D’abord, à ces 60 000 heureux embauchés, ajoutons les 10 000 policiers et gendarmes promis par le même candidat. Ensuite, écoutons le brave Michel Sapin, maître ès économie hollandienne, nous révéler le 25 octobre dernier que, malgré cela, le nombre total de fonctionnaires n’augmentera pas et, plus encore, qu’il parviendra à « stabiliser la masse salariale de l’État ». Ben tiens !
Rappelons que le principe du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, qui a fait pousser les hauts cris à la gauche, va se traduire, de 2008 à 2012, par une diminution du nombre d’agents évaluée au mieux à 150 000 et, nonobstant, par une progression de la masse salariale du fait notamment du phénomène de « glissement-vieillissement-technicité », reflet de la prise d’âge et d’échelon des fonctionnaires en place.
Or donc, il faudra que le président putatif Hollande trouve à sabrer 70 000 emplois en 5 ans, soit 14 000 par an, ailleurs que dans les ministères de l’éducation et de la défense qui furent pourtant les principales victimes de la RGPP, nom barbare donné à la réduction des dépenses de l’Etat. Bref, les socialistes devront faire la moitié des très difficiles économies sarkozystes mais les concentrer sur des ministères beaucoup moins peuplés et déjà malmenés. Fonctionnaires de la culture, des transports, de la santé, des affaires étrangères, de la justice, etc . : faites vos bagages !
Alors ? Bien sûr, la solution à cette équation impossible est dans le reniement et la démagogie : ces promesses ne seront pas appliquées. Ou plutôt, elles commenceront à l’être puis seront abandonnées en rase-campagne, sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
Le "AAA" : cette nouvelle composante difficilement négligeable...
La grosse difficulté c’est, qu’en 1960 comme en 1983, il n’existait pas d’agences de notation pour s’émouvoir des annonces mensongères et les sanctionner immédiatement. Le simple début de mise en œuvre du recrutement d’enseignants sans réduction corrélative d’autres emplois vaudra à la France la perte de son triple « A » et d’autres avanies.
Que feront alors les socialistes français ? Ils taperont là où les économies sont les plus directes et immédiates : les traitements et pensions des fonctionnaires. L’argent caché des soi-disant cadeaux et niches fiscales sera en effet bien plus difficile à faire apparaître que le PS fait mine de le croire.
Quand bien même nos socialistes augmenteraient les cotisations sur les bas salaires, supprimeraient les déductions fiscales pour les emplois à domicile, augmenteraient l’ISF ou la TVA sur la restauration, les rentrées permises par ces mesures sont le plus souvent différées et sujettes à des effets d’éviction ou à la menace du travail au noir et de la fraude. Rien de suffisamment concret pour Moody’s ou Standard & Poor’s
Ainsi, comme leurs camarades grecs ou espagnols aujourd’hui, ils iront vite taxer ceux qui ont voté pour eux. Il y a dans le militantisme une forme de masochisme qui s’ignore. Mais ne dit-on pas qu’il faut souffrir pour aimer ? Bref, fonctionnaires, votez François Hollande et préparez vos mouchoirs !
Serge Federbusch pour Atlantico
Lire l'article source ICI.
Rappelons que le principe du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, qui a fait pousser les hauts cris à la gauche, va se traduire, de 2008 à 2012, par une diminution du nombre d’agents évaluée au mieux à 150 000 et, nonobstant, par une progression de la masse salariale du fait notamment du phénomène de « glissement-vieillissement-technicité », reflet de la prise d’âge et d’échelon des fonctionnaires en place.
Or donc, il faudra que le président putatif Hollande trouve à sabrer 70 000 emplois en 5 ans, soit 14 000 par an, ailleurs que dans les ministères de l’éducation et de la défense qui furent pourtant les principales victimes de la RGPP, nom barbare donné à la réduction des dépenses de l’Etat. Bref, les socialistes devront faire la moitié des très difficiles économies sarkozystes mais les concentrer sur des ministères beaucoup moins peuplés et déjà malmenés. Fonctionnaires de la culture, des transports, de la santé, des affaires étrangères, de la justice, etc . : faites vos bagages !
Alors ? Bien sûr, la solution à cette équation impossible est dans le reniement et la démagogie : ces promesses ne seront pas appliquées. Ou plutôt, elles commenceront à l’être puis seront abandonnées en rase-campagne, sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
Le "AAA" : cette nouvelle composante difficilement négligeable...
La grosse difficulté c’est, qu’en 1960 comme en 1983, il n’existait pas d’agences de notation pour s’émouvoir des annonces mensongères et les sanctionner immédiatement. Le simple début de mise en œuvre du recrutement d’enseignants sans réduction corrélative d’autres emplois vaudra à la France la perte de son triple « A » et d’autres avanies.
Que feront alors les socialistes français ? Ils taperont là où les économies sont les plus directes et immédiates : les traitements et pensions des fonctionnaires. L’argent caché des soi-disant cadeaux et niches fiscales sera en effet bien plus difficile à faire apparaître que le PS fait mine de le croire.
Quand bien même nos socialistes augmenteraient les cotisations sur les bas salaires, supprimeraient les déductions fiscales pour les emplois à domicile, augmenteraient l’ISF ou la TVA sur la restauration, les rentrées permises par ces mesures sont le plus souvent différées et sujettes à des effets d’éviction ou à la menace du travail au noir et de la fraude. Rien de suffisamment concret pour Moody’s ou Standard & Poor’s
Ainsi, comme leurs camarades grecs ou espagnols aujourd’hui, ils iront vite taxer ceux qui ont voté pour eux. Il y a dans le militantisme une forme de masochisme qui s’ignore. Mais ne dit-on pas qu’il faut souffrir pour aimer ? Bref, fonctionnaires, votez François Hollande et préparez vos mouchoirs !
Serge Federbusch pour Atlantico
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