un risque différé. Décidément, cette affaire grecque est le révélateur des mille et une veuleries qui, agglomérées, font l’Europe d’aujourd’hui.
4 - Qui a peur de Drahi ?
Dra-ghi, oui ! Dra-hi, non ! Bouygues, finalement, n’en veut pas. Il faut dire qu’aussitôt connue la proposition d’achat par Drahi du réseau mobile de Bouygues, l’oligarchie bien de chez nous a commencé à stresser. L’argument d’une éventuelle hausse des tarifs publics du fait de la consolidation du secteur a été agité par Macron, oublieux qu’il existe une autorité administrative indépendante, l’Arcep, pour empêcher ce genre de pratique anti-concurrentielle et que les nouvelles techniques de communication soumettent constamment ce marché à une pression à la baisse des prix. Cet organisme est pourtant placé sous la houlette d’un collège composé quasi-exclusivement de fonctionnaires, mais cela ne suffit pas ! Et pour faire de gôôôôche, le ministre de l’économie et Valls dans sa foulée ont évoqué les risques de câââââsse sociale avec des accents quasi communisants. Des rappels douteux à la double nationalité franco-israélienne de Drahi ont même été entendus ici et là. Ce «pauvre» homme a eu beau investir dans les médias ces dernières années pour s’acheter un gilet pare-balles journalistique, ses emplettes ne semblent guère rentables de ce point de vue ...
La réalité est que Drahi tire parti du niveau inconsidérément bas des taux d’intérêt produit par la politique de Draghi pour s’endetter au maximum et acquérir des parts de marché dans un secteur ultra-concurrentiel. Draghi et Drahi sont bel et bien la manifestation d’une même réalité, celle du dérèglement du calcul économique par des autorités monétaires manipulatrices.
5 - Corporatisme Uber Alles
Il n’y a pas que Drahi qui fasse l’unanimité de la France frileuse et protégée contre lui. Depuis des décennies, nos politiciens reculent lâchement devant une réforme du marché du taxi. Le corps social et l’innovation technique ont donc secrété des antidotes successives les VTC, les motos-taxis puis Uber et enfin Uber-Pop.
Mais tout sera fait, y compris par la violence et avec l’assentiment de l’Etat, pour entraver cette respiration concurrentielle dans une économie figée. Les chauffeurs Uber Pop paieraient moins d’impôts et de charges afin de faire baisser les prix des courses ? C’est bien la preuve que ces prélèvements sont trop élevés. Nos socialistes, Hidalgo en tête, préfèrent ponctionner les contribuables en subventionnant à outrance des systèmes comme Autolib’ à Paris pour promouvoir une forme de co-voiturage complexe et ruineuse.
Entre les syndicats de la SNCF et de la RATP d’un côté et les chauffeurs de taxis de l’autre, le transport public français est aux mains des ralentisseurs de croissance tout comme élus locaux et acteurs du logement «social» brident sans l’avouer le secteur de la construction. Brisez ces corporatismes et l’économie respirera à nouveau.
2 - Podemos va dire merci à Tsipras
Qu’ils étaient beaux, sur la photo, Lagarde l’acrobate, Draghi l’illusionniste, Juncker le Monsieur Déloyal et tous les seconds couteaux du cirque européen ! Sourires crispés, ils avaient du mal à dissimuler la douleur du mauvais traitement «à la grecque» que ce coquin de Tsipras est en train, si l’on peut dire, de leur infliger.
C’est la bonne vieille dissuasion du faible au fort, l’illustration que, dans ce genre de bras de fer, celui qui mesure précisément ce qu’il peut perdre car il n’a plus grand chose à perdre est à son avantage. Tsipras, s’il devait reculer devant Bruxelles, scellerait à coup certain sa mort politique. Sa seule issue est donc de braver ses créanciers. Tandis que, ma foi, le risque de voir vaciller l’édifice vermoulu de l’Union est plus angoissant pour une multitude d’eurocrates grassement nourris de leurs prébendes. Où s’arrêterait le dé-tricotage de leur veston douillet ?
Ils feront donc semblant - c’est ce qu’ils savent faire le mieux - de trouver satisfaisantes les maigrelettes et cosmétiques concessions de Tsipras. De vagues promesses de report progressif de l’âge de départ à la retraite, de lutte contre la fraude fiscale et d’augmentations marginales de TVA contre le prêt de dizaines de milliards d’euros supplémentaires : Tsipras est bien parti pour gagner haut la main. Juncker a même déclaré qu'un programme de relance de la croissance de 35 milliards d'euros étalé jusqu'à 2020 avait été proposé à Athènes ! Les batteurs de monnaie de singe qui font face à Syriza se disent qu’ils ne sont plus à ces quelques dizaines de milliards près. Dansons, dansons sur le volcan. Et les marchés applaudissent : il vaut mieux que ce risque soit, d’une manière ou d’une autre, transféré à la Banque centrale européenne plutôt que de continuer à rôder autour des trésors publics.
