Notre Khmeresse est allée faire un gueuleton à nos frais à Lima pour fêter sa grande victoire : nous aurons les Jeux Olympiques Jupitériens en 2024. Victoire facile puisque toutes les autres villes ont déclaré forfait, la dernière en lice étant Rome qui a eu le tort de demander à ses citoyens ce qu’ils en pensaient. Stupidalgo n’aurait jamais commis une telle erreur. Quant-à Los Angeles qui rivalise de boboïsme avec Paris, ils auront ceux de 2028, et ils ont réussi à se faire payer par le CIO pour les préparer (enfin quand je dis le CIO, je me demande si Paris n’y est pour rien et si ça ne va pas se traduire par une subvention de la France pour payer les infrastructures des Américains). L.A. ne voulait pas faire le plaisir à Trump de faire les jeux pendant son mandat. Quelque part je pense que Trump s’en fiche éperdument.
Donc les joyeux drilles qui nous ont préparé cette horreur se sont exclamés : « les jeux sont faits ». En général c’est là qu’on ajoute : « Rien ne va plus » !
Pour fêter ça Notre Drame de Paris aurait débaptisé la station de Métro Hôtel de Ville. Je dis « aurait » parce que je ne suis pas allée voir sur place. Elle s’appellerait désormais : Ville-Hôte, Paris 2024. La Ville Basse c’est pour la prochaine crue de la Seine. J’espère que ça ne va pas aller jusqu`á changer tous les plans de métro y compris à l’intérieur des rames.
Du coup notre Mairesse devient Vile Hôtesse. CQFD.
LEVOTHYROX
Une véritable hystérie s’est emparée des utilisateurs (3 millions) de ce médicament. D’autres en profitent pour fustiger les vilains laboratoires pharmaceutiques… Dans ce pays toute modification est en général assortie d’une absence totale d’information sérieuse et se termine en cris de délires. Alors je voudrais remettre ici les pendules à l’heure.
- Ce n’est pas le laboratoire Merck qui a décidé de changer de formule, mais l’ANSM (agence nationale pour la sécurité des médicaments) qui le leur a imposé. En 2012. La raison : le lactose désactivait le principe actif au bout de 6 mois, et en plus c’est un allergène. Logiquement ça ne dérangeait pas grand monde puisque la sécu interdit aux pharmaciens de délivrer plus de 1 mois de traitement à la fois, ce qui interdit tout stockage, et puisque, depuis au moins 50 ans que cette spécialité est sur le marché il n’a jamais été rapporté de problème allergique. Mais nous sommes au pays du principe de précaution.
- Le Levothyrox dont le principe actif est la lévo-thyroxine sodique est indispensable aux personnes souffrant de carences thyroïdiennes, ou ayant été opérées de la thyroïde. Il en existe deux formes sur le marché : le Lévothyrox en comprimés avec différents dosages, et la lévothyroxine sodique en gouttes, très peu vendue, réservée à des cas particuliers : enfants qui ont du mal à prendre des pilules par exemple, et de préférence pour de faibles dosages.
- Il n’existe pas de générique en France. Le seul qui existait a été retiré du marché. Le produit d’origine est très bon marché, Merck perd de l’argent à chaque boîte vendue, la SS fixant des prix indécents. Merck se rattrape sur les autres marchés où existent par ailleurs des génériques.
- Merck a mis 5 ans pour mettre au point la nouvelle formule car la Lévothyroxine est très difficile à stabiliser. Le Mannitol et l’acide citrique qui remplacent le lactose sont très régulièrement utilisés en pharmacie. Cela dit le dosage est très difficile à mettre au point, chaque patient réagissant à sa façon, et il était à peu près évident qu’un changement de formule ne serait pas sans conséquence pour certains utilisateurs.
- Les pharmaciens qui délivrent le produit auraient dû prévenir leurs clients qu’en cas de problème il fallait aller voir son médecin, ils ne l’ont pas fait, ils se sont contentés de dire que les boîtes avaient changé de couleur. Pharmaciens ou épiciers ?
Le résultat ne s’est pas fait attendre : environ 9000 personnes ont été recensées comme subissant des effets secondaires avec la nouvelle formule, ces effets provenant de sous-dosages ou de sur-dosages. Mais nous sommes en France, le pathos prend le pas sur la raison. Chacun y est allé de sa complainte sur internet, les gens se sont montés le coup les uns les autres, une pétition a été mise en ligne, même le show-Biz s’y met. Tout le monde devient docteur…
Or il n’y a qu’une chose à faire : si l’on se découvre un souci avec le nouveau Levothyrox, il faut aller voir son médecin qui prescrira une analyse sanguine, fera doser les hormones thyroïdiennes et réajustera le dosage en fonction des résultats. C’est tout !
C’est aussi le rôle du médecin et de lui seul de faire remonter au comité de pharmacovigilance, et au laboratoire pharmaceutique concerné, les problèmes rencontrés, et ce sur la base d’analyses réelles et non de « j’ai l’impression que ».
Or qu’on fait les patients qui ne supportent pas le changement ? Certains ont trouvé des médecins complaisants qui leur ont prescrit des gouttes, créant ainsi une pénurie sur une formulation importante pour les gens qui ne peuvent faire autrement. D’autres n’ont rien fait du tout et se plaignent alors qu’il serait urgent pour eux d’aller faire un bilan hormonal. Notons que les médecins qui sont rentrés dans ce jeu sont des gougnafiers, ils n’ont pas fait leur boulot, ont abondé dans le sens des crieurs pour accuser le laboratoire afin de se faire bien voir de leurs clients.
Que fait la ministre, affolée par le problème : elle met tout d’un coup des génériques sur le marché : des produits refusés en France depuis des années mais acceptés ailleurs. Elle oublie une chose : les patients qui sont correctement dosés avec une formule ne le seront peut-être plus avec une autre : on ne passe pas impunément d’un générique à l’autre : quand on tient le bon, on le garde. Elle va réautoriser l'ancienne formule aussi, qui pourtant ne plaisait pas à l'ANSM. C’est encore une fois la politique de Gribouille.
Il faut reconnaître que dans ce triste pays, utiliser la voie logique ne mène qu’à des impasses. Il faut gueuler pour être entendu, même quand on a tort.
Quant à Merck ils s’apprêtaient à retirer l’ancienne forme du marché partout en Europe, parce que perdre 38 millions d’euros en études pour un produit qui ne se vend qu’en France n’a aucun sens et qu’ils ne vont pas garder deux productions différentes. Sans doute attendront ils que cette affaire soit réglée, et feront-ils en sorte qu’ailleurs en Europe, la communication soit moins lamentable.
Donc les joyeux drilles qui nous ont préparé cette horreur se sont exclamés : « les jeux sont faits ». En général c’est là qu’on ajoute : « Rien ne va plus » !
Pour fêter ça Notre Drame de Paris aurait débaptisé la station de Métro Hôtel de Ville. Je dis « aurait » parce que je ne suis pas allée voir sur place. Elle s’appellerait désormais : Ville-Hôte, Paris 2024. La Ville Basse c’est pour la prochaine crue de la Seine. J’espère que ça ne va pas aller jusqu`á changer tous les plans de métro y compris à l’intérieur des rames.
Du coup notre Mairesse devient Vile Hôtesse. CQFD.
LEVOTHYROX
Une véritable hystérie s’est emparée des utilisateurs (3 millions) de ce médicament. D’autres en profitent pour fustiger les vilains laboratoires pharmaceutiques… Dans ce pays toute modification est en général assortie d’une absence totale d’information sérieuse et se termine en cris de délires. Alors je voudrais remettre ici les pendules à l’heure.
- Ce n’est pas le laboratoire Merck qui a décidé de changer de formule, mais l’ANSM (agence nationale pour la sécurité des médicaments) qui le leur a imposé. En 2012. La raison : le lactose désactivait le principe actif au bout de 6 mois, et en plus c’est un allergène. Logiquement ça ne dérangeait pas grand monde puisque la sécu interdit aux pharmaciens de délivrer plus de 1 mois de traitement à la fois, ce qui interdit tout stockage, et puisque, depuis au moins 50 ans que cette spécialité est sur le marché il n’a jamais été rapporté de problème allergique. Mais nous sommes au pays du principe de précaution.
- Le Levothyrox dont le principe actif est la lévo-thyroxine sodique est indispensable aux personnes souffrant de carences thyroïdiennes, ou ayant été opérées de la thyroïde. Il en existe deux formes sur le marché : le Lévothyrox en comprimés avec différents dosages, et la lévothyroxine sodique en gouttes, très peu vendue, réservée à des cas particuliers : enfants qui ont du mal à prendre des pilules par exemple, et de préférence pour de faibles dosages.
- Il n’existe pas de générique en France. Le seul qui existait a été retiré du marché. Le produit d’origine est très bon marché, Merck perd de l’argent à chaque boîte vendue, la SS fixant des prix indécents. Merck se rattrape sur les autres marchés où existent par ailleurs des génériques.
- Merck a mis 5 ans pour mettre au point la nouvelle formule car la Lévothyroxine est très difficile à stabiliser. Le Mannitol et l’acide citrique qui remplacent le lactose sont très régulièrement utilisés en pharmacie. Cela dit le dosage est très difficile à mettre au point, chaque patient réagissant à sa façon, et il était à peu près évident qu’un changement de formule ne serait pas sans conséquence pour certains utilisateurs.
- Les pharmaciens qui délivrent le produit auraient dû prévenir leurs clients qu’en cas de problème il fallait aller voir son médecin, ils ne l’ont pas fait, ils se sont contentés de dire que les boîtes avaient changé de couleur. Pharmaciens ou épiciers ?
Le résultat ne s’est pas fait attendre : environ 9000 personnes ont été recensées comme subissant des effets secondaires avec la nouvelle formule, ces effets provenant de sous-dosages ou de sur-dosages. Mais nous sommes en France, le pathos prend le pas sur la raison. Chacun y est allé de sa complainte sur internet, les gens se sont montés le coup les uns les autres, une pétition a été mise en ligne, même le show-Biz s’y met. Tout le monde devient docteur…
Or il n’y a qu’une chose à faire : si l’on se découvre un souci avec le nouveau Levothyrox, il faut aller voir son médecin qui prescrira une analyse sanguine, fera doser les hormones thyroïdiennes et réajustera le dosage en fonction des résultats. C’est tout !
C’est aussi le rôle du médecin et de lui seul de faire remonter au comité de pharmacovigilance, et au laboratoire pharmaceutique concerné, les problèmes rencontrés, et ce sur la base d’analyses réelles et non de « j’ai l’impression que ».
Or qu’on fait les patients qui ne supportent pas le changement ? Certains ont trouvé des médecins complaisants qui leur ont prescrit des gouttes, créant ainsi une pénurie sur une formulation importante pour les gens qui ne peuvent faire autrement. D’autres n’ont rien fait du tout et se plaignent alors qu’il serait urgent pour eux d’aller faire un bilan hormonal. Notons que les médecins qui sont rentrés dans ce jeu sont des gougnafiers, ils n’ont pas fait leur boulot, ont abondé dans le sens des crieurs pour accuser le laboratoire afin de se faire bien voir de leurs clients.
Que fait la ministre, affolée par le problème : elle met tout d’un coup des génériques sur le marché : des produits refusés en France depuis des années mais acceptés ailleurs. Elle oublie une chose : les patients qui sont correctement dosés avec une formule ne le seront peut-être plus avec une autre : on ne passe pas impunément d’un générique à l’autre : quand on tient le bon, on le garde. Elle va réautoriser l'ancienne formule aussi, qui pourtant ne plaisait pas à l'ANSM. C’est encore une fois la politique de Gribouille.
Il faut reconnaître que dans ce triste pays, utiliser la voie logique ne mène qu’à des impasses. Il faut gueuler pour être entendu, même quand on a tort.
Quant à Merck ils s’apprêtaient à retirer l’ancienne forme du marché partout en Europe, parce que perdre 38 millions d’euros en études pour un produit qui ne se vend qu’en France n’a aucun sens et qu’ils ne vont pas garder deux productions différentes. Sans doute attendront ils que cette affaire soit réglée, et feront-ils en sorte qu’ailleurs en Europe, la communication soit moins lamentable.