On peut multiplier les analyses de la propagation à la vitesse grand V du port du voile en France : effet de mode, domination des salafistes dans les banlieues, défi bravache à la République, signe identitaire de ralliement et d'unité pour Noirs et Arabes dans les zones où ils cohabitent, moyen d'échapper à la vie professionnelle et de se réfugier dans la sphère familiale, instrument pour éloigner les mâles et éviter leur agressivité, dissimulation commode du surpoids et de la laideur ou même bigoterie sincère, pourquoi pas ?
Quoi qu'il en soit, il s'agit au minimum d'imposer aux hommes, en particulier aux non musulmans, un mode de relation où il leur est signifié qu'aucun contact charnel n'est désiré, que leurs envies sexuelles sont bannies, interdites à toute expression. C'est le symétrique du refus de serrer la main des femmes par les hommes.
Contrairement aux élucubrations de la sénatrice Verte Esther Benbassa, cela n'a donc rien à voir avec le port de la mini-jupe qui est, à l'inverse, un instrument de séduction, une incitation, un jeu, une invitation à la rencontre.
J'ai déjà dit pourquoi on peut donc être la fois libéral et favorable à l'interdiction du voile dans l'enceinte des services publics, université ou hôpital par exemple, là où par nature et par construction vous ne pouvez éviter d'entrer en contact avec des gens qui vous imposeront alors leur approche répressive du rapport entre hommes et femmes.
Voler au secours de cet islam réactionnaire, de ce séparatisme, de cette agression latente : tel est le propre d'une attitude de dhimmi.
Se travestir pour mieux le faire, c'est ajouter le grotesque à une inconséquente lâcheté, le ridicule à l'aveuglement face à ce péril fasciste d'un genre nouveau.
Bienvenue chez les bobos !