Le plus difficile sera d’éviter que le phare du Pirée n’éclaire jusqu’à la plaine madrilène. Car, Espagnols, Tsipras vous a ouvert la voie ! A quoi bon rembourser qui que ce soit ? Votez Podemos et faites chanter, vous aussi, vos amis européens. Ils ont les poches d’autant plus profondes qu’elles sont trouées ...
3 - L’arbre grec cache la forêt française
S’il y avait un «dirigeant» européen soudain favorable à un compromis, c’était bien notre Mou-Président national. Après avoir lâché Tsipras pour se faire pardonner par Merkel son impéritie budgétaire, il a soudain réalisé qu’en cas de Grexit, la France eût été rapidement dans la ligne de mire. Avec la Grèce, elle est l’autre homme malade de l’Europe, le pays qui a en réalité fait le moins d’effort et de réformes.
Toute la rouerie budgétaire de Hollande, depuis trois ans, a consisté à ne s’en prendre fiscalement qu’à ceux qui ne votent pas pour lui et à tirer parti de la baisse des taux d’intérêt en bénéficiant de la garantie implicite que les Allemands donnent à notre dette publique. Si l’Allemagne montre qu’elle est prête à laisser l’euro disparaître par petits bouts, le gouffre vertigineux des déficits français se verra soudain.
Hollande a donc discrètement changé son fusil d’épaule et encouragé Tsipras, selon le principe qu’un péril imminent est plus grave qu’un risque différé. Décidément, cette affaire grecque est le révélateur des mille et une veuleries qui, agglomérées, font l’Europe d’aujourd’hui.
4 - Qui a peur de Drahi ?
Dra-ghi, oui ! Dra-hi, non ! Bouygues, finalement, n’en veut pas. Il faut dire qu’aussitôt connue la proposition d’achat par Drahi du réseau mobile de Bouygues, l’oligarchie bien de chez nous a commencé à stresser. L’argument d’une éventuelle hausse des tarifs publics du fait de la consolidation du secteur a été agité par Macron, oublieux qu’il existe une autorité administrative indépendante, l’Arcep, pour empêcher ce genre de pratique anti-concurrentielle et que les nouvelles techniques de communication soumettent constamment ce marché à une pression à la baisse des prix. Cet organisme est pourtant placé sous la houlette d’un collège composé quasi-exclusivement de fonctionnaires, mais cela ne suffit pas ! Et pour faire de gôôôôche, le ministre de l’économie et Valls dans sa foulée ont évoqué les risques de câââââsse sociale avec des accents quasi communisants. Des rappels douteux à la double nationalité franco-israélienne de Drahi ont même été entendus ici et là. Ce «pauvre» homme a eu beau investir dans les médias ces dernières années pour s’acheter un gilet pare-balles journalistique, ses emplettes ne semblent guère rentables de ce point de vue ...
La réalité est que Drahi tire parti du niveau inconsidérément bas des taux d’intérêt produit par la politique de Draghi pour s’endetter au maximum et acquérir des parts de marché dans un secteur ultra-concurrentiel. Draghi et Drahi sont bel et bien la manifestation d’une même réalité, celle du dérèglement du calcul économique par des autorités monétaires manipulatrices.
5 - Corporatisme Uber Alles
Il n’y a pas que Drahi qui fasse l’unanimité de la France frileuse et protégée contre lui. Depuis des décennies, nos politiciens reculent lâchement devant une réforme du marché du taxi. Le corps social et l’innovation technique ont donc secrété des antidotes successives les VTC, les motos-taxis puis Uber et enfin Uber-Pop.
Mais tout sera fait, y compris par la violence et avec l’assentiment de l’Etat, pour entraver cette respiration concurrentielle dans une économie figée. Les chauffeurs Uber Pop paieraient moins d’impôts et de charges afin de faire baisser les prix des courses ? C’est bien la preuve que ces prélèvements sont trop élevés. Nos socialistes, Hidalgo en tête, préfèrent ponctionner les contribuables en subventionnant à outrance des systèmes comme Autolib’ à Paris pour promouvoir une forme de co-voiturage complexe et ruineuse.
Entre les syndicats de la SNCF et de la RATP d’un côté et les chauffeurs de taxis de l’autre, le transport public français est aux mains des ralentisseurs de croissance tout comme élus locaux et acteurs du logement «social» brident sans l’avouer le secteur de la construction. Brisez ces corporatismes et l’économie respirera à nouveau.