La mauvaise monnaie chasse la bonne
1 - Les facéties du sapeur Flanby
" C'est beaucoup, donc ça devient trop ! " révèle à la France entière le sapeur Flanby, en parlant des impôts qui accablent ses concitoyens.
Ce soldat qui se rêvait de l’armée d’Orient retrouve ainsi l’esprit du sapeur Camember, burlesque guerrier des bandes dessinées de la troisième république qui, rencontrant un conscrit dont l'arme lui semblait dangereuse, le mit en garde.
Ce qui donna le dialogue suivant :
« - Mon fusil ?… Pas de danger, sapeur, il n'est pas chargé !
- Que voilà, conscrit, une raison itérative, mais qu'elle n'est pas subséquente de la chose et que positivement elle me stupéfactionne de renversement ! »
2 - Alerte enlèvement sur le chemin de Damas
Notre leader a tout tenté pour figurer sur la martiale photographie des foudres de guerre qui allaient corriger sévèrement Bachar El Assad. Mais il a disparu du casting. Nulle trace de sa présence ou de celle d’un quelconque de ses ministres dans les discussions avec les Russes pour enterrer les projets de sanction contre le dictateur syrien. Pour ne pas perdre la face, il faut d’abord conserver un visage, ce qui n’est manifestement pas le cas : la France figure aux abonnées absentes du règlement hypocrite de la crise syrienne.
On ne verra donc pas Mou-Président porter beau dans la rubrique militaro-diplomatique. Au moins est-il parvenu à se faire parachuter sur le plateau de TF1. C’est bien pratique les médias de proximité ... et une apparition en prime time, une ! Décidément, la présidence normale se transforme en omniprésence médiatique à défaut de parvenir à l’omniprésidence si décriée chez son prédécesseur.
Hélas rien n'y fit, ce fut un nouveau chou blanc, une audience réduite de 25 % par rapport au même exercice le même mois de l'année précédente. Terne, ennuyeux, soporifique, technocratique à l'excès : tous les observateurs, du moins ceux qui sont parvenus à s'infliger ce languissant spectacle, sont d'accord sur le constat. Il valait mieux déserter TF1 ce soir là.
Le chemin présidentiel de Damas fut au moins propice à de nombreuses conversions.
Notre gouvernement a en effet profité de ce dérivatif belliqueux pour abandonner en rase campagne en une seule semaine, excusez du peu, les projets de fiscalité anti-diesel, de loi sur la procréation médicalement assistée ; il s’est mis à vanter la modération budgétaire, regrette les heures supplémentaires exonérées d’impôt qu'il remplacera par une décote, accorde en douce toutes sortes de permis d’explorer les gisements de gaz de schiste et a fait passer à la trappe l’acte 2 de l’exception culturelle qui, il est vrai, n’était que l’acte énième de l’exception fiscale française laquelle consiste à taxer tout, mais vraiment tout ce qui bouge.
Le premier bilan du hollandisme devrait rassurer Mélenchon : le pouvoir issu des urnes de 2012 est révolutionnaire au sens où, tout ce qu’il fait, très vite il le défait. Il revient à la case départ dans tous les domaines, non sans avoir fait perdre à la France un temps précieux sur le chemin du redressement.
Le savoir-faire de François Hollande fut toujours de duper en créant l’illusion du mouvement. Le changement c’est maintenant, proclamait-il en mai 2012. Il fallait comprendre : maintenant mais pas plus longtemps. Ôtez l’agitation et les impôts, ne reste que l’immobilité. Notre président est en voie de disparition.
3 - Gamelles municipales
Les derniers apparatchiks communistes encore en circulation, notamment à Paris, sont prêts à tout pour conserver les quelques postes et prébendes dont ils jouissent et, pour cela, préfèrent s’allier à Hidalgo qu’aux troupes de Mélenchon. Ils veulent continuer à manger dans la gamelle socialiste. Ils risquent surtout de partager une magnifique gamelle aux municipales.
4 - L’UMP face à la vague bleu marine ? Une histoire de digue !
Un peu comme feu François Ier de Jarnac, François II de Tulle ne connaîtra peut-être qu’un seul succès politique : la montée du Front national, dernier espoir pour lui d’être réélu.
A tous ceux de l’UMP qui tombent dans ce piège, nous ne pouvons que rappeler la fameuse formule de Gambetta au sujet de l’Alsace-Lorraine : «Y penser toujours, n’en parler jamais». Toute phrase sur le sujet n’est que poudre versée dans la machine infernale.
5 - The show must gogo on
Les footballeurs échapperont au taux d’imposition à 75 %. Les cinémas échapperont au taux de TVA à 10 %. Moins de pain, plus de jeux.
6 - Taubira au far west.
La réforme Taubira sera examinée au parlement après les élections municipales, prudence gouvernementale oblige. En attendant, les premières peines capitales prononcées par des juges uniques sont tombées à Nice. Nul doute que les jurys populaires ne les valident bientôt sur le fondement de la légitime défense. Chassez les peines planchers, les peines sous le plancher reviennent au galop.
7 - Fume, c’est du hollandais !
Titre de Libération jeudi dernier : «Hollande l’enfumeur».
Communiqué du Parti de gauche lundi : «L’événement du week-end n’était décidément pas dans cet enfumage élyséen mais à la Fête de l’Humanité où le peuple du Front de Gauche a oeuvré à la mobilisation contre cette politique.»
Le nuage se répand ...
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