Les méthodes pour rapetisser la montagne de créances que de benêts épargnants (français et étrangers) accumulent sur l'Etat et la Sécurité sociale ne sont guère nombreuses.
D'abord, la rembourser. Pour cela, il faudrait réduire drastiquement les dépenses et augmenter considérablement les impôts. Quand on considère le budget de l'Etat, on se dit qu'il y a peu de chances pour qu'un pouvoir quelconque tente l'aventure. Aujourd'hui, la charge de la dette, intérêts et principal, équivaut au produit de la TVA, première ressource budgétaire. Elle représente sensiblement plus du double des recettes de l'impôt sur le revenu. Les produits annexes (ventes d'actifs notamment) sont dérisoires face à ce problème. En 2009, la République va devoir trouver plus de 250 milliards d'euros : au minimum 130 pour rembourser ses emprunts passés et 120 pour financer son déficit de l'année. Un gouffre abyssal ! Qui oserait augmenter tous les impôts de 60 % ou licencier 800.000 fonctionnaires ?
Autre méthode, plus douce : l'inflation. Les gouvernements s'emploient d'ailleurs à la relancer en ouvrant toutes grandes les vannes de la création monétaire avec la complicité des banques centrales, celles-là même qui, il y a à peine plus d'un an, donnaient encore des leçons de rigueur à tout le monde. Entre temps, les copains de la finance ont été touchés et le destin de ces pauvres chéris est beaucoup plus émouvant que celui des ouvriers des industries laminées depuis des décennies.
Hélas, l'inflation espérée n'est pas au rendez-vous. Les prix n'augmentent pas pour la bonne raison que ce qui provoquait autrefois l'inflation était essentiellement la course entre ceux-ci et les salaires. Comme ces derniers sont gelés pour cause de chômage élevé inhibant les revendications, la bonne vieille spirale ne se met pas en place. Dur ! Et puis les créanciers sont moins ligotés qu'autrefois et pourraient se carapater plus facilement pour sauver leurs économies.
Alors ?
Reste une dernière solution : la répudiation de la dette. Un gigantesque bras d'honneur aux prêteurs. Le coût politique en serait colossal et les conséquences économiques ne le seraient pas moins. On essaiera peut-être d'abord de déguiser la chose sous la forme d'un ré-échelonnement négocié mais, en réalité, unilatéral. La méthode consisterait à créer des sortes de "bons Brady", qui furent utilisés en Amérique latine il y a quelques années. La pilule risque pourtant d'être aussi amère que sous-dosée du fait de la persistance du déficit budgétaire qui rend hypothétique le remboursement final de cette Himalaya de dettes.
Heureusement, Américains et Anglais vont encore plus mal que nous. Si la situation dérape là-bas, la pauvre petite France parviendra peut-être à faire oublier ses propres misères. Governator Schartzy, en Californie, menace de plus en plus clairement de déclarer la cessation de paiement de son Etat faute d'avoir pu faire accepter un plan de dégraissage. Il a déjà décidé de ne pas rembourser les trop-perçus d'impôts, fait mine de suspendre le versement des bourses scolaires et de réduire à peau de chagrin les heures d'ouverture d'administrations et il a signé un décret prévoyant deux jours de congé sans solde par mois pour ses employés. Après cela, il lui sera plus facile d'envoyer promener ses créanciers.
Evidemment, tout cela ne sera guère populaire. Mais est-ce un problème ? Au contraire, de bonnes petites émeutes ou même une franche révolution pourraient faire l'affaire : on dira que tout était la faute du régime précédent qu'on passera à la trappe, dettes comprises. Colbert déguisa jadis la banqueroute de l'Etat en éliminant Fouquet et sa clientèle, qui avaient lourdement prêté au trésor royal. On mit cette spoliation sur le compte du courroux louis-quartozième contre des conspirateurs arrogants. Mais il s'agissait surtout d'une vulgaire répudiation de dette. La révolution française fit une rebelote à grande échelle, puis on réédita l'expérience grâce à quelques conflits saignants.
Le 21 ème siècle peut commencer !
D'abord, la rembourser. Pour cela, il faudrait réduire drastiquement les dépenses et augmenter considérablement les impôts. Quand on considère le budget de l'Etat, on se dit qu'il y a peu de chances pour qu'un pouvoir quelconque tente l'aventure. Aujourd'hui, la charge de la dette, intérêts et principal, équivaut au produit de la TVA, première ressource budgétaire. Elle représente sensiblement plus du double des recettes de l'impôt sur le revenu. Les produits annexes (ventes d'actifs notamment) sont dérisoires face à ce problème. En 2009, la République va devoir trouver plus de 250 milliards d'euros : au minimum 130 pour rembourser ses emprunts passés et 120 pour financer son déficit de l'année. Un gouffre abyssal ! Qui oserait augmenter tous les impôts de 60 % ou licencier 800.000 fonctionnaires ?
Autre méthode, plus douce : l'inflation. Les gouvernements s'emploient d'ailleurs à la relancer en ouvrant toutes grandes les vannes de la création monétaire avec la complicité des banques centrales, celles-là même qui, il y a à peine plus d'un an, donnaient encore des leçons de rigueur à tout le monde. Entre temps, les copains de la finance ont été touchés et le destin de ces pauvres chéris est beaucoup plus émouvant que celui des ouvriers des industries laminées depuis des décennies.
Hélas, l'inflation espérée n'est pas au rendez-vous. Les prix n'augmentent pas pour la bonne raison que ce qui provoquait autrefois l'inflation était essentiellement la course entre ceux-ci et les salaires. Comme ces derniers sont gelés pour cause de chômage élevé inhibant les revendications, la bonne vieille spirale ne se met pas en place. Dur ! Et puis les créanciers sont moins ligotés qu'autrefois et pourraient se carapater plus facilement pour sauver leurs économies.
Alors ?
Reste une dernière solution : la répudiation de la dette. Un gigantesque bras d'honneur aux prêteurs. Le coût politique en serait colossal et les conséquences économiques ne le seraient pas moins. On essaiera peut-être d'abord de déguiser la chose sous la forme d'un ré-échelonnement négocié mais, en réalité, unilatéral. La méthode consisterait à créer des sortes de "bons Brady", qui furent utilisés en Amérique latine il y a quelques années. La pilule risque pourtant d'être aussi amère que sous-dosée du fait de la persistance du déficit budgétaire qui rend hypothétique le remboursement final de cette Himalaya de dettes.
Heureusement, Américains et Anglais vont encore plus mal que nous. Si la situation dérape là-bas, la pauvre petite France parviendra peut-être à faire oublier ses propres misères. Governator Schartzy, en Californie, menace de plus en plus clairement de déclarer la cessation de paiement de son Etat faute d'avoir pu faire accepter un plan de dégraissage. Il a déjà décidé de ne pas rembourser les trop-perçus d'impôts, fait mine de suspendre le versement des bourses scolaires et de réduire à peau de chagrin les heures d'ouverture d'administrations et il a signé un décret prévoyant deux jours de congé sans solde par mois pour ses employés. Après cela, il lui sera plus facile d'envoyer promener ses créanciers.
Evidemment, tout cela ne sera guère populaire. Mais est-ce un problème ? Au contraire, de bonnes petites émeutes ou même une franche révolution pourraient faire l'affaire : on dira que tout était la faute du régime précédent qu'on passera à la trappe, dettes comprises. Colbert déguisa jadis la banqueroute de l'Etat en éliminant Fouquet et sa clientèle, qui avaient lourdement prêté au trésor royal. On mit cette spoliation sur le compte du courroux louis-quartozième contre des conspirateurs arrogants. Mais il s'agissait surtout d'une vulgaire répudiation de dette. La révolution française fit une rebelote à grande échelle, puis on réédita l'expérience grâce à quelques conflits saignants.
Le 21 ème siècle peut commencer !