C'est un peu l'histoire de la poule et de l'oeuf, sauce cari. A qui la faute ? A la poule et à l'oeuf.
Car la capture monopolistique d'un grand nombre de secteurs de la distribution dans les Dom-Tom, qui provoque la cherté de la vie, n'est supportée par la population que parce que, depuis des décennies, l'Etat répare, par de multiples transferts financiers, les conséquences de ces archaïsmes. Ni la production ni la consommation ne se font sur des bases saines et des prix vrais. Et ce jeu de barbichette dure tant que le contribuable français est ignorant ou résigné.
C'est donc tout un système de dégrèvements fiscaux, de subventions, d'allocations et de primes majorées qu'il faut remettre en cause en même temps qu'il faut forcer les monopoles locaux à s'ouvrir à la concurrence. Bien sûr, le risque est évident : comme chacun a sa part de responsabilité dans le désastre, tous se sentiront menacés. Si une vraie réforme est engagée Outre-mer, la possibilité d'un embrasement est réelle.
Mais la République peut-elle différer éternellement le traitement de ce problème qui lui coûte une fortune ? On n'ose imaginer qu'un rapport de la Cour des comptes fasse le point sur l'ensemble des transferts financiers de la métropole vers les Dom-Tom. Si la crise économique dans laquelle nous sommes entrés perdure, ce sujet ne pourra être indéfiniment éludé. Toute intervention de l'Etat devrait donc être gagée par des réformes de structure tendant à la libéralisation. Car, un jour, la République française ne pourra ou ne voudra plus payer.
L'autre option est encore taboue, du moins dans la classe politique : la séparation d'avec la République. Juridiquement et politiquement, elle ne pourrait être obtenue que par un référendum provoqué par le chef de l'Etat sur le fondement de l'article 11 de la constitution. Une majorité sur un même texte dans chacune des assemblées serait en effet quasiment impossible à obtenir sur ce sujet. D'autant que l'article 89 de la constitution peut être interprété comme fermant la porte à cette éventualité : "Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire".
Les constituants de 1958 songeaient à l'hypothèse d'une invasion étrangère mais l'ambiguïté des termes est réelle. Certes, De Gaulle ne s'est pas arrêté à ces arguties avec l'Algérie. Cela étant, le recours à l'article 11 flirterait avec l'inconstitutionnalité et serait vécu aujourd'hui comme une sorte de coup d'Etat dans la classe politique. Nous en sommes donc très loin. Pourtant, il suffit de surfer sur Internet et les forums en tout genre pour réaliser que ce qui est tabou chez les politiques ne l'est absolument pas dans l'opinion. C'est une vraie marée de proclamations favorables à l'indépendance ! Un climat insurrectionnel permanent sur place finirait par ulcérer en Métropole. Cette seule considération devrait conduire les Domiens à ne pas jouer avec le feu.
De ces quelques observations on déduira qu'une cure de réformes et de concurrence ne serait vraiment pas une mauvaise solution dans l'intérêt même de nos compatriotes des îles.
Car la capture monopolistique d'un grand nombre de secteurs de la distribution dans les Dom-Tom, qui provoque la cherté de la vie, n'est supportée par la population que parce que, depuis des décennies, l'Etat répare, par de multiples transferts financiers, les conséquences de ces archaïsmes. Ni la production ni la consommation ne se font sur des bases saines et des prix vrais. Et ce jeu de barbichette dure tant que le contribuable français est ignorant ou résigné.
C'est donc tout un système de dégrèvements fiscaux, de subventions, d'allocations et de primes majorées qu'il faut remettre en cause en même temps qu'il faut forcer les monopoles locaux à s'ouvrir à la concurrence. Bien sûr, le risque est évident : comme chacun a sa part de responsabilité dans le désastre, tous se sentiront menacés. Si une vraie réforme est engagée Outre-mer, la possibilité d'un embrasement est réelle.
Mais la République peut-elle différer éternellement le traitement de ce problème qui lui coûte une fortune ? On n'ose imaginer qu'un rapport de la Cour des comptes fasse le point sur l'ensemble des transferts financiers de la métropole vers les Dom-Tom. Si la crise économique dans laquelle nous sommes entrés perdure, ce sujet ne pourra être indéfiniment éludé. Toute intervention de l'Etat devrait donc être gagée par des réformes de structure tendant à la libéralisation. Car, un jour, la République française ne pourra ou ne voudra plus payer.
L'autre option est encore taboue, du moins dans la classe politique : la séparation d'avec la République. Juridiquement et politiquement, elle ne pourrait être obtenue que par un référendum provoqué par le chef de l'Etat sur le fondement de l'article 11 de la constitution. Une majorité sur un même texte dans chacune des assemblées serait en effet quasiment impossible à obtenir sur ce sujet. D'autant que l'article 89 de la constitution peut être interprété comme fermant la porte à cette éventualité : "Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire".
Les constituants de 1958 songeaient à l'hypothèse d'une invasion étrangère mais l'ambiguïté des termes est réelle. Certes, De Gaulle ne s'est pas arrêté à ces arguties avec l'Algérie. Cela étant, le recours à l'article 11 flirterait avec l'inconstitutionnalité et serait vécu aujourd'hui comme une sorte de coup d'Etat dans la classe politique. Nous en sommes donc très loin. Pourtant, il suffit de surfer sur Internet et les forums en tout genre pour réaliser que ce qui est tabou chez les politiques ne l'est absolument pas dans l'opinion. C'est une vraie marée de proclamations favorables à l'indépendance ! Un climat insurrectionnel permanent sur place finirait par ulcérer en Métropole. Cette seule considération devrait conduire les Domiens à ne pas jouer avec le feu.
De ces quelques observations on déduira qu'une cure de réformes et de concurrence ne serait vraiment pas une mauvaise solution dans l'intérêt même de nos compatriotes des îles.