Denis Podalydes mérite sa réputation d'acteur de premier plan, réussissant la prouesse d'incarner Sarkozy au-delà du crédible. Au début, on craint un peu le mélo sur le thème des déboires conjugaux du candidat à l'élection présidentielle mais le film fonctionne bien car les deux plans du récit : la crise personnelle et l'ascension politique, sont judicieusement juxtaposés.
Sarkozy, paraît-il, ne veut pas voir ce film. Il a grand tort car il lui est favorable ne fût-ce que parce qu'il ne lui est pas hostile, au grand dam de la critique cinématographique de "gauche" qui enrage de voir le bouc-émissaire de ses détestations politiques s'en tirer à si bon compte.
Mieux que cela : Sarkozy devrait inviter Podalydès à l'Elysée pour le remercier et montrer son ouverture d'esprit et la légèreté avec laquelle il prend désormais ce passé délicat.
La seule faiblesse du film, par ailleurs très distrayant, est qu'il accumule les citations, ne donnant à aucun moment la place suffisante à la création narrative sans laquelle une oeuvre ne peut contribuer vraiment à la compréhension d'une situation. Les réalisateurs et les écrivains ne peuvent se réduire à des notaires ou des magnétophones.
Pour revenir au personnage de celui qui allait devenir président de la République, on voit bien à quel point il surclasse ses rivaux, notamment Villepin, un Machiavel au petit pied. Le moment où Sarkozy apprend que Cécilia le chasse de chez lui, demande donc qu'on lui trouve un appartement pour le soir-même et enchaîne aussitôt l'enregistrement d'une émission télévisée sans rien montrer de son émotion, en dit long sur la capacité de résistance nerveuse d'un personnage que ses ennemis s'évertuent à qualifier d'agité !
Ce que la gauche déteste le plus chez Sarkozy, à savoir sa désacralisation de la fonction présidentielle, est pourtant ce qu'elle devrait applaudir puisqu'elle est soi-disant hostile à la pompe monarchique et à la sacralité de ladite fonction.
C'est, qu'en réalité, peuplée de petits bourgeois conformistes déférents au principe d'autorité, formatée culturellement par l'Etat et l'éducation nationale, haïssant la fantaisie et l'insolence, la "gauche" française voit en Sarkozy un homme qui, en dédaignant son magistère moral, lui renvoie l'image de sa perte d'influence.
"La conquête", par effet-miroir des réactions hostiles ou mitigées qu'elle a suscitée, nous montre ainsi de quoi l'anti-sarkozysme est le nom : l'aigreur d'une classe sociale sur le déclin.
Sarkozy, paraît-il, ne veut pas voir ce film. Il a grand tort car il lui est favorable ne fût-ce que parce qu'il ne lui est pas hostile, au grand dam de la critique cinématographique de "gauche" qui enrage de voir le bouc-émissaire de ses détestations politiques s'en tirer à si bon compte.
Mieux que cela : Sarkozy devrait inviter Podalydès à l'Elysée pour le remercier et montrer son ouverture d'esprit et la légèreté avec laquelle il prend désormais ce passé délicat.
La seule faiblesse du film, par ailleurs très distrayant, est qu'il accumule les citations, ne donnant à aucun moment la place suffisante à la création narrative sans laquelle une oeuvre ne peut contribuer vraiment à la compréhension d'une situation. Les réalisateurs et les écrivains ne peuvent se réduire à des notaires ou des magnétophones.
Pour revenir au personnage de celui qui allait devenir président de la République, on voit bien à quel point il surclasse ses rivaux, notamment Villepin, un Machiavel au petit pied. Le moment où Sarkozy apprend que Cécilia le chasse de chez lui, demande donc qu'on lui trouve un appartement pour le soir-même et enchaîne aussitôt l'enregistrement d'une émission télévisée sans rien montrer de son émotion, en dit long sur la capacité de résistance nerveuse d'un personnage que ses ennemis s'évertuent à qualifier d'agité !
Ce que la gauche déteste le plus chez Sarkozy, à savoir sa désacralisation de la fonction présidentielle, est pourtant ce qu'elle devrait applaudir puisqu'elle est soi-disant hostile à la pompe monarchique et à la sacralité de ladite fonction.
C'est, qu'en réalité, peuplée de petits bourgeois conformistes déférents au principe d'autorité, formatée culturellement par l'Etat et l'éducation nationale, haïssant la fantaisie et l'insolence, la "gauche" française voit en Sarkozy un homme qui, en dédaignant son magistère moral, lui renvoie l'image de sa perte d'influence.
"La conquête", par effet-miroir des réactions hostiles ou mitigées qu'elle a suscitée, nous montre ainsi de quoi l'anti-sarkozysme est le nom : l'aigreur d'une classe sociale sur le déclin